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Forum RPG sur la série Once Upon A Time
 
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 « Loup, y es-tu ? Que fais-tu ? M'entends-tu ? » ♦ Aigéan & Eléazar [HOT]

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MessageSujet: « Loup, y es-tu ? Que fais-tu ? M'entends-tu ? » ♦ Aigéan & Eléazar [HOT]   « Loup, y es-tu ? Que fais-tu ? M'entends-tu ? » ♦ Aigéan & Eléazar [HOT] EmptyLun 25 Fév - 9:59

Aigéan & Eléazar
« Loup, y es-tu ? Que fais-tu ? M'entends-tu ? »

Allongée sur le ventre au pied du lit, la tête posée sur ma main, je zappai les chaines de la télévision d’une façon nonchalante. Films à l’eau de rose, feuilletons policiers en tout genre, reportages faisant office de somnifères, voilà qu’il n’y avait rien pour faire passer ma soirée. Aucun programme diffusé ne me faisait envie. C’est dans un soupir profond que j’éteignis l’écran par le biais de la télécommande et roulai sur le dos. A tâtons je me mis à la recherche de mon téléphone que je ne mis pas bien longtemps à trouver : aucun nouveau message. Dans un geste las je le lançai à l’autre bout du lit.

Après une longue contemplation de mon plafond je me résignai à aller dormir. C’est donc totalement démoralisée que je m'apprêtai à rejoindre ma salle de bain pour me préparer pour la nuit quand du mouvement à l'extérieur attira mon attention. Mon cœur rata un battement quand je reconnu l'homme qui se promenait si tard dans les rues enneigées de Storybrooke. Mr Mordred. L'apothicaire de la ville. Le collaborateur de Mr Gold. Eléazar. Lui. Envolée mon envie de me glisser sous ma couette, envolée mon impression d'ennui total des minutes passées. Là, maintenant, tout de suite je n'avais qu'une idée en tête: voir où il allait. Je me collai au mur coupant ridiculement ma respiration (comme s'il allait m'entendre d'où il était !) et jetai un coup d'œil par la fenêtre. D’un pas mesuré mais sûr de lui, l’homme venait de passer devant ma maison et se dirigeait à l’opposé du centre-ville. Le peu de neige qu’il avait sur ses pieds m’indiqua qu’il n’était pas dehors depuis très longtemps. Vivait-il près de chez moi ? Après tout sans aucun doute. Nous étions ici dans le quartier chic de Storybrooke, Eléazar devait bien posséder un manoir ou une grande demeure comme la mienne. Aussi étrange que cela puisse paraitre non : je n’avais jamais cherché à savoir où il habitait. A bien y réfléchir, après ce fameux jour je n’avais plus rien cherché à savoir à son propos.

    FLASHBACK

    Cela faisait plusieurs semaines que je n'avais pas remis les pieds dans la boutique d'antiquités. Pourquoi ? À cause de lui. J'avais une peur bleue de le recroiser après ce qui c'était passé, après ce - ou plutôt ces - baisers échangés. J'avais retourné la chose d'innombrables fois dans mon esprit et avais fini par me faire une raison: c'était une erreur. C'est donc en proie à une terreur sans pareille de me retrouver nez à nez avec le collaborateur de Gold que j'avais considérablement espacé mes visites habituellement si nombreuses.

    Cependant ce jour-là mon regard avait été attiré d'une telle force que j'avais fini par ouvrir la porte de la boutique et à y pénétrer. À peine la clochette avait-elle annoncé mon entrée que le corps d'Eléazar était apparu au fond de la pièce. J'étais restée là le regard béat quelques secondes avant de reculer et de faire demi-tour rapidement, quittant cette proximité au plus vite. A partir de ce moment-là, j’avais toujours pris mes précautions pour ne plus le revoir.

    FIN DU FLASHBACK

Je passai discrètement la tête par la fenêtre et plissai les yeux en le suivant du regard. Flûte, j’étais en train de perdre toute visibilité avec le fin brouillard qui était en train de se former. Sans plus attendre je sautai de mon lit et jetai mon épais manteau sur mes frêles épaules. Je m’enroulai rapidement dans mon écharpe et sautai dans mes chaussures avant de descendre à toutes jambes les escaliers sans aucune discrétion, ne pensant plus à ce téléphone que je n’avais pas pris avec moi. Tant pis pour les remontrances de mon père : j’allais les subir plus tard. D’ailleurs au diable ses remontrances ! J’avais largement l’âge d’errer où bon me chantait.

Au dehors le froid me saisit. De ma bouche s’échappait des volutes de buée. Je tournai la tête en direction de l’endroit où je l’avais vu pour la dernière fois : plus personne. J’avançai dans la neige – ravie que l’épais manteau blanc accroché au sol étouffât mes pas – le plus discrètement possible, m’arrêtant de respirer au moindre bruit et mettant tous mes sens en éveil. Le brume s’épaississait quasiment à vue d’œil, comme si un phénomène magique me déconseillait de poursuivre. La panique commença à me gagner lorsque les traces de pas au sol me menèrent vers la forêt. Oh, je n’avais pas peur de cette forêt, j’y allais assez régulièrement, mais la disparition soudaine d’Eléazar me mettait mal à l’aise. Et si tout ceci n’était qu’un mauvais tour de mon esprit ? Et si, en réalité, il n’y avait jamais eu d’apothicaire devant ma fenêtre ? C’est arrivée à la lisière de la forêt que je me décidais à rentrer chez moi, là où ma couette m’attendait. Etrangement, le brouillard était en train de se dissiper.

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MessageSujet: Re: « Loup, y es-tu ? Que fais-tu ? M'entends-tu ? » ♦ Aigéan & Eléazar [HOT]   « Loup, y es-tu ? Que fais-tu ? M'entends-tu ? » ♦ Aigéan & Eléazar [HOT] EmptyMer 27 Fév - 22:13





« Songe d'une nuit d'hiver »


C’est une malédiction, le sommeil me fuit. Je balance mon oreiller à l’autre bout de la pièce si bien que de pauvres bibelots qui n’ont rien demandé s’échouent lamentablement sur le tapis. J’ai pris des herbes médicinales, me suis enfilé une potion de sommeil extra forte, ai descendu et monté les escaliers jusqu’à l’épuisement…rien n’y a fait. Mes yeux s’obstinent à rester ouverts. Dépité, je prends à peine le temps d’enfiler un manteau, je claque la porte d’un mouvement furax et quitte le manoir d’un bon pas. Le sol est recouvert d’une couche non négligeable de poudreuse. Le paysage défile devant mes yeux, mais je ne lui prête aucune attention. Les mains fourrées dans mes poches, je m’engouffre dans les bois sombres. Peut-être me retrouvera-t-on mort de froid, allez savoir.

Je m’habitue à l’obscurité ambiante, mon chez-moi. Enfin, mes nerfs trouvent l’inaccessible paix. Le silence, la fraîcheur vespérale y contribuent largement. En réalité, depuis longtemps je me cache à moi-même certaines choses. En réalité, je suis obsédé par une idée fixe. La revoir. Juste une fois, même si je ne saurais absolument pas quoi lui dire. Dire est beaucoup de chose d’ailleurs, je ne saurais ni où regarder, ni quoi bredouiller. Le manuel de « comment aborder une fille qu’on a vu une seule fois dans sa vie et qu’on embrasse par pur désir » n’est certainement pas disponible en librairie. Je me frappe à nouveau le front. Il faut que j’oublie tout ça. J’avais cru que ce n’était qu’une passade. On ne s’éprend pas de la première venue comme ça. C’est absurde. C’est irrationnel. C’est…charmant. Je stoppe ma marche militaire très brusquement et me traite de tous les noms de perroquet possibles. Reprends-toi mon vieux, allez.

Je pensais que dès le lendemain de notre rencontre elle n’aurait été plus qu’un doux rêve éphémère dont on se souvient longuement, mais sans réel impact sur la conscience, rien d’indélébile. Je me suis surpris à défaillir en apercevant seulement sa silhouette passant devant la boutique sans même s’arrêter. Je me suis surpris à vouloir lui courir après, mais mes jambes n’ont pas daigné faire un geste. Vive la solidarité. J’avais encore ce goût mi-salé mi-sucré sur les lèvres à me rendre dingue. Tout ça pour dire que mes pensées les plus refoulées débordent sur mes pensées raisonnables de manière incontrôlable. J’ai peur de demain, peut-être me faudra-t-il en venir à des remèdes extrêmes…

Mon attention est captée par un bruit discret mais reconnaissable. Une présence humaine ou animale, je l’ignore. Cela me rappelle à la réalité. Suis-je suivi ? Pas que je sois parano – bon, je le suis, d’accord – mais cette forêt n’a rien de rassurant en soi, on ne sait pas quels dangers elle recèle. Je dévie de la route, rebrousse chemin, poussé par un instinct de survivor. J’aperçois une forme indéfinissable. Je plisse les yeux. Toute personne normalement constituée serait allée à la rencontre de l’inconnu(e), mais moi, trop méfiant de nature ou n’ayant pas dormi depuis trois jours (au choix), je me poste en prédateur, guettant ma proie qui est sur le point de faire demi-tour semble-t-il. J’attends qu’elle soit de dos et je bondis, agrippant ses épaules. Nous roulons au sol. Voilà que je me retrouve à quelques centimètres d’un visage bien trop familier à mon goût. « Vous… » soufflé-je, presque épouvanté, comme si elle était un fantôme de mon esprit. Aigéan. « Pardon…je...Vous allez attraper froid… » C'est tout ce que je trouve à dire, ce n'est pas franchement glorieux. Elle est bien mieux équipée que toi bêta. Je suis tétanisé. Idiot, idiot, idiot.
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MessageSujet: Re: « Loup, y es-tu ? Que fais-tu ? M'entends-tu ? » ♦ Aigéan & Eléazar [HOT]   « Loup, y es-tu ? Que fais-tu ? M'entends-tu ? » ♦ Aigéan & Eléazar [HOT] EmptyJeu 28 Fév - 19:43

C'était bien la première fois de ma vie que je prenais quelqu'un en filature. Tout avait été ponctuel, totalement irréfléchi si bien que je n'avais pas une seule seconde pensé à quoi lui dire si jamais je me faisais prendre. Car comment pouvais-je justifier pareille atteinte à la vie privée ? C'est d'ailleurs ce que je tentais d'éviter, me faire prendre. Marchant dans la neige à pas mesurés et discrets, je restais aux aguets, coupant ma respiration au moindre petit craquement, restant immobile à chaque mouvement suspect. L'adrénaline était si forte que je ne sentais plus que la température avoisinait les zéros degrés. Il n'y avait que moi et lui, sa silhouette subtilement masquée par l'épais brouillard en formation. Mon coeur battait fort. Je l'entendais tambouriner dans ma poitrine et à mes tempes.

Sa silhouette avait totalement disparue à présent mai les traces que ses pas avaient laissé dans la neige étaient toujours visibles. Je déglutis quelque peu en saisissant l'endroit où elles me menaient: la forêt. Une fois un peu trop avancée, la raison l'emporta sur le reste: ce que je faisais était idiot, irréfléchi et mal. En réalité, cette prise de conscience raisonnable masquait cette peur démesurée que j'avais. Il était très tard, faisait sombre et froid et je me trouvais seule dans une forêt effrayante sur la trace d'un homme que j'avais cherché à fuir pendant des semaines. Résolue à être un peu plus responsable, je me retournai pour retrousser chemin. J'eus à peine le temps de faire deux pas qu'une solide pression sur mes épaules me fit glisser sur la neige verglacée et pousser un hurlement strident. En un quart de seconde je me retrouvai allongée de tout mon long sur le dos, dans cette fine poudreuse qui avait laissé des traces dans mes cheveux. Sous l’effet de la chute, mes yeux s’étaient fermés et c’est en les rouvrant que je découvris l’identité de mon agresseur et que je compris que je m'étais faite prendre. Eléazar. « Vous... »Dit-il abasourdi – signe qu'il n'avait absolument rien soupçonné de ma petite filature. Son visage était à quelques centimètres du mien, son souffle chaud frôlait mon cou que mon écharpe – avec la chute – ne protégeait plus. Je mordis ma lèvre inférieure. « Pardon... je... Vous allez attraper froid. » Ajouta-t-il en se dégageant légèrement, l'air terriblement embarrassé.

Un peu étourdie par le choc de la chute et la surprise, je ne répondis pas tout de suite. Je restai là le regard béat à relier mes idées entre elles. L'apothicaire qui avait hanté mes pensées si souvent était allongé sur moi. Allongé sur moi en pleine nuit, en pleine forêt. « Je... » Je secouai la tête et m'aidai de mes bras pour me relever, le faisant basculer de côté.

« Mais vous êtes malade ?! J'ai faillit mourir de trouille ! » Rétorquai-je en me relevant sur mes deux pieds, laissant mon cœur reprendre un rythme de battement décent. Je frottai mes jambes pour faire tomber la neige qui s'y était accrochée. « Et puis qu'est-ce que vous faites ici d'abord ? » Dis-je sur la défensive, réalisant trop tard qu'il avait fait preuve de gentillesse en s'inquiétant de me voir attraper froid. Je posai mes yeux sur lui et mon regard se radoucit aussitôt. Je lui tendis ma main pour l'aider à se relever, un sourire timide aux lèvres. « Je pense que vous risquez plus que moi vu votre accoutrement. Vous n'avez pas de mal ? » La chute n'avait pas été trop douloureuse pour moi, mais pour lui ? Un corps humain ne fait jamais un bon coussin. La situation était totalement embarrassante, bien plus que la première fois. Le plus terrible dans cette histoire ? Ce pour quoi je l'avais fui tout ce temps semblait avoir redoublé de force en moi: j'avais une envie irrémédiable de l'embrasser.

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MessageSujet: Re: « Loup, y es-tu ? Que fais-tu ? M'entends-tu ? » ♦ Aigéan & Eléazar [HOT]   « Loup, y es-tu ? Que fais-tu ? M'entends-tu ? » ♦ Aigéan & Eléazar [HOT] EmptyJeu 28 Fév - 22:50

« Loup, y es-tu ? Que fais-tu ? M'entends-tu ? » ♦ Aigéan & Eléazar [HOT] Tumblr_minx5mSDVU1rv43xgo3_250


Je viens du ciel
Et les étoiles entre elles
Ne parlent que de toi


© SweetyBB


« Winter tale »


Dreams are made of lost hopes

Je n’ai pas bu et j’ai la nette impression d’être saoul, j’me suis pas shooté à ma connaissance et je suis complètement pété (quoique, les herbes médicinales peuvent avoir des effets pervers sur le comportement mental des individus), je n’ai effectivement pas dormi depuis plus de quarante-huit heures…tout ça concourt à ceci. CQFD. Y’a une logique implacable. Une espèce de fatalité dorée. Comme si on devait se revoir. Y’a un destin farceur qui passe son temps à nous mettre sur le même chemin. Il y a un moment où on ne peut plus reculer. Ces mois d’absence, je les ai mal vécus. Pourtant, nous ne sommes rien l’un pour l’autre. Deux baisers, un au revoir et puis…et puis plus rien. Fin de l’histoire. Les dieux en ont décidé ainsi : interdiction de nous fréquenter de près ou de loin, ponctuellement ou durablement. Pas même par messagerie interposée. Alors quoi ? Pourquoi je la reluque comme si je n’avais encore jamais vu de femme aussi belle couverte de flocons en se mordant la lèvre d’un air adorablement embarrassé ? Pourquoi je reste là, frigide, statique, pourquoi je ne la prends pas dans mes bras, pourquoi je ne la couvre pas d’un semblant d’amour, d’une chaleur inhumaine ? Pourquoi refusé-je le bonheur ?

C’est la loi. Eléazar Jafar Mordred, tu n’aimeras point. Ta nature ne le permet pas. Génie, insensible, looser, enfermé à vie et à mort pour les siècles et les siècles. Jugement dernier ? Détourne-toi d’elle. Je ne suis pas prêt de l’oublier. Enfer. Je ne peux pas l’oublier. Même une potion permettant d’effacer des souvenirs ne viendrait pas à bout de sa présence dans mes pensées brouillonnes. Que faire, que faire ? L’indifférence ? Une douleur pire que la mort ? Je suis faible. De toute façon, je n’ai pas le temps d’analyser les choses de manière lucide et ordonnée. Pour l’instant, mon corps est à demi en train d’écraser celui de la jeune femme. Je réalise soudain la portée de cette position, toutes les connotations qui me viennent à l’esprit n’ont rien de chastes je puis vous l’assurer. Fuir. Fuyons ! Avant que ça ne dérape trop. Elle se relève, je m’étale un peu plus dans la neige, je ne vois rien venir, trop fasciné par nos souffles qui se mêlent en cette soirée d’hiver. Je suis perturbé, incapable d’aligner deux paroles cohérentes, alors je préfère me taire et écouter sa voix dont les accents me font frémir.

« Mais vous êtes malade ?! J'ai failli mourir de trouille ! […] Et puis qu'est-ce que vous faites ici d'abord ? »
Je bafouille légèrement et me reprend, répliquant aussitôt sur le même ton, me sentant accusé à tort : « C’est plutôt à vous que je devrais le demander, ce n’est pas une heure pour traîner dehors, j’ai eu la frousse de ma vie…et… »

La question à trois millions, fatidique, déterminante. Je reprends mon souffle et saisis sa main secourable pour me remettre à la verticale. « …pourquoi m’avoir SUIVI ?! » Ma voix déraille dans les aiguës. Je suis surpris par cette redoutable découverte. C’est vrai, qu’est-ce qui lui a pris ? Par hasard, avait-elle fait le même vœu aberrant, ridicule, extravaguant, stupide, saugrenu, extraordinaire, fou…ce vœu défiant toutes les limites, celui de me revoir…moi ?!!! Le pauvre type, l’apothicaire de quartier, le vieux schnock ? J’ai envie de retomber par terre. Je m’époussette sans grande conviction tout en lui répondant en baissant les yeux : « Plus de peur que de mal, et vous ? Pardonnez-moi pour…tout à l’heure. »

Je me rends compte de mes vêtements légers pour l’occasion. Je n’ai qu’un T-shirt et un pantalon usé aux genoux. Cependant, je ne grelotte pas. Je commence même à me réchauffer au contact d’Aigéan. Je plante avec aplomb mon regard sombre dans ses prunelles claires. « Je n’arrivais pas à dormir. » Je ne sais pas si je dois continuer ou m’en tenir à cet aveu. Tant qu’à faire, autant se montrer honnête. « Je pensais à plein de choses…je repensais à notre dernière rencontre…à cette séance d’hypnose foireuse, à toutes ces visions fugitives dont le sens nous a échappé…et puis…je repensais à…à vous. » Je me perds là. Je passe une main sur mon front pour vérifier que je n’ai pas un accès furieux de fièvre. « Oh et puis m**** ! J’espérais te revoir. » Voilà, c’est dit, tout est dit. Je détourne les yeux, me place de dos. Je ne veux pas souffrir d’un jugement de sa part. Je ne veux pas lui faire mal. Les mots blessent, les mots sont incisifs, méchants. Je ne veux pas être cet homme-là, cette pourriture. Il est trop tard maintenant. Elle s’est emparée d’une partie de moi, la plus vulnérable sans doute. Si je l’aime ? Je n’en sais fichtrement rien. Elle est. C’est tout. Plus jamais je ne serai le même. Plus jamais je ne serai celui que j’étais avant de l’avoir connue. Plus jamais, plus jamais.
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MessageSujet: Re: « Loup, y es-tu ? Que fais-tu ? M'entends-tu ? » ♦ Aigéan & Eléazar [HOT]   « Loup, y es-tu ? Que fais-tu ? M'entends-tu ? » ♦ Aigéan & Eléazar [HOT] EmptyVen 1 Mar - 21:14

Je venais sans aucun doute de vivre la plus grosse peur de toute ma vie. Mon cœur avait bien faillit se décrocher et apercevoir le visage d'Eléazar si près du mien affolait encore plus ses palpitations. J'espérais sincèrement qu'il n'avait pas l'ouïe fine d'un chat, mes battements de cœur accélérés étaient une preuve bien trop nette de l'émotion dans laquelle j'étais enroulée.

Me sentant oppressée je le poussai à terre et me relevai en m'aidant de mes bras, rouspétant qu'il m'avait fichu la trouille de ma vie. Là comme ça je me sentis bien moins vulnérable, et pourtant... La question était tout de même légitime. Pourquoi se baladait-il par un temps pareil dans la forêt, et la nuit de surcroît ? Ça avait tout de même quelque chose de suspect et il était bien normal que je fus intriguée. Évidemment il me répondit par une pirouette en me retournant la question. L'espace d'un instant je crus qu'il allait prétendre que j'étais trop jeune pour sortir ainsi la nuit. Il laissa sa phrase en suspens avant de s'aider de ma main tendue pour se relever. C’est fout comme il était plus grand que dans mes souvenirs. Même avec son air totalement négligé, une classe naturelle et totalement intimidante émanait de lui. Soudain, il sembla prendre conscience de quelque chose. Dans une exclamation aiguë et presque horrifiée il s'exclama «…pourquoi m’avoir SUIVI ?! ». Je retins ma respiration.

Mes yeux s'ouvrirent en grand. Voilà que j'étais totalement démasquée. Une bouffée de chaleur me monta aux joues et je bredouillai maladroitement. «Quoi ? Vous suivre mais... Non... Qu'est-ce qui vous... » Puis, reprenant un ton plus dur je m'empressai de rajouter. «Faisiez-vous quelque chose de mal pour avoir eu si peur de vous faire prendre ? » Il aurait pu tout aussi bien me poser cette question à moi. Suivre quelqu'un n'est pas quelque chose de bien et j'éprouvais quelques remords à l'avoir fait. Cependant l'atmosphère se radoucit lorsqu'il s'excusa de m'avoir sauté dessus quelques minutes auparavant.

«Ce n'est pas gra... » Mais il me coupa la parole, répondant enfin à la première question que je lui avais posée. « Je n’arrivais pas à dormir. » Son regard se planta dans le mien. Il semblait... Transpercer mon âme. Cette sensation bien étrange mais agréable de picotement derrière la poitrine refit son apparition. J'avais les jambes légèrement tremblantes mais l'obscurité ne lui permettait sans doute pas de le remarquer. Des soucis de sommeil ? C'était étrange venant d'un homme dont le métier consistait justement – en partie en tout cas – à aider les gens soufrant d'insomnies à fermer les yeux. Était-il... Troublé ? Il répondit rapidement à mon interrogation.

Au fur et à mesure que son discours avançait, mon cœur propulsa un peu plus de cette énergie indéfinissable qui parcourait mon dos et mes membres en me procurant de nombreux frissons. Ainsi donc ses pensées allaient dans le même sens que les miennes. Mais comment cela pouvait-il s'expliquer ? Je m’étais toujours rassurée de mes ‘‘sentiments’’ en me disant que ce n’était là qu’une petite crise passagère de jeune femme, l’envie de connaitre de nouvelles choses, de nouvelles sensations. Mais lui ? Les motivations ne pouvaient, ne devaient pas être les mêmes. Pourtant, lorsqu’il posa sa main sur son front d’un air un peu décontenancé c’est la parfaite image de moi-même qu’il me renvoya. La tête légèrement relevée pour poser mes yeux sur lui, je le scrutai sans piper mot, comme si j’avais l’intime conviction qu’il n’avait pas terminée. «Oh et puis m**** ! J’espérais te revoir. » Sans me laisser le temps de rien, il se retourna. Honteux de cette révélation ? Un sourire béat s’afficha sur mes lèvres cependant qu’un poids invisible s’enleva de mes épaules. Pourquoi ? Parce que ce n’était plus à moi d’avoir peur de mes sentiments. L’emploi abrupt du tutoiement me décontenança tout de même légèrement me faisant, inexplicablement, reculer d’un pas. Concernant son impression à lui, son ressenti, il n’était pas difficile de le comprendre. L’impulsivité et l’emploi de cette – petite – grossièreté trahissait son souci à songer ainsi. La première chose qui me vint à l’esprit fut qu’il avait une femme ou tout du moins une compagne. Je baissai les yeux en signe de culpabilité et me remémorai avec difficulté tout ce que j’avais pu apercevoir de lui. Pas d’alliance, pas de bijou non, j’en étais certaine. Mais alors ?… Je fis un pas en avant et ouvris la bouche avant de la refermer aussitôt. Je ne savais absolument ni quoi faire ni quoi dire. Quoi répondre ? De tous les scénarios possibles et imaginables que je m’étais passé en boucle, jamais ça n’avait été lui qui avait voulu me revoir, jamais lui qui avait cherché à renouer le contact, le lien.

« Moi aussi. » Dis-je simplement, rompant le silence de glace, si pesant. « Moi aussi ce fameux jour me donne des insomnies. » Un air glacé passant entre les arbres et fit danser mes cheveux autour de mes épaules. Ses cheveux à lui aussi bougeaient, dévoilant sa nuque si peu protégée. Un nouveau frisson me parcouru cependant que j’avançai jusqu’à lui. Je retirai mon écharpe de mes épaules et, arrivée à hauteur de son dos, la déposa sur les siennes. Je ne pu me résoudre à détacher mes mains de ses omoplates, le souffle coupé, la fumée de ma bouche s’échappant en volutes épaisses. Je me mis sur la pointe des pieds et me collant un peu plus à lui – malgré nos manteaux respectifs, j’étais à peu près certaine qu’il pouvait sentir mon cœur battre – je lui murmurai au creux de l’oreille, à peine audible. « Et moi aussi, j’avais très envie de vous revoir. » Surprenant venant d’une personne qui avait sans le moindre tact cherché à l’éviter le plus possible.


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MessageSujet: Re: « Loup, y es-tu ? Que fais-tu ? M'entends-tu ? » ♦ Aigéan & Eléazar [HOT]   « Loup, y es-tu ? Que fais-tu ? M'entends-tu ? » ♦ Aigéan & Eléazar [HOT] EmptyVen 1 Mar - 23:30

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But what does an eternity of damnation matter to someone who has experienced for one second the infinity of delight ?

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« Fairy fake »


Tout porte donc à croire qu’Aigéan m’a épié et suivi en pleine nuit ne serait-ce que par curiosité chronique. Je voudrais, je veux vraiment accepter cette version des faits. Cela serait tellement plus simple : une sortie, un hasard malencontreux, on passe notre chemin, adios et bonjour chez vous, on se serre la main comme deux parfaits inconnus, on échange des politesses et basta. Tout s’arrête, on se sépare pour de bon. C’est fini. Plus besoin de se torturer. Plus tard, on se résigne, on ne mange plus, notre ciel devient gris orageux, le manque d’appétit pour la vie, on se traîne, on s’égare et on aura perdu une occasion (la seule) de vivre quelque chose d’exceptionnel même si ce quelque chose est voué à l’échec. C’est une barque qui prend l’eau. Mais je m’en contrefous moi des signes avant-coureurs de notre tragique destinée, car rien de tout ceci n’est arrivé, comme ce qui s’ensuit…

Troubles de la vision. Je ne distingue plus les couleurs. J’ai le sang en feu. Je ne domine plus aucune de mes actions. Je laisse les choses dériver. L’esprit part à vau-l’eau. Ce n’est pas moi qui lui vole ses lèvres gelées, qui les embrasse jusqu’à ne plus sentir les miennes. Ce n’est pas moi qui la couche dans la neige sous le regard désapprobateur de la lune. Ce n’est pas vraiment moi qui presse ses bras, ses hanches, qui s’attarde dans son cou mis à nu.

C’est ce que j’aurais pu faire. C’est ce que j’aurais dû faire, bon sang !

Il se remet à neiger. Mon cœur saigne. Je lui tourne le dos. Intérieurement, je suis vidé. Je le savais depuis la première altercation. Je savais que nous resterions des étrangers. Mes paroles me laissent un goût de cendre dans la bouche. Tout ça, c’est du vent. « Moi aussi. » Sa voix. Une bénédiction. J’ai des hallucinations auditives maintenant ? Cela me coupe littéralement le souffle. Elle inonde mon âme d’une onde extatique.

Cela sera d’autant plus difficile. Le sort en est jeté.

J’aurais aimé courir dans les bois et rire jusqu’à mourir. J’aurais aimé me renverser dans la neige et goûter le délire que procure l’essence même de la joie. J’aurais aimé lui raconter mon histoire à elle et à elle seule. J’aurais aimé les jours et les nuits exaltantes et sacrées.

Son écharpe frôle mes épaules. Son corps est un prolongement du mien. J’en perds tous mes sens. Lentement, je me déplace de sorte que je me retrouve face à elle. Mes bras se tendent comme pour l’étreindre, ils ne vont pas jusqu’au bout de leur entreprise. Je ferme les yeux. Je suis incapable de formuler des mots. Je lui embrasse le front, reste plus longtemps que prévu. Je joue très mal la comédie. La preuve, je tremble comme une feuille d’automne.

« Non. Ce n’est pas ce que vous voulez. Je ne suis pas la bonne personne, celle qui vous comblera de bonheur. Je ne suis pas un prince charmant. Même si ça ressemble à un conte de fées, même si je meurs d’envie d’être fou en votre compagnie, je vous ferai le plus grand mal. Voyez par vous-même… »

Sans prévenir, je colle mon front au sien et lui prend la main. Je lui offre une vision peu glorieuse de mon ancienne vie. Je la transporte dans mon monde et mes souvenirs. Un homme sec et antipathique manipulant et condamnant un innocent. Un homme cherchant à renverser son souverain. Un homme gâchant la vie d’autrui. Des flashs par cascade. Les pires œuvres de mon existence, les voici. Un homme tuant. Un homme-tromperie. Rien de suffisamment précis, hélas j’ai trop peu de temps et l’énergie me manque. Les visions s’estompent. Elle a dû voir le Mal dans mes yeux.

« Je suis encore cet homme-là aujourd’hui et c’est celui de demain. C’est dans ma nature. Oubliez-moi. »

Je la relâche instantanément. Aussitôt, j’ai mal. Aussitôt je me mords les lèvres au sang pour ne pas TOUT lui avouer. Je l’aime. J'ai les larmes aux yeux, à en crever ! Prions pour qu'elle n'en sache rien. Le froid, c'est le froid. Et puisque je l’aime, je tue nos chances de survie, je tue la future douleur par la douleur de maintenant.
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MessageSujet: Re: « Loup, y es-tu ? Que fais-tu ? M'entends-tu ? » ♦ Aigéan & Eléazar [HOT]   « Loup, y es-tu ? Que fais-tu ? M'entends-tu ? » ♦ Aigéan & Eléazar [HOT] EmptyDim 3 Mar - 21:25

Flic, floc. Flic, floc. Vous savez, ce bruit épouvantable de la goutte qui tombe dans l’évier, sans cesse, sans que l’on puisse y remédier ? Au départ on n’y prête pas attention et puis une fois qu’on en a pris conscience, elle nous obsède, nous rend fous. Voilà exactement dans quel état je me trouvais. L’homme qui m’avait rendu toute chose au jour de notre rencontre était resté présent dans mon esprit pendant très longtemps, c’était indéniable. Oui, mais ces pensées s’étaient envolées, estompées, la goutte ne dérangeait plus. Dès que je l’avais revu passer par la fenêtre en revanche, tout avait refait surface comme si tout s’était passé la veille. Voilà qu’il était redevenu mon obsession. J’avais pourtant tenté de faire demi-tour – et aurais sans doute réussi l’entreprise s’il ne m’avait pas sauté dessus… Quoi que non, je serais sans doute revenue sur mes pas, mais ne nous éloignons pas. Voilà, nous étions là tous les deux et le bruit des gouttes qui tombent étaient irrémédiablement de nouveau présent. Nous étions tout simplement aimantés l’un à l’autre. Si l’un s’en allait, l’autre finissait toujours par lui retomber dessus, c’était une certitude. Amer certitude ? Je n’avais même pas le courage d’y songer. Mieux valait ne songer à rien en fin de compte, car si Eléazar faisait partie de la réalité de ma vie cela impliquait un mélange tout à fait bordélique que je n’avais aucune envie d’assumer.

Lorsqu’il m’avoua un peu abruptement qu’il avait eu le désir de me revoir, il m’avait comme offert le choix de sceller nos destins. J’aurais peut-être dû faire marche arrière pour de bon cette fois-ci, mais en étais-je capable, en avais-je tout simplement envie ? Mon corps décida pour moi. Moi aussi j’avais eu l’envie de le revoir et c’est sans aucun doute ce qui expliquait ma présence ici. Moi aussi, mes nuits étaient troublées – même si je ne m’avouais jamais le pourquoi du comment – par des pensées qui allaient toutes dans sa direction. Il n’y avait en réalité qu’une solution pour remédier à ce problème, à notre problème. Pourtant, quand ses lèvres s’attardèrent sur mon front, c’est un mauvais pressentiment qui s’empara de moi. Ça ne présageait rien de bon, vraiment pas. Ses paroles furent comme une lame qu’on enfonce le plus lentement possible dans un cœur. « Non. Ce n’est pas ce que vous voulez. Je ne suis pas la bonne personne, celle qui vous comblera de bonheur. Je ne suis pas un prince charmant. […] » Sans que je n’eus le temps de protester ses mains se saisirent de la mienne et je partais. Je partais avec lui comme c’était arrivé la première – et unique – fois où nous nous étions rencontrés. Je voyageais à travers des souvenirs. Ses souvenirs. Tout était flou, confus, abstrait, indéfinissable. J’avais là le résultat d’une équation qui n’avait aucune logique puisque l’équation elle-même était ignorée. La seule chose qui en ressortait c’était la jouissance d’une souffrance infligée. La méchanceté à l’état pur. La folie, l’ivresse du mal. Le tout s’estompa aussi rapidement que c’était arrivé et comme la première fois, mes yeux restèrent clos plus longtemps, mes jambes eurent du mal à supporter le poids, mais je devais être forte. Etait-il là en train d’essayer de m’intimider pour me faire reculer ? Etait-il trop faible pour s’échapper lui-même ?

« Je suis encore cet homme-là aujourd’hui et c’est celui de demain. C’est dans ma nature. Oubliez-moi. » Ses mains lâchèrent les miennes et un lien invisible sembla se rompre. L’ombre des arbres devait cacher en partie mon visage et j’en étais bien heureuse, car rapidement mes yeux se remplir de larmes. Ce n’était pas des larmes de tristesse, mais d’une colère qui menaçait d’exploser. Comment-ça il se défilait si rapidement ? Sous simple prétexte de… De… Mais ces images n’avaient aucun sens ! Il était hors de question que ce soit à moi de décider. Il était hors de question qu’au final je passe pour la méchante qui était partie. Prince charmant, conte de fée ? Je n’y avais même jamais songé. Tout en cet homme était synonyme d’irréel. Jamais je n’avais songé à un futur, une trace écrite de cette histoire qui n’en était pas une. Jamais même je n’avais pensé à une trahison tant tout ceci sortait de ma réalité. Dans un geste rageur je le poussai avec mes deux mains, le faisant bouger de… Quelques centimètres. (J’étais apprentie mécano, pas Hercule.) « Mais au diable vos belles phrases. On dirait un discours tout préparé que vous servez à toutes les femmes. » Le ton n’était pas si colérique, mais à sa place je n’aurais pas pipé mot. « Je ne vous ai jamais vu comme quelqu’un qui me comblerait de joie et de bonheur et… » Mes mots se perdirent. La neige avait redoublé et ce sont de gros flocons qui étaient en train de nous tomber dessus. Quelques uns réussirent à passer le col de mon manteau et se mirent à fondre le long de mos dos. Le froid me procura des frissons et ne fit que renforcer mon impression d’être dopée à l’adrénaline. La peur ? Je ne savais plus ce que c’était. Toutes ces années de retenue et d’effacement total semblaient avoir disparu. J’avais envie de hurler ‘‘je suis là et JE décide de ma vie !’’. « Si vous avez envie de partir, faites-le. Moi je suis ici parce que je le veux à ce moment présent et rien ne pourra me faire changer d’avis. » Une fois ceci dit je m’avançai rapidement et saisi sa nuque d’une main pour le rapprocher de moi. Je me hissai sur la pointe des pieds et posai mes lèvres sur les siennes, l’embrassant avec hargne et passion sans demander quoi que ce soit de plus. Nos corps étaient à présent collé l’un à l’autre et ma main qui ne saisissait pas sa nuque glissait dans ses cheveux. Le moment était trop parfait pour penser à quoi que ce soit d’autre. Le meilleur moyen de résister à la tentation est d’y céder à ce qu’on dit. C’était chose faite.

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MessageSujet: Re: « Loup, y es-tu ? Que fais-tu ? M'entends-tu ? » ♦ Aigéan & Eléazar [HOT]   « Loup, y es-tu ? Que fais-tu ? M'entends-tu ? » ♦ Aigéan & Eléazar [HOT] EmptyMar 5 Mar - 0:43

« Loup, y es-tu ? Que fais-tu ? M'entends-tu ? » ♦ Aigéan & Eléazar [HOT] Tumblr_mfa2knurmO1qmz4rgo3_250

C’est parce que ta main sur mon cou. C’est parce que, dans mes reins. Quand ton souffle me frôle. C’est parce que tes mains. C’est parce qu’au matin. C’est parce qu’à la nuit.

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« Tendre est la nuit »


Pas de plus grand remord que celui-là. Je ne peux pas réparer. Ne jamais sous-estimer le désarroi du cœur. Les débris me restent dans les mains. Je l’ai blessée et me suis enfoncé moi-même un sabre dans l’abdomen comme dans un rituel de seppuku. Ne pouvais-je donc pas la laisser partir sans lui faire du mal ? La protéger de mes travers, c’est susciter sa haine. Cette dernière n’est-elle pas préférable à un amour qui, de toute évidence, n’est qu’une étoile filante dans le firmament, une traînée de poudre malencontreuse ? Je n’ai pas la bonne réponse, je n’ai que de faux problèmes. Paradoxalement, son attachement pour moi m’arrache une allégresse toute particulière. Elle se bat pour moi et que fais-je en retour ? Je la traite comme le plus parfait des salauds. Sa colère est certes justifiée, mais elle me terrorise. J’ai la gorge serrée, une main invisible m’étrangle. Son discours est une strangulation insupportable car j’aimerais lui hurler que je suis un animal stupide, que j’ai menti pour son bien, que je n’assume rien, que je suis un lâche, que je ressemble à tous les hommes, que je ne veux que son bonheur, que je veux tomber en adoration devant elle jusqu’à la fin de mes jours et qu’importe le diktat des conventions.

« On dirait un discours tout préparé que vous servez à toutes les femmes. » Sa voix se fait poignard. Que sait-elle de ma vie sentimentale ? Rien, et pourtant ça me soulève le cœur de honte. Les êtres qui croisent mon existence ont rarement de seconde chance. Dans ce cas de figure, je plaide coupable. J’ai méprisé ses émotions. Je suis ingrat. C’est elle que je devrais supplier pour obtenir une seconde chance.

Aigéan n’attend rien de notre « relation ». Qu’ai-je donc imaginé ? A son âge, on ne désire que le désir lui-même. Et en mon for intérieur, je ressens ce même besoin de posséder un corps, de composer un hymne à la beauté, de révéler les éclatantes richesses du monde terrestre. Elle me repousse et m’attire. Ce phénomène d’attraction est indissociable de notre duo semble-t-il. J’y prends goût à force. J’admire sa volonté qui en vaut mille. J’admire aussi sa témérité. « Moi je suis ici parce que je le veux… » Je n’ai pas le temps d’intégrer ses paroles. Je sens mon cœur battre très fort dans ma poitrine au point de me faire mal. Je sens sa main qui s’agrippe violemment à moi, me forçant à me baisser vers elle, je sens ses doigts qui glissent dans mon cou comme une brise glacée et son corps que j’étreins contre le mien - comme si la fin du monde était arrivée – le tout accentue mon souffle erratique.

Il y a des baisers qui trahissent, des baisers qui blessent, ceux qui traversent le temps et l’espace, des baisers désespérés ou inespérés, d’adieu et de retour, des baisers qui ressuscitent et qui brisent les malédictions, des baisers d’amour véritable, des baisers torturés, des baisers encore d’amer salé. Ce n’est plus le froid qui m’enivre en cette sainte nuit, la nuit des rois, ce n’est plus le froid qui m’engourdit les membres, ce n’est plus le froid qui mord mes lèvres, laissant son empreinte brûlante. Je ne suis plus que le souvenir d’un long frisson. L’onde féroce de plaisir qui me parcourt me fait perdre l’équilibre. Nous nous étalons derechef dans la neige.

« Tu veux ma mort ?! » m’exclamé-je avec un sourire complice. J’ai arrêté d’essayer de reprendre ma respiration. Faillite de l’âme, banqueroute de mes fonctions vitales, krach hormonal. Baiser fatal, tachycardie. M’en remettrai-je un jour ? « Pourquoi es-tu si belle ? » susurré-je à son intention. D’un seul coup, pris d’euphorie passagère, je ne peux m’empêcher de m’esclaffer. Je suis trempé, j’embrasse la femme de mes rêves et je ris. Cela ne m’arrive pratiquement jamais. Ce fou rire est une extase.

« Crois-moi, j’ai perdu toute envie de partir. »

Je retrouve l’ardeur d’un jeune homme. Mon sourire est un rayon de soleil à minuit. Sans préavis, je la soulève, ses bras enlacent à nouveau ma nuque (cette habitude commence sérieusement à me plaire). Je l’emporte dans mes frasques d’un soir. Je l’emporte pour ne plus vouloir la quitter. Sur le chemin, je l’embrasse pour faire taire ses questions (et parce que j’en ai envie). Mes pas nous emmènent au manoir. Je la repose sur le seuil avec délicatesse. Ma main caresse sa joue comme si elle était fragile.

« Le palais magique de mademoiselle ! » annoncé-je solennellement. La porte s’ouvre. Avant de lui laisser le loisir de découvrir tous mes mystères, je bloque le passage et, malicieux, je déclare ainsi : « Aurais-je oublié de mentionner qu’il y avait une fouille complète à l'entrée…? » Mon sourire s’élargit. Je la provoque un peu. On peut lire aisément sur mon visage le bonheur que cela me procure. Je joue comme un gosse. Que le Diable m’emporte.


Spoiler:


Dernière édition par Eléazar Mordred le Mar 5 Mar - 21:56, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: « Loup, y es-tu ? Que fais-tu ? M'entends-tu ? » ♦ Aigéan & Eléazar [HOT]   « Loup, y es-tu ? Que fais-tu ? M'entends-tu ? » ♦ Aigéan & Eléazar [HOT] EmptyMar 5 Mar - 16:09

Il faut parfois apprendre à vivre sans craindre les conséquences, sans se poser un millier de questions, sans retenue pour la simple raison qu’on a peur. Oui la peur était là, oui j’avais envie de me poser des centaines et des centaines de questions, à lui aussi d’ailleurs, mais encore plus oui j’avais envie de vivre ça. Je n’étais pas certaine d’avoir bien compris ce qu’il avait voulu me montrer, la seule chose qui était évident c’est qu’il avait voulu m’interpeller sur le fait qu’il n’avait pas toujours été un ange, qu’il était même foncièrement mauvais et que ça ne changerait jamais. Etait-ce un avertissement pour moi, pour me protéger ou bien pour se protéger lui ? Je penchais plus pour la deuxième option et ça me rendait malade. Qui donc était-il pour décider à ma place ? Il ne pouvait choisir pour moi de mon destin. Je n’avais jamais été une très grande fane des idées de la destinée mais j’avais la conviction que si je l’avais vu passer à ma fenêtre c’était pour une bonne raison : nous devions nous revoir. Laissant valser mes principes, ma timidité, mes angoisses, je me jetai à son cou et l’embrassai avec fougue, avec ardeur. En sa présence j’étais une autre femme. Ou peut-être la vraie Aigéan. La passion était là, l’échange était brulant, électrisant, autant douloureux que délicieux. Si j’avais trouvé notre dernier baiser assez osé celui-ci dépassait tout. Nos souffles entremêlés trahissaient la retenue dont nous avions fait preuve l’un et l’autre.

Animées par une passion dévorante ses mains pressèrent mon corps un peu plus encore, me collant à lui. J’étais en feu et la poudreuse dans laquelle la ferveur venait de nous faire tomber était la bienvenue pour éteindre l’incendie de mes joues. « Tu veux ma mort ?! » Dit-il en souriant. Ses yeux me dévoraient, son sourire m’hypnotisait. Je posai une main sur sa joue et caressai sa lèvre de mon pouce. « Hm. Ce n’est pas moi qui aie souhaité cette nouvelle chute. Ni la première d’ailleurs. » Et j’étais loin de me douter que le mot « souhait » était symbolique pour lui. « Pourquoi es-tu si belle ? » Mes yeux plongèrent dans son regard sombre et peu à même de répondre je laissai glisser ma main de sa joue à sa nuque et enfonçai mes doigts dans sa chevelure pour le rapprocher de moi à nouveau. Mais mes lèvres n’eurent pas le temps de rencontrer les siennes qu’il se mit à rire, doucement au départ puis totalement pris d’un fou rire ensuite. « Pourquoi ris-tu ? » demandai-je souriante, sans pour autant me joindre à son rire. Cet homme était fou. Et moi ? Sans doute un peu également. « Crois-moi, j’ai perdu toute envie de partir. » Mon cœur se décrocha. J’avais gagné.

A ce moment-là il se releva et m’invita à faire de même, me soulevant de ses bras. Quitter la terre ferme si subitement après cet échange ardant me donna le tournis. Je fermai les yeux et nichai ma tête dans son cou, inspirant – discrètement – son odeur, comme pour la capturer et la garder pour toujours en moi. Avoir les jambes engourdies et être portée me rappela étrangement quelque chose mais je ne savais pas quoi. Ce qui m’intriguait le plus c’était de savoir où il était en train de m’emmener. Mon cœur s’emballa et l’appréhension refit surface. Comme s’il avait saisi le malaise – ou était-ce autre chose ? – il occupa mon esprit en m’embrassant, encore et encore. Ces contacts répétés auraient pu me lasser, mais non. L’effet était totalement inverse. Plus j’en avais, plus j’en avais besoin.

C’est contre mon gré qu’il éloigna finalement ses lèvres des miennes lorsqu’il me posa à terre. Tellement occupée à répondre à ses multiples baisers, je n’avais pas prêté attention de l’endroit où nous étions. Pourtant, en découvrant les lieux je reconnaissais très bien mon quartier résidentiel. « Le palais magique de mademoiselle ! » Ainsi donc j’avais eu raison. Il vivait tout près de moi. D’un geste de la tête je dégageai sa main de ma joue et scrutai les horizons. Il faisait nuit, mais la lumière de la lune qui tombait sur la neige attachée au le sol et aux toitures me permettait de voir assez convenablement. Ce manoir était gigantesque. Sans doute plus que celui de la famille Dylan (qui était déjà très imposant). A côté, je me sentais toute petite et mille fois plus vulnérable. Il ouvrit la porte et au moment où je voulu pénétrer dans l’entrée, celui-ci me barra la route, un air malicieux aux lèvres. « Aurais-je oublié de mentionner qu’il y avait une fouille complète à l'entrée…? » Je le regardai avec une moue de réflexion et dis finalement « Effectivement ça n’a pas été mentionné alors… » Et sans aucune gêne je passai sous son bras, évitant ainsi le passage obligatoire à la douane Mordred. « Vraiment trop facile. » Dis-je en lui renvoyant son sourire malicieux avant de tourner la tête pour inspecter les lieux. L’entrée elle-même pouvait constituer une pièce habitable digne de ce nom. Avait-il des enfants pour avoir besoin d’autant d’espace ? Il ne m’avait jamais semblé très sociable et je l’imaginais mal recevoir chaque jour assez de monde pour justifier pareil superficie.

Je fis quelque pas et tendis l’oreille à la recherche du moindre son. Rien à part le bruit de mes pas et le vent qui s’était remis à souffler dehors. Ce silence monstrueux me fit instantanément prendre conscience de ce qui était en train de se passer. J’étais seule avec un homme que je n’avais pas arrêté d’embrasser – le moins chastement qu’il fut – chez lui, le cœur palpitant, les joues roses d’appréhension. Je n’osai même pas me retourner pour poser mes yeux sur lui tant j’avais peur de ce que j’allais pouvoir lire dans son regard. Je baissai la tête et regardai mes pieds. Le peu de neige sur mes chaussures avait fondu et créé une minuscule flaque autour de moi. Sans blague, je m’intéressai aux traces que laissaient mes pieds ? Je poussai un profond soupir, me rendant compte que mon entrain des minutes passées m’avait totalement abandonné. Je me mordis la lèvre et me retournai avant de lancer la première chose qui me vint à l’esprit. « Il… Il n’est pas là Iago ? ». Flûte. En plus de sortir une connerie voilà que je trahissais mon propre secret. Comment connaissais-je le prénom de son perroquet ? Un jour où j’étais discrètement entrée dans la boutique de l’apothicaire, je l’avais entendu parler – dans la petite pièce derrière la boutique principale – à son perroquet avant de repartir aussitôt. Voilà qu’à présent il devait s’en douter. En cet instant précis, je me haïssais.

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MessageSujet: Re: « Loup, y es-tu ? Que fais-tu ? M'entends-tu ? » ♦ Aigéan & Eléazar [HOT]   « Loup, y es-tu ? Que fais-tu ? M'entends-tu ? » ♦ Aigéan & Eléazar [HOT] EmptyMar 5 Mar - 21:27

« Loup, y es-tu ? Que fais-tu ? M'entends-tu ? » ♦ Aigéan & Eléazar [HOT] 904079tumblrmgfdziB9lh1qdelmgo7r1250

Et l'envie de s'y perdre dans les nuits l'un dans l'autre, peut-être que j'y ai cru, je sais plus, je sais plus...

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« Desperate souls »


Puisque rien ne dure éternellement, puisque nos amours seront avortées tôt ou tard, puisque j’ai changé d’univers et que je ne suis plus tout à fait le même, puisque ma vie ne tient qu’à un fil, je me contente de jouir du présent comme il se doit. Je ne peux décemment plus la quitter des yeux, pas même pour regarder où je marche (je manque d’ailleurs de tomber une ou deux fois, mais j’arrive à faire illusion car elle est trop pressée de répondre à mes ardeurs, si bien qu’elle ne remarque rien). Son charme décadent m’inspire toutes les folies…comme la porter dans mes bras à une heure indue. J’aurais pu continuer des heures et des heures à m’enfoncer dans la neige, son corps roulant sur le mien sans aucune gêne, sa bouche me causant des crises d’asthme successives avec bonheur. Mais il a fallu que je me raisonne afin de nous éviter d’attraper la mort.

Toute cette pression, la peur qui m’a oppressée des semaines durant (la peur qu’elle m’ait tout simplement rayé de sa vie), toutes ces nuits sans dormir trouvent enfin leur salut. Mes tourments s’évaporent dans ce souffle que nous partageons. C’est dire qu’elle m’a beaucoup manqué. La voir en rêve ou par bribes ne satisfaisaient que ce vide en moi, favorisant l’inconstance et la dégradation de mes fonctions cognitives. Là c’est le grand plongeon dans l’inconnu. Chaque contact avec sa peau m’électrocute. « Ce n’est pas moi qui aie souhaité cette nouvelle chute. » Je percute ses mots. Sans le savoir, elle vient de capturer mon ancienne vie en une seule phrase. Un souhait ? Tout ce qu’elle demande. J’exaucerais plus que trois vœux sans nul doute. Mon rire la déroute et moi donc ! Je ne peux pas lui « dire », je ne peux que lui faire comprendre physiquement parlant et ça se passe bien de mots ce genre de choses. Je crois qu’elle le sent à mes regards de plus en plus insistants bien malgré moi.

Nous voilà arrivés au manoir Mille et une nuits. Damn, si j’avais su que ce nom évoquerait tant en la présence d’Aigéan ! La jolie rousse joue le jeu, m’esquivant aisément. Nous sommes deux ados dans une demeure de je-ne-sais-pas-combien-de-mètres-carrés-mais-beaucoup. Elle observe mon chez-moi à la lueur de la lune. La pénombre ne me dérange même pas, je la vois comme en plein jour, c’est une beauté dont on ne peut guère se lasser et qui ne s’oublie pas de sitôt. Je referme la porte par réflexe. Et…maintenant ? Coup de flippe. Je pâlis. Attendez. Résumons. J’ai une jeune fille dans ma maison au beau milieu de la nuit à un horaire où toutes les personnes chastes ou avec un gramme de raison dorment tranquillement ne se doutant pas de ce désir au creux des reins. Je me masse les tempes pour tenter de me calmer. Visiblement, c’est mal parti. Je panique…légèrement. Que faire en telle situation ? Option A : la raccompagner chez elle. Option B : boire un thé comme deux personnes civilisées dans mon salon au coin de la cheminée histoire de se réchauffer après tout…tout ça. Option C : …Y’a pas d’option C. Finir dans un lit ou s’attaquer au canapé ? Oh my…Restez calme M. Mordred.

Elle me coupe dans mes pensées qui dépassent les bornes. Ouf. « Il… Il n’est pas là Iago ? » Là je réagis. Je cligne des yeux plusieurs fois, l’air complètement ahuri. Je m’approche d’elle, la contourne afin de pouvoir capter son regard car je n’aime pas parler à son dos. « Comment… ? » Ma question reste en suspens mais elle a parfaitement compris où je veux en venir. Ma voix est douce cependant, je suis trop surpris pour une autre réaction. Quant à moi, je me fais tout un film. M’a-t-elle vu à mon insu ? Elle m’a alors épié ? Certes, j’avais fait la même chose, allant me promener du côté du lycée de Storybrooke pour tenter de capter une image d’elle. Elle avait donc voulu me voir…qu’est-ce qui l’avait retenue ? La même peur qui m’avait tenaillé le ventre pendant tout ce temps sans elle ? Mon regard trahit certainement ma demande de réponses.

Mais ce n’est pas cette découverte qui me fait pâlir soudain. Je ne sens plus ma jambe droite et il m’est pénible de rester debout. Cette douleur, tendrement familière, me tire une légère grimace. Je jette un regard de détresse à mon invitée d’honneur et chancèle jusqu’au salon (les escaliers j’ai testé une fois, pas deux !) Je perds la vue quelques secondes, le temps que je m’appuie sur le rebord du canapé qui s’échappe de mes mains. Mauvais calcul. Je m’écroule et me tiens la jambe. Je respire difficilement (suite aux baisers de ma princesse charmante ?). Prions pour que ça passe. A mon tour de fuir son regard. Je devrais éviter de lui avouer que je suis incurable, un cas désespéré en phase terminale, n’est-ce pas ?
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MessageSujet: Re: « Loup, y es-tu ? Que fais-tu ? M'entends-tu ? » ♦ Aigéan & Eléazar [HOT]   « Loup, y es-tu ? Que fais-tu ? M'entends-tu ? » ♦ Aigéan & Eléazar [HOT] EmptyMer 6 Mar - 14:27

Le manoir d’Eléazar était très impressionnant et je me demandais comment j’avais pu le rater depuis tout ce temps. A croire que les choses apparaissaient comme ça à Storybrooke. Malheureusement, le cours des choses avait été tel que je réalisais à présent que je n’avais aucune idée de comment je voulais que ça se poursuive. J’étais d’abord sortie de chez moi très discrètement dans le simple but de le suivre, attirée par une sorte de fil invisible impossible à rompre. Je ne voulais qu’une chose : le suivre et voir où il allait. Résultat des courses ? J’avais obtenu un refus puis un consentement tout à fait improbable et inespéré. Après s’être échangé des dizaines – je ne comptais plus – de baisers, nous avions finalement terminé chez lui, dans ce manoir impérieux, intimidant et… vide.

Tentant d’éviter de trop penser à ce qui pouvait arriver – il faut se rendre à l’évidence qu’il ne m’avait pas invitée pour prendre le thé – je me focalisais sur à peu près tout et n’importe quoi. Mes chaussures humides, mes vêtements trempés – non, pas les vêtements ! Ils étaient très bien – l’eau sur le sol, mes cheveux défaits, l’étrange silence et … L’absence de présence de caquètement d’un oiseau. Sans y réfléchir je le questionnai sur la présence de son perroquet, Iago. Je regrettai aussitôt cette absurde question. Qu’est-ce que ça pouvait me faire que son perroquet soit là ? D’autant plus qu’il était certainement perché quelque part dans le manoir. Il quittait rarement Eléazar, je l’avais remarqué quand… Les fois où je l’avais observé. Hm. Voilà qui était embarrassant parce que j’étais bien certaine qu’Eléazar allait se souvenir n’avoir jamais mentionné le prénom de son foutu oiseau. Sa réaction ne se fit pas attendre. En quelques secondes il se trouva fasse à moi, le regard empreint d’une curiosité et d’une incertitude évidentes. Gloups. « Comment… ? » Je levai les yeux pour le regarder mais c’était bien trop dur. Je détournai le regard aussitôt. « Hum… C’est… Il ne s’appelle pas comme ça ? » Demandai-je d’une voix toute douce, comme si je n’avais pas compris où il voulait en venir avec son questionnement. Tant pis, pas de réponse plus précise, je n’avais pas envie d’avouer que je l’avais plusieurs fois approché sans pour autant me résoudre à me manifester.

J’attendais une réaction, n’importe laquelle, toutes sauf… Celle-là. Le visage empreint d’une douleur évidente – je ne lui avais pourtant pas marché sur le pied, je le jure ! – il me renvoya un regard de détresse, incompréhensible, totalement inattendu tant il n’avait rien à faire avec tous ceux qu’on s’était envoyé jusqu’alors. Regard de tendresse, de désir, d’envie incontrôlée, taquin, amusé, mais pas angoissé. Sans aucune explication, Eléazar tituba jusqu’au salon, évitant bien de s’appuyer sur une jambe apparemment devenue douloureuse. Je fis un pas en avant, ne sachant que faire, jusqu’à ce que je le voie perdre son équilibre arrivé à hauteur du canapé. Sans attendre je me précipitai à ses côtés, me laissant tomber à terre sur les genoux – d’une manière bien trop passionnée pour ne pas me faire légèrement mal. Une main sur la sienne pressant sa jambe, je ramenai l’autre vers sa mâchoire afin de le forcer à me regarder en face. « Est-ce que ça va ? » Demandai-je, réellement inquiète. C’était assez impressionnant comme spectacle quand on ne s’y attendait pas. Puis, souriante, j’ajoutai pour détendre un peu l’atmosphère. « Tu vois bien que ce n’est pas de ma faute si nous tombons sans arrêt. » Je restai là à le regarder quelques instants avant de prendre conscience à quel point sa peau était gelée. Nos affaires n’avaient pas bien résistés à nos chutes dans la neige, nous étions trempés. « Viens. » Je passai son bras autour de mon épaule et posai la main sur sa hanche pour l’aider à se remettre sur pied et s’assoir sur le canapé. Tirer quelqu’un vers la surface – ou tout du moins vers le haut – ça aussi ça me rappelait quelque chose. Toutes ces impressions de déjà vu étaient de plus en plus fréquentes et de plus en plus réelles. Elles avaient commencé à se répéter après ma première entrevue avec Henry, quelques jours à peine après ma rencontre avec Eléazar. J’avais placé ça sous l’effet post-hypnotique mais il était à présent certain qu’il s’agissait d’autre chose.

Assise à côté de lui, je retirai mon écharpe que je lui avais mis autour des épaules puis je me mis à déboutonner son manteau. Sans voir ici une action peu chaste – en réalité c’était tout à fait impossible que mes pensées ne dévient pas du côté obscur du désir – je me mis tout de même à rougir, bien trop rougir pour que ça passe pour une coloration naturelle. Je baissai la tête et fit glisser son manteau maladroitement. « Hm. » Dis-je en tentant une nouvelle fois de bafouiller quelque chose pour ne plus avoir ces milliers d’idées totalement déplacées. Je n’avais jamais remarqué qu’Eléazar avait des petits soucis d’ordre physique. Gold boitait, ce n’était un secret pour personne, mais je me demandai d’où pouvait provenir ce désagrément venant de l’apothicaire. Je me souvins d’une phrase que m’avait dite Henry lorsqu’il m’avait mise en garde sur l’identité des personnes de la ville. « Chacun a apporté une particularité avec lui. Il est évident que toi c’est l’eau.» Sans y croire dur comme fer, je me demandai ce qu’Eléazar, à supposer qu’il venait d’un pays merveilleux de conte comme l’affirmait Henry, avait pu emporter. Cette jambe dysfonctionnelle ? « C’est le changement de décors qui te rend comme ça, pas vrai ? » Quelle idée de rentrer dans le délire d’Henry à un moment pareil. J’étais définitivement la reine des catastrophes.

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MessageSujet: Re: « Loup, y es-tu ? Que fais-tu ? M'entends-tu ? » ♦ Aigéan & Eléazar [HOT]   « Loup, y es-tu ? Que fais-tu ? M'entends-tu ? » ♦ Aigéan & Eléazar [HOT] EmptySam 9 Mar - 14:26

« Loup, y es-tu ? Que fais-tu ? M'entends-tu ? » ♦ Aigéan & Eléazar [HOT] Tumblr_mhqwxl5vsQ1rjkjhfo1_500

Comment avez-vous aimé ? N’avez-vous jamais regardé une femme, avec insistance, pour qu’elle vous regarde aussi ? N’avez-vous jamais suivi une femme dans la rue, en espérant qu’elle se retourne ou qu’elle s’arrête ? [...] N’avez-vous jamais désiré une histoire comme on en voit dans les films, cette facilité, cette évidence ? N’avez-vous jamais cherché à lire le hasard, à détourner les coïncidences ? N’avez-vous jamais imaginé des retrouvailles fortuites [...] et la violence du désir ?

© SweetyBB


« Et la mer et l'amour »


La loi du silence. Le vide de ce manoir m’afflige. Cette solitude me pèse depuis trop longtemps et ce n’est pas un perroquet qui fait une compagnie satisfaisante. Il est trop tard pour réécrire le passé, trop tard pour laver les péchés. Pas de descendant, pas de famille, je mourrai sans doute comme j’ai vécu. Seul. Il faut que je me rende à l’évidence. Mais, alors que mon vœu le plus cher serait de quitter ce foutu monde sans regret, je fais la rencontre de cette jeune femme. Parce que c’était elle, parce que c’était moi. Maintenant, j’ai envie de vivre au-delà du raisonnable. Je veux me laisser surprendre.

La douleur m’importune, mais c’est son regard qui me tue. La honte me fait reculer. De l’ombre à la lumière, un reflet argenté, une eau miroitante. Je plonge dans ses yeux. Je ne peux plus me dérober. Je pousse un long soupir de...bien-être. Sa main sur la mienne me soulage de maux qu’elle aurait du mal à appréhender, à croire qu’elle use de magie. Ma voix chevrotante lui répond : « Quand je disais que je suis plein de douleur…je survivrai. » Son humour me tire un sourire légèrement crispé mais sincère. « …ce n’est pas de ma faute si nous tombons sans arrêt. » Je parviens à oublier ce qui me torture. Ce sursis est le bienvenu. « Je suis abonné aux chutes. Il faut croire que tu provoques ça aux membres de la gent masculine. » Sous l’effet de mon hilarité, de petites ridules rieuses apparaissent au coin de mes yeux ambrés.

Il me faut quelques secondes pour intégrer sa manœuvre. Ma carcasse abîmée suit le mouvement sans rechigner. Être si proche de son corps me fait tressaillir d’un plaisir lointain qui refait soudain surface. J’espère qu’elle ne lit pas dans mes pensées en cet instant, cela serait très inconvenant. Apparemment je ne suis pas le seul à qui ce déboutonnage ne laisse pas indifférent. J’ai toutes les peines du monde à rester de marbre. Je peux sentir son embarras faire écho au mien. Cette fille m’anesthésie. Je ressens des choses invraisemblables. J’ai peur du dénouement de notre histoire. Mon souffle a tendance à s’accélérer impitoyablement quand ses mains me frôlent. Il n’y a pourtant rien d’extraordinaire à retirer un manteau ; mais son geste s’accompagne d’une sensualité inédite. Pense à autre chose Eléazar. Acheter de la marmelade, sinon Aislinn va râler en disant que j’ai un manoir mais pas assez de tune pour un petit-déjeuner décent. Arroser les géraniums, ils sont en train de dépérir. Tailler les bonsaïs. Hum…panique pas.

J’essaye de me remémorer ses propos avant que ma jambe ne fasse des siennes. Revenons-y. Son mensonge est trop gros. Elle m’a vu, j’en suis persuadé. Décidément, nous agissons de la même manière. En douce et à l’insu de tous. Je l’ai aussi surprise avec un jeune homme. Je n’ai pas cherché à enquêter davantage, j’ai fui avant que cette vision me trouble trop.

« Quant à mon perroquet, il reste à la boutique la plupart du temps. Iago, c’est son nom, mais tu le sais déjà apparemment. Pourquoi tu n’es pas venue, Aigéan ? Tu avais…peur ? Je t’avouerais qu’il m’est aussi arrivé de te croiser…pas tout à fait par hasard. J’ai longtemps cru qu’entre nous, ce n’était rien. Un concours de circonstances. De la folie, le désordre des sens. Je… » Je dois m’interrompre. Je m’égare une nouvelle fois. Je repasse mon bras autour de ses épaules et la rapproche de moi.

Son air sérieux m’impose le silence toutefois. Je suis prêt à parier que la suite risque de me déplaire, pas vrai ? « C’est le changement de décors qui te rend comme ça...? » Je ne m’attends pas à ce qu’elle fasse allusion à la malédiction dont elle ignore tout. Mon visage se rembrunit. Mentir ? Inutile. D’une manière ou d’une autre, la vérité allait éclater. Autant amorcer le processus. Je m’éclaircis la gorge et cherche mes mots.

« Toi comme moi avons vécu des choses antérieurement, c’est indéniable. Des souvenirs resurgissent, n’est-ce pas ? Tu as l’impression que tu as été quelqu’un d’autre avant d’être à Storybrooke ? Ta peur de l’eau n’est pas anodine, autant que mes crises de paralysie. Te rappelles-tu de quelque chose, de…qui tu es vraiment ? »

Moi-même je n’ai pas élucidé ce mystère. Ce goût salé sur ses lèvres aurait dû m’interpeler. L'affection que j'ai pour elle m'aveugle. Je ne fais pas le rapprochement, non, pas encore. Ou alors, je refoule en moi mes certitudes, mes hypothèses, pour ne pas gâcher ces brèves minutes qu’on consent à me prêter. Sans m'en rendre compte, de manière inopinée, je murmure dans ce sombre silence qui nous enveloppe derechef : « Au fait…Tu es très mignonne quand tu rougis. » Je me serais bien baffé pour la peine. C'est plus fort que moi. Je sais qu’il est vain de rêver. Bientôt elle partira, elle ne sera plus que l’ombre d’un souvenir. Ce n’est pas moi qu’elle choisira pour son happy ending.
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MessageSujet: Re: « Loup, y es-tu ? Que fais-tu ? M'entends-tu ? » ♦ Aigéan & Eléazar [HOT]   « Loup, y es-tu ? Que fais-tu ? M'entends-tu ? » ♦ Aigéan & Eléazar [HOT] EmptyLun 11 Mar - 17:54

La chute d’Eléazar jurait totalement avec la situation qui l’avait précédée de quelques secondes. D’échanges passionnés et brulants, nous étions passés à une zone de turbulences émotionnelles dangereuses où l’appréhension s’était totalement emparée de nous – de moi en tous les cas. Voilà qu’à présent toute incertitude, tout feu au creux du ventre avaient disparu. La principale chose qui retint mon attention fut ce revirement de situation totalement inattendu. Sans réfléchir à quoi que ce fut je m’étais précipitée vers lui, me jetant à ses côtés comme on lance une bouée de sauvetage à un naufragé. Son regard fuyant trahissait son malaise à s’être montré ainsi. Maladresse ? Ossature douloureuse ? Il n’avait pas à avoir peur de mon jugement, mais je préférais faire un peu d’humour pour détendre l’atmosphère redevenue tendue – et pas de la même manière qu’auparavant ! «Je suis abonné aux chutes. Il faut croire que tu provoques ça aux membres de la gent masculine. » Ses prunelles amusées provoquaient bien trop de dégâts en moi pour que je puisse les soutenir plus longtemps. « Et que sais-tu au juste de la gente masculine qui m’entoure ? » Demandai-je en fronçant les sourcils cependant que je l’asseyais sur le canapé. Si j’avais la certitude d’une chose c’était bien de celle-ci : moi, Aigéan Dylan était bien la dernière à faire se retourner les garçons. Alors chuter ?

Être assise près de lui me fit ressentir à quel point son corps était gelé –nous avions chuté dans une neige qui avait à présent fondu et trempé nos vêtements. Eléazar était bien moins équipé pour le froid que moi cependant, et tandis que seule mes mains avaient subi le froid saisissant de la nuit, lui était un véritable glaçon, de la tête aux pieds. Le seul moyen de réchauffer un corps – non non, pas ce moyen-là – c’est de le débarrasser de la source première de froid. Oui, enlever ainsi son manteau pouvait paraitre tout à fait anodin. Ce n’était pas le cas. Je me surpris – ou pas tant que ça – à voir mes penser dévier totalement cependant que son manteau glissait le long de ses épaules pour s’échouer totalement dans son dos, sur le canapé. Tous ces mouvements étaient bien trop subjectifs au final pour ne pas me faire flancher. Penser à autre chose, penser à autre chose.Il brisa le silence, mais comme pour m’offrir un peu de répit, mes pensées s’égarèrent sur le pourquoi de la chute d’Eléazar. Je ne l’écoutai plus. Une idée emmenant toujours à un souvenir puis à d’autres idées, et etc. Henry se retrouva rapidement imbriqué dans mon questionnement. Lui avait toujours réponse à tout, ou presque tout. Une terrible évidence franchit la barrière de mes lèvres sans pour autant que je n’eus le temps de la retenir, de l’analyser moi-même. Prisonnière de son bras, je le regardai d’un air sérieux, posant la question la plus inattendue qu’il soit. Autant porter une pancarte où est marqué en lettres capitales ‘Je suis timbrée, j’appartiens à un conte de fée !’

Je m’attendais à un éclatement de rire ou de colère, à être prise pour une folle, ou pire : une enfant. Mais il n’en fut rien. Sa révélation fut comme un coup d’éclat, comme une révolution, comme l’instant qui marque l’arrivée du changement. « …Des souvenirs resurgissent, n’est-ce pas ? Tu as l’impression que tu as été quelqu’un d’autre avant d’être à Storybrooke ? Ta peur de l’eau n’est pas anodine, autant que mes crises de paralysie. Te rappelles-tu de quelque chose, de…qui tu es vraiment ?» J’étais ébranlée. Qui j’étais ? Je n’en avais aucune certitude. J’avais vaguement – de plus en plus régulièrement en réalité – des impressions de déjà vu, mais tout était bien trop flou pour me ramener à de réels souvenirs. Je n’avais aucune piste, aucun indice si ce n’est ce que m’avait révélé le fils de madame Mills. Je fronçai les sourcils et secouai la tête en signe de totale confusion. Je m’apprêtais à lui répondre quand il ajouta quelque chose, quelque chose qui n’avait visiblement rien n’à faire là mais qui me fit le plus grand bien. « Au fait…Tu es très mignonne quand tu rougis.» Je me mis de biais pour le regarder, les genoux ramenés sous les fesses, me redressant ainsi quelque peu. Le cœur battant, un sourire en coin s’étira sur mes lèvres tandis que le feu me remontait de nouveau aux joues. « Voici une preuve qui contredit les pensées d’Henry. On ne rougit pas sous l’eau !» Et pour répondre à la question qui allait nécessairement s’en suivre, j’ajoutai. « Henry pense que nous, les Dylan, appartenions au peuple des sirènes. Mais si mes sœurs font du polo et passe leur temps à la piscine, moi je n’ai jamais apprécié l’eau, je n’en ai même pas le ressenti. »

Je poussai un soupir et me levai, laissant tomber son bras sur le coussin moelleux du canapé.Je fis quelques pas pour m’approcher de l’imposante cheminée et posai ma main sur le haut du cadre. La chaleur qui en émanait était délicieuse. J’inspirai profondément et me laissai enivrer par l’odeur du feu de bois. Je me saisis d’une petite buche que j’ajoutai aux autres en train de se consumer. « En réalité,dis-je en restant de dos,c’est plutôt le contraire. J’ai toujours été fascinée par le feu. Alors moi, une sirène, peu probable. Pourtant, quand je regarde certain habitants, j’ai la conviction qu’Henry a raison. Il y a trop de coïncidences. »Mais si Henry avait effectivement raison, qui était l’homme qui me faisait me sentir si bien ? « Et… Toi tu… » Dis-je en me retournant tandis qu’une vive douleur me saisit le doigt, m’empêchant de continuer. « Merde. » Jurer n’était pas dans mes habitudes et je m’excusais aussitôt du regard avant de porter mon doigt à mes lèvres. C’était une petite brûlure éphémère mais le picotement était très désagréable. « En fait, je suis surement une sirène pour être si peu douée avec les flammes ! » M’exclamai-je en riant sincèrement. Je m’approchai de nouveau. Après tout, peu importait qui il avait été. A l’instant présent il n’était autre qu’Eléazar Mordred, apothicaire de Storybrooke et il avait certainement un remède miracle pour me soulager de cette douleur. « Apparemment j’ai besoin d’un docteur. » Dis-je un sourire malicieux et ô combien subjectif aux lèvres. La peur venait définitivement de se volatiliser... Et l'envie de parler conte de fées aussi.

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MessageSujet: Re: « Loup, y es-tu ? Que fais-tu ? M'entends-tu ? » ♦ Aigéan & Eléazar [HOT]   « Loup, y es-tu ? Que fais-tu ? M'entends-tu ? » ♦ Aigéan & Eléazar [HOT] EmptyLun 11 Mar - 22:33

« Loup, y es-tu ? Que fais-tu ? M'entends-tu ? » ♦ Aigéan & Eléazar [HOT] Tumblr_mhzxlxyz7G1ru1b1no2_400

Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant D'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime, Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même Ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend.

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« Mille rêves en moi font de douces brûlures »


Le mal reflue rapidement. Je ne sais si sa présence a un rôle à jouer, mais son sourire, la coloration doucement écarlate de ses joues quand elle ne s’attend pas à un compliment de ma part, sa voix chantante…ce sont les meilleurs remèdes au monde. Aigéan ne cesse de me surprendre. Son comportement est totalement imprévisible. Quand je pense la cerner, elle se détourne, déjoue mes plans (délibérément foireux ?), rien n’est transparent chez elle. Son regard erre, me fuit, revient à la charge dans un incessant ballet de séduction à la « je t’aime moi non plus ». Elle élude magistralement les questions les plus coriaces. Le sujet des garçons semble proscrit. Soit. « Et que sais-tu au juste de la gent masculine qui m’entoure ? » Ce ne sont pas mes affaires il est vrai. Toutefois, je ne peux pas m’empêcher de lancer avec une ébauche de sourire en coin : « Je pensais que tu avais un petit-ami… » Oh je ne me base pas sur ce que j’ai vu, mais je suppose qu’une jeune femme qui me fait littéralement et délicieusement succomber, peut en fasciner d’autres.

J’apprécie ce moment comme on goûte à une nouvelle drogue dont on ne peut plus se passer ensuite ; nous avons finalement dépassé nos peurs respectives et parvenons à échanger autre chose que des baisers (je les regretterais presque ceux-là, mais mon cœur n’allait pas tenir à cette cadence). Je presse son épaule tandis qu’elle parle, me régalant d’un spectacle qu’on ne voit pas tous les jours : une femme dans mon manoir. Une femme qui n’est ni là pour me mener la vie dure ni pour égayer mes nuits de pauvres plaisirs serviteurs. Une vraie relation (certes chaotique j’en conviens), mais tout de même, il y a un « mieux » dans ma vie ; que dis-je, je ressens enfin quelque chose après des millénaires de vide émotionnel. Ce quelque chose qui vous prend aux tripes, vous dérange les sens, vous accable de pensées obsédantes. Je ne sais pas où ça mène, sans doute à une impasse, en revanche, je sais que ça me redonne goût à l’humanité. Un génie est soumis. Sa condition n’a rien d’enviable, croyez-moi. Cette fois, je tiens ma chance d’agir autrement, de changer le cours des événements. Un nouveau départ pour le fielleux Jafar qui a probablement la même fin pitoyable à chaque fois.

Perdu dans un songe (non érotique je vous rassure), je reprends le fil de la conversation. L’une de ses paroles m’interpelle plus que de raison : « peuple des sirènes ». Je me redresse dans un sursaut comme si on m’avait pincé. Par le passé, j’ai rencontré l’une de ses membres. Je ne fais pas partie du fan-club, mais il m’est arrivé de m’y intéresser tout particulièrement, de très près d’ailleurs. Je vous épargne les détails. Maintenant qu’elle en parle, je prends tout à fait conscience de l’évidence. Oui, bien sûr, pourquoi n’y ai-je pas pensé plus tôt, pourquoi avoir occulté sa vraie nature ? Je rassemble les preuves dans une folle investigation policière. Je la regarde sous un jour nouveau. Si j’avais su que je m’éprendrais d’une sirène au faîte de l’innocence…il n’y a rien d’étonnant après tout, chacun est susceptible de s’attacher à leur personne dont les charmes spectaculaires vous perdent aisément. Je comprends mieux mon ébahissement et ces tentations qui m’empoignent à bras le corps. Et cette chaleur diffuse (qui ne vient pas du feu, je suis formel) que je tente tant bien que mal d’éclipser sans succès.

L’ombre de ma sirène se répand sur le lambris, les tentures, le tapis persan. Elle ranime les flammes – non pas celles qui me dévorent (quoique…). « Et… Toi tu… » Je réponds par un sourire énigmatique. « Moi ? Je… » Je suis le méchant de l’histoire. Je n’ai pas le temps de répliquer qu’elle pousse un juron. Je vois la douleur ternir ses traits. « Apparemment j’ai besoin d’un docteur. » Je ne sais pas vous, mais je trouve qu’elle a toujours les mots pour me faire avoir une attaque. Je prends sa main délicatement et examine la brûlure avec l’œil de l’expert en la matière. Une blessure bénigne, me voilà rassuré. « Soit. J’ai tout ce qu’il faut à l’étage. » Je peux enfin me déplacer et je compte bien vaincre le cauchemar des escaliers. Sa main dans la mienne me donne quelques ailes.

Dans la salle de bain, je lui applique sur le doigt une pommade qui sent un mélange de plantes diverses et variées. Une préparation de mon cru. « Et voilà. D’ici quelques minutes, tu ne sentiras plus rien. » Je suis assis sur le rebord de la baignoire et caresse sa main inconsciemment. Je stoppe mon geste, la fixe en contre-plongée avec une gêne inaccoutumée : « Est-ce que tu désires…prendre une douche ? Je veux dire euh…seule, enfin, pour te réchauffer…je…fais comme chez toi. » Je me frotte le cou avec…timidité ? Honte. Confusion. « Je ne veux pas que tu attrapes froid. Si tu as besoin de quoi que ce soit…je suis dans la pièce d’à-côté. » Je lui indique les serviettes etc. Je me retire, mais avant ça, je lui décoche un regard qui en dit certainement trèèès long sur le fond de ma pensée.

La pièce qui jouxte la salle d’eau se trouve être ma chambre. Voyant le capharnaüm qui règne à l’intérieur, je m’empresse de débarrasser les vêtements qui traînent, les coussins que j’ai balancés au gré de mes humeurs noires. Tout est en ordre. Pas que je sois un maniaque invétéré, mais j’ai une hôte de marque cette nuit. Je m’assois sur le lit, me relève, m’agite, tourne en rond. J’ignore combien de temps il se passe entre le moment où je l’ai laissée et le moment où j’ai fait mon ménage. Mon T-shirt humide m’est désagréable, je l’ôte et trouble le repos de mes armoires afin de dénicher quelque chose de décent à me mettre sur le dos. Un bruit me fait frémir. Je me retourne avec une trop grande précipitation et manque de me prendre les pieds dans une chaise.

« Hum…déjà de retour ? »
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MessageSujet: Re: « Loup, y es-tu ? Que fais-tu ? M'entends-tu ? » ♦ Aigéan & Eléazar [HOT]   « Loup, y es-tu ? Que fais-tu ? M'entends-tu ? » ♦ Aigéan & Eléazar [HOT] EmptyMar 12 Mar - 17:25

« Je pensais que tu avais un petit-ami… » Lâcha-t-il pour illustrer ses dires. Un petit-ami ? S’il avait su... A qui pensait-il en particulier ? A Nolan évidemment, qui d’autre à part lui ? Je passais le plus clair de mon temps en sa compagnie et nous ne nous cachions pas. Nous ne nous cachions pas puisque nous ne faisions rien de mal. Je lui répondis simplement par un sourire énigmatique avant de me lever et de me diriger vers la cheminée. Oh, ce simple sourire n’allait l’éclairé sur aucune réponse, il en serait toujours au même point : est-elle en train de trahir quelqu’un ou pas ? En vérité, même moi je n’en savais rien. Ce que je vivais avec Eléazar était tellement spécial et indéfinissable que je ne savais pas si cela pourrait blesser un être cher. De plus, Nolan et moi avions beau être très proche, nous n’avions rien partagé de physiquement fort. Pas un baiser, pas une caresse, rien que des batailles d’adolescents (ce qu’il était toujours bien malgré lui).

Eléazar venait de me faire réaliser que tous les propos d’Henry étaient peut-être finalement fondés. Peut-être qu’effectivement nous avions eu une sorte de vie antérieure, avant celle actuelle à Storybrooke, peut-être qu’effectivement, nous avions été des personnages que tout le monde connaissait à travers des histoires contées. Malheureusement, cette perspective était trop effrayante pour que je m’y accroche : si toutes les filles rêvaient d’être des princesses, moi je n’en étais pas certaine. Surtout que d’après le fils Mills, et j’en fis part à Eléazar qui me questionna sur le sujet, j’avais été une sirène. Une sirène qui a peur de l’eau ? Ma vie avait dû être un enfer et je n’étais pas sûre d’avoir très envie de m’en souvenir.

Je me retournai pour le questionner sur son lui d’avant. « Moi ? Je… » Le secret des sourires qui veulent à la fois tout et ne rien dire, nous le partagions. Mais il ne put pas aller plus loin, mon langage de charretier le coupa dans son élan de révélations (peut-être même en était-il bien heureux, vu ce qu’il avait essayé de me faire comprendre au début de cette nuit.) Je venais de me brûler le doigt et l’élancement de la douleur était trop désagréable pour l’oublier. Il se saisit de ma main délicatement et inspecta de ses yeux de professionnel cette vilaine brûlure. « Soit. J’ai tout ce qu’il faut à l’étage. » La simple mention du mot « étage » accéléra les palpitations de mon cœur. Je fronçai les sourcils tentant de me résonner. Il allait simplement soulager la douleur, rien de plus, il fallait sérieusement que je me calme. Mais tandis qu’il m’entrainait dans les escaliers, ma main se fit légèrement plus moite et pressa la sienne plus que nécessaire.

Arrivés à l’étage, il poussa une porte qui s’ouvrit sur une salle de bain (il y en avait certainement plusieurs vu l’étendue de la demeure). Il ouvrit un placard, en sorti un pot – semblable à ceux présentés dans sa boutique – et s’assit sur le rebord de la baignoire afin d’être plus confortablement installé pour l’opération. Le geste était tendre, délicat et l’effet de soulagement fut quasiment instantané. Il méritait sans aucun doute sa réputation de guérisseur, il avait un don c’était certain. « Et voilà. D’ici quelques minutes, tu ne sentiras plus rien. » « Merci. » Lui répondis-je dans un sourire plein de tendresse. Nous restâmes là un petit moment à nous toiser, sans pour autant attendre quoi que ce fût. Sa main caressa la mienne sans même que je ne m’en aperçoive. Il finit tout de même par briser le silence, me demandant maladroitement si je désirais me réchauffer en prenant une douche. Me l’aurait-il proposé « normalement » que ça aurait eu le même sens pour moi. Je me mis à rire doucement en lui répondant «Oui, je prends mes douches seule depuis bien longtemps déjà, je n’ai plus besoin d’aide. » Il m’indiqua où se trouvait toutes les choses qui pouvaient me servir puis posa son regard sur moi. Il était en train de me dévêtir totalement des yeux et je dû faire preuve d’une grande retenue pour ne pas lui sauter dessus immédiatement. Sans doute lui renvoyai-je ses yeux qui trahissaient son désir car il finit par prendre congé rapidement en refermant délicatement la porte derrière lui.

Je me retrouvai seule et pouvais sentir mon cœur cogner dans ma poitrine. Mes yeux se posèrent sur le miroir et celui-ci me renvoya l’image d’une jeune femme aux joues rosies par l’émotion, aux cheveux légèrement défaits et aux yeux pétillants. C’était là l’image d’une fille en train de devenir une femme. Je poussais un soupir et me dévêtis lentement avant d’attacher mes cheveux en un chignon négligé bien haut.

Le contact de l’eau sur ma peau était d’un apaisement total mais cette sensation de calme me quittait sitôt que je réalisais où je me trouvais. Être nue si près d’un quasi inconnu – même s’il n’était pas dans la même pièce – était déstabilisant autant que plaisant. A chaque pensée qu’il était dans la pièce d’à côté, à chaque souvenir de ce dernier regard échangé, j’étais emportée par une vague de désir et de plaisir inconnue, délicieuse mais éphémère. J’en voulais davantage. Finalement je coupai l’eau et m’enveloppai dans une serviette. Arriva le moment fatidique de « je fais quoi maintenant ? ». Totalement sèche et en tenue d’Eve, je n’avais aucune envie de renfiler ces vêtements humides. Apparaitre devant lui en sous-vêtements ? Non. Ils étaient roses et je n’aimais pas ça. Je détachai mes cheveux et secouai la tête pour les remettre plus ou moins en place. Le simple contact de mes boucles sur mes épaules me donna l’impression d’une caresse. Je frissonnai. Je fermai les yeux et respirai profondément, tentant de calmer ces pulsations cardiaques qui menaçaient de me faire tomber dans les pommes. Dans un geste de courage ultime, je posai la main sur la poignée de la porte, appuyant dessus pour qu’elle s’ouvre.

Je restai prostrée devant la porte tandis qu’Eléazar remarqua mon entrée. Il se retourna vivement, sans doute pris au dépourvu, et fit quelques pas en avant. La bouche close, le regard enfoncé dans le sien je ne bougeai pas, la main agrippée à la serviette nouée au-dessus de la poitrine. Celle-ci bougeait au rythme de ma respiration de plus en plus défaillante à mesure que mes idées se mettaient en place dans ma tête. Eléazar était torse-nu et la vue de ses épaules, typiquement celles des hommes bien plus mures qu’un garçon de vingt ans, me fit frémir. Il était à présent inutile de douter sur le déroulement des évènements qui allaient s’en suivre. La tension du désir si palpable était bien trop présente dans la pièce pour l’ignorer, même pour la personne la plus ardûment entrainée. Je n’avais envie que d’une seule chose : sentir son corps se presser contre le mien, l’embrasser avec avidité, jusqu’à en avoir mal, délicieusement mal. Je voulais saisir ses cheveux et humer son odeur, posséder son être tout entier, déposer des baisers dans sa nuque, le long de sa mâchoire, agripper ses épaules.

Sans avoir à réfléchir plus longtemps, je lâchai prise et la serviette se déroula, glissant le long de mon corps et tombant à mes pieds. Seuls mes cheveux ondulés dissimulaient à présent ma poitrine. Sans hésitation, je m’élançai vers lui et agrippai son cou pour le rapprocher de moi, embrassant ses lèvres avec fougue, les saisissants de mes dents par moments. Mes mains se promenèrent dans son dos, ses cheveux, sur sa nuque, agrippaient ses reins, ses hanches, ses épaules. Chaque fois qu’il répondait, je frémissais.

Dans l’étreinte, je me mis à reculer, agrippant ce pantalon qui me dérangeait beaucoup. Je l’entrainai avec moi jusqu’à ce que mes jambes rencontrent le bord du lit et que je me retrouve assise dessus, la main toujours agrippée à sa nuque. Ma respiration était tremblante, mon corps rempli de frissons et mes yeux rencontrèrent les siens. Le souffle court je n’eus même pas la force de lui sourire, juste de lui lancer un regard rempli de désir jusqu’à ce que mes lèvres cherchent de nouveau les siennes. Il était temps.

« Loup, y es-tu ? Que fais-tu ? M'entends-tu ? » ♦ Aigéan & Eléazar [HOT] 223672RA10
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MessageSujet: Re: « Loup, y es-tu ? Que fais-tu ? M'entends-tu ? » ♦ Aigéan & Eléazar [HOT]   « Loup, y es-tu ? Que fais-tu ? M'entends-tu ? » ♦ Aigéan & Eléazar [HOT] EmptyMer 13 Mar - 21:04

« Loup, y es-tu ? Que fais-tu ? M'entends-tu ? » ♦ Aigéan & Eléazar [HOT] 246981tumblrm4xxwp6Opj1r6bn8po1500


But she might hold him. That was all that mattered now. To hold him. To hold him. Not to let him go. Make him stay.

© SweetyBB


« Dark Desire »


Son nom, sa voix, son secret, sa naissance. Connaissez-vous cette légende à propos d’une créature à l’apparence d’une femme fatale qu’on ne doit pas surprendre nue, sinon elle redevient mi-femme mi-serpent ? Certains la confondent avec une sirène. Elle est ma Mélusine. Là, tout près. Je perçois l’eau, son clapotis mélodieux, j’extrapole un peu et je vois le liquide s’échouer le long d’une chevelure rousse dont je rêve…parfois. J’évite de m’égarer et reviens à mon rangement. Impossible. J’ai passé un cap. Le cap du non retour ? Je stoppe mes gestes et me morigène. Ce n’est pas demain la veille qu’elle se donnera pleinement à un parfait inconnu. Faut pas rêver non plus. Je ne serai jamais, jamais que l’apothicaire d’Agrabah. Les princes, les beaux baladins, les chevaliers courtois, des conneries tout ça. Je ne suis qu’un pâle reflet dans le miroir. Ce que tu as devant toi n’est pas le héros d’une fable, au contraire, l’homme est plein de rancune, il est le dernier des derniers. Tu ne peux plus rien pour lui. Sauve-toi ou il te poignardera dans ton sommeil. Fuis ou il te brisera ou…d’aimer trop fort, il te tuera.

Qu’il serait doux de ne penser à rien. Marcher vers nulle part. Courir. Se jeter du haut d’un pont, escalader des merveilles. Non, je ne peux pas. Il n’y a pas de potion miracle, pas d’antidote à « ça ». Ce ça qui obtient de moi tout ce qu’il veut. Je résiste, encore, je lutte pour ne pas lui céder une seule parcelle de mon âme. C’est une guerre perdue d’avance. Qu’elle ait un petit-ami ou pas ne change absolument rien, ça n’entre même pas dans l’équation à deux inconnus. Il m’arrive de sourire bêtement alors que je fourre des sous-vêtements qui traînent dans un tiroir en pagaille. «…je prends mes douches seule depuis bien longtemps déjà, je n’ai plus besoin d’aide. » SBAF. Mais quel con. Comment j’ai pu m’embrouiller à ce point ? C’est l’imaginer en petite tenue dans ma douche qui m’aliène complètement ? Il faut croire que oui. Peut-être bien. Et son sourire me revient en mémoire avec une précision inattendue. Je n’ai pas rêvé. Ses lèvres m’ont incité au vice à ce moment-là, avant que je ne prenne congé. J’ai cru sentir dans l’air une fluctuation, une envie refoulée. Non, t’as dû fabuler Élé. Son regard t’assassine, il est aussi mortel que le tien. Avec elle, les mots ne se suffisent plus à eux-mêmes.

Je m’occupe l’esprit dévergondé en dérangeant ma garde-robe. Activité très lucrative. Toutes les chemises y passent. Elles sont jugées, pesées, condamnées. Je manque cruellement de couleurs dans ma vie. J’envisage de renfiler le T-shirt maudit l’espace de deux secondes, mais je ne peux pas m’y résoudre. Alors je demeure là, indécis, tenant une chemise noire d’un côté et un pull de l’autre. Je n’ai pas le temps de délibérer davantage qu’Aigéan se tient dans l’encadrement de la porte. Il n’y a qu’une simple serviette pour recouvrir la peau dénudée. Je baisse les yeux par pudeur. Je retiens mon sac à pulsions. Terrible destinée. Ma gorge se noue. J’inhale le silence pesant. Pourquoi pensé-je qu’un incendie qui éclaterait maintenant ne ferait pas plus de ravage que le désir qui se tend vers elle ?

La serviette a…disparu, envolée, adios. C’est maintenant que je remarque à quel point il ne peut pas en être autrement. Si j’hésitais avant qu’elle ne se jette à mon cou, si j’avais quelques scrupules à prendre sauvagement ma belle inconnue alors que nous batifolions dans la neige, si j’avais quelque incertitude maladive à me taper une sirène, c’est fini tout ça.

Sois mon ombre. Viens. Que nos souffles s’emmêlent à la folie. Que tes désirs soient des ordres. Je crains le pire. Je crains le mieux. J’ai chaud. J’ai froid. Une poussée d’adrénaline (mais pas que) m’incite à répondre à chacune de ses caresses, à chaque attente irrépressible, à chaque baiser. Violemment. Tendrement. Éperdument. Son ardeur à elle redouble mes tentations insatiables. Sa précipitation fait surgir en moi un autre homme, un homme débarrassé de ses chaînes qui le brident tant. Je dis au revoir à la tranquillité passive de mon être. Je passe à la vitesse supérieure. Ses mains qui harcèlent et agressent mon pantalon ne me laissent plus aucun doute sur la nature de ses intentions qui, soit dit en passant, sont en parfaite harmonie avec ce que je peux ressentir moi-même. Ses baisers salés m’envoient d’intolérables décharges concupiscentes. Son corps que j’étreins avec frénésie…C’est un jeu auquel je me plais à exceller. Ses gestes m’invectivent. Je l’interroge du regard, c’est un oui que j’obtiens. Un « oui je le veux ». L’excitation qui dispose de moi me rend particulièrement maladroit. Je me débats avec ma ceinture. Je lui souris, mi-amusé mi-énervé. Je me défais enfin de l’entrave et fais valser le vêtement, dernier rempart à nos délires.

Elle hâte la chose. Déjà elle m’entraîne vers le lit. Son impatience me grise terriblement. Je me rends. Cessez le feu. Ouvrez le feu. C’est une caresse lancinante. Je m’empare de sa chair, j’en perds la tête. Je suis dévasté intérieurement. Corps à corps. Pourtant, nous n’enfreignons aucune loi, sauf celle de la luxure. J’ai dépassé depuis longtemps le stade du message subliminal. Ça se passe en vrai. Du plaisir à satiété. Jouissance à répétition. Appétit qui ne se satisfait pas. Je me colle à ses divines hanches qui ondulent sous moi, se cambrent. C’est un cri du cœur. La gorge est un prodige, j’enfouis mon visage dans ce creux qui m’est réservé, je me laisse aller doucement à l’amour fou. Des spasmes langoureux me saisissent, s’abîment dans mes reins furieux. Ses bras entourent ma nuque. Mon souffle harassé se mue en un feulement amoureux. C’est un immense gouffre parfois, une convulsion indicible de mâle volupté, d’autres fois le calme plat pour faire durer le plaisir. De grâce, rendez-moi la vie. Le langage des corps n’a rien de comparable. Je me meurs en elle, elle qui consent. Une dernière torsion. Une crampe. Je ne m’obéis plus, je ne m’appartiens plus. Trop tard, je nous emporte dans ce phénoménal abandon. Je lâche un « je t’aime », aussi inattendu que spontané contre son oreille brûlante de mes soupirs.

Je m’allonge contre elle. Mes bras se font refuge pour Aigéan. J’ai les yeux à demi fermés. La fatigue me rattrape. But…I’m feeling good.


Dernière édition par Eléazar Mordred le Lun 18 Mar - 22:30, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: « Loup, y es-tu ? Que fais-tu ? M'entends-tu ? » ♦ Aigéan & Eléazar [HOT]   « Loup, y es-tu ? Que fais-tu ? M'entends-tu ? » ♦ Aigéan & Eléazar [HOT] EmptySam 16 Mar - 20:17

Si mon corps était certain de ce qu’il attendait, mon esprit lui était en parfaite confusion. J’avais songé à ce moment d’innombrables fois, sans pour autant parvenir à y croire réellement. En réalité, ce désir que j’avais pour un homme bien plus âgé que moi et que je connaissais à peine me déstabilisait totalement si bien que chaque fois que mes pensées s’égaraient je les chassais aussitôt. Ma raison aurait voulu que je rebrousse chemin, que je retourne dans cette salle de bain et m’enferme pour me protéger de lui et de cette nuée de sentiments qu’il provoquait en moi. Mes sentiments me dictaient toute autre chose. Si le hasard m’avait fait poser les yeux sur lui ce soir-là, si le hasard avait fait en sorte que je fus obligée de prendre une douche et si mes sens m’avaient dicté de venir dans sa chambre, nue sous cette serviette, c’est qu’il y avait une raison. Le hasard fait bien les choses comme on dit. Il ne pouvait décidément pas en être autrement.

Le cœur battant, mes yeux étaient posés sur les siens sans pour autant l’interroger. Il le voulait, tout comme moi, il n’y avait nullement à en douter… Juste à se lancer. Le silence pesant dans la pièce comme un cri qui hurle qu’il est temps de se lancer, son regard, la douleur de se rendre compte qu’on a attendu trop longtemps, qu’on a gâché ces précieux moments, que peut-être seront-ils désormais trop rares, tout ça me décida en une fraction de seconde.

Mes pas n’étaient pas hésitants mais ils n’étaient pas hâtifs pour autant. Une bouffée de chaleur s’empara de moi et lorsque ma main se posa sur sa nuque, le contact de notre peau fut comme électrique. Frissonnante et haletante, je pris ses lèvres avec ferveur tandis que mes mains coururent le long de son dos et effleurèrent ses hanches. L’ardeur avec laquelle il répondait à mes baisers, à mes caresses était une explosion de joie, une incitation à en faire davantage. Mes mouvements et mes gestes étaient subjectifs, il n’avait plus aucun doute à avoir sur mes intentions. J’étais en feu. J’étais à lui.

Assise sur le lit, les jambes quelque peu tremblantes je me régalai de le voir se débattre avec sa ceinture, me faisant à moi-même oublier que j’étais totalement nue et légèrement mal à l’aise. Je me mordis la lèvre tandis que le vêtement alla rejoindre la serviette au le sol et qu’Eléazar se pencha vers moi, me lançant un dernier regard. Oui j’étais sûre de moi. Depuis longtemps en fait, bien longtemps, depuis le premier jour peut-être. C’était lui que je voulais, que je désirais au plus profond de moi. Je pris de nouveau ses lèvres et m’allongeai sur le lit l’attirant vers moi avec élan.

« Loup, y es-tu ? Que fais-tu ? M'entends-tu ? » ♦ Aigéan & Eléazar [HOT] 264454RA2Si à cet instant précis on m’avait demandé ce qui était le meilleur dans la vie, j’aurais dit ça. Le sentir ainsi au plus près de moi, dans cette jouissance qui nous emportait l’un l’autre dans un autre univers, à mille et un lieux de tout. Ses lèvres s’emparèrent de ma gorge, les miennes de son cou. Mes mains agrippèrent tour à tour ses cheveux, puis sa nuque, pressèrent son corps un peu plus près du mien. Nous ne faisions qu’un. Nos souffles entremêlés trahissaient la passion dévorante qui nous consumait à petit feu. Les yeux clos, je savourais chaque mouvement, chaque effleurement du bout des doigts, des lèvres. Mes hanches ondoyaient tandis que mes jambes encerclaient son bassin. Rapidement, des vagues de plaisir se mirent à déferler tout le long de mon corps et mes soupirs communicatifs exprimaient à quel point j’étais enchantée de me trouver là et de partager ce moment de pure intimité avec lui. Nos corps étaient brulants, ardents, imprégnés du désir de l’un et de l’autre. Dans un dernier soupir, le plaisir m’envahit totalement, propulsant une vive chaleur dans tous mes membres et me saisissant d’innombrables frissons. « je t’aime ». Les mots me firent aussitôt ouvrir les yeux cependant qu’Eléazar se couchait de côté, rapprochant mon corps du sien et m’encerclant de ses bras. Avais-je bien entendu ? Ou simplement rêvé ? Les mots étaient bien là mais n’était-ce pas un mirage auditif ? Sa respiration reprit peu à peu un rythme posé et son bras se posa sur le mien. Rêvé ou pas, rien n’avait plus d’importance que ce moment précis. Je me mis à sourire et entrelaçai mes doigts aux siens.

S’il avait repris un rythme cardiaque décent si rapidement, ce n’était pas mon cas. Ma respiration était toujours saccadée et mes joues encore plus en feu lorsque je songeais à ce que nous venions de faire. « Je… » Dis-je sans même avoir songé à quoi lui dire exactement. Je me retournai dans le lit et – même si la pénombre dissimulait beaucoup de notre anatomie respective – remontai le drap sur nous. Je posai mon avant bras sur son torse et passai mon autre main dans ses cheveux. Ce contact me fit prendre conscience à quel point notre relation venait à jamais d’être changée. Plus jamais nous nous verrions de la même façon, qu’il y ait une suite ou non. Pour la première fois, l’idée qu’il n’y ait pas de suite me chagrina. Je ne pouvais pas encore poser de mot sur nous, trouver un juste qualificatif à notre relation, mais j’étais désormais bien consciente que je ne pourrais plus me passer de lui, de son contact, de la chaleur de son corps et de ces bras protecteur que je ne voulais pas quitter. Ma main caressa sa joue et mon pouce suivi la forme de son sourire. « Je suis tellement… Bien là. » Je me blottis contre lui et enfouis mon visage dans sa nuque, la parsemant de petit baisers. Qui aurait cru qu’il en aurait été ainsi ? La petite fouineuse et l’hypnotiseur, enlacés et nus dans un lit. L’idée me fit sourire, mais beaucoup de questions résonnaient dans ma tête. Ce soir-là, j’avais évincé plusieurs de ses questions qui, aux vues de ce qui venait de se produire, étaient importantes. « Nous ne sommes pas ensemble. » Lâchais-je simplement. « Je veux dire, Nolan et moi. Je suppose que tu m’as déjà vu avec lui mais… Il est plus une sorte de frère pour moi. » Je lui souris et ne pus décrocher mon regard du sien. « Pour ce qui est de Iago… » Dis-je d’un air presque malicieux. « Je suis souvent passée te voir, mais je ne savais ni ce que je voulais te dire, ni ce que je voulais faire alors… J’ai toujours rebroussé chemin. » En avait-il été de même pour lui ? Quelques bribes de ce qu’il m’avait dit me revinrent en mémoire. Oui, apparemment il avait tenté de me revoir, sans pour autant m’approcher. Quel avait été sa motivation et son motif de retenue à lui ?

Je passai ma jambe par-dessus la sienne et m’appuyai sur mon coude. Mes doigts pianotèrent sur son épaule. Un sourire en coin et, sans le regarder, je lui demandai « Et toi. Qu’est-ce qui t’a retenu ? » Sur ce je tournai la tête, faisant glisser mes cheveux sur son torse. Je devais me concentrer, j’avais besoin d’entendre ce qu’il avait à dire cette fois-ci, mais notre si grande proximité faisait de nouveau valser mes pensées…

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MessageSujet: Re: « Loup, y es-tu ? Que fais-tu ? M'entends-tu ? » ♦ Aigéan & Eléazar [HOT]   « Loup, y es-tu ? Que fais-tu ? M'entends-tu ? » ♦ Aigéan & Eléazar [HOT] EmptyMar 19 Mar - 14:36

« Loup, y es-tu ? Que fais-tu ? M'entends-tu ? » ♦ Aigéan & Eléazar [HOT] Tumblr_mjgkjysRs31s65uk3o2_250


« Loup, y es-tu ? Que fais-tu ? M'entends-tu ? » Je suis là. Je t’aime. Tu es mienne.

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« It is said that the darkest hour of the night comes just before the dawn. »


C’est par la passion que tout passe. Quelle délectation. On entend encore la musique des corps dans la nuit. Les cœurs s’écoutent, battent à l’unisson. Le souffle est une symphonie. Le concerto pour amants s’achève sur une note qui s’étire à l’infini. Sur nos lèvres, un goût piquant de désir assouvi demeure. A ce moment-là, j’ai cru que nous étions devenus immortels. J’ai su que rien, ni les cataclysmes, ni une foutue malédiction, ni l’Apocalypse au-dessus de nos têtes n’auraient pu stopper l’élan de nos passions déchaînées en une vague insoutenable de plaisir. Je suis ébranlé à chaque fois qu’elle s’empare de moi avec grandeur et décadence. Elle sait instinctivement la prodigalité des caresses, les excès libidineux, la souveraineté de la débauche. Nous ne sommes peut-être pas faits l’un pour l’autre au quotidien, mais ce qui nous anime avec ferveur en dit suffisamment long sur notre capacité à cohabiter ensemble.

La langueur de mes membres obscurcit mon esprit en veille. Je resserre ma prise sur elle. Je prends soudain conscience de la situation tandis que je redouble d’efforts pour reconnecter mes cellules grises carbonisées. Crétin. Mon aveu me précipite du haut d’une falaise, un je t’aime manqué, un je t’aime fauché en plein vol. L’a-t-elle seulement remarqué ? Quelle question. Je me suis permis l’impardonnable, les mots se sont abîmés, les songes sont fugitifs hélas. Son silence me met au supplice. Je me tais moi aussi pour ne pas empirer mon cas. J’ai pensé un peu trop fort, trop vite. J’ai vécu ces paroles comme un dénouement naturel. Oui, je l’aime. Qu’est-ce que ça fait de moi ? Un pauvre naze ? Un héros ? Ce que je sais…et là, pas besoin d’être un prophète pour le savoir, c’est que j’aurai de doucereuses souffrances jusqu’à la fin de mes jours, qui ne me feront cependant jamais regretter la félicité de cet instant surréaliste.

Je n’ai pas connu ça et je ne veux rien connaître d’autre. Je ne veux pas qu’elle se rende compte à quel point ma vérité est triste. Un système d’auto-défense m’incite à briser ce qui nous réunit pour ne pas déchanter complètement une fois qu’on aura écrit « et ils vécurent heureux », m’excluant alors de l’arbitraire des contes qui dit qu’une princesse doit se marier avec un jeune premier ou du moins, un honnête homme et pas avec le bad boy du quartier. Sa voix légèrement étouffée me parvient à travers les brumes de ma conscience. Sa respiration irrégulière se loge dans mon cou. Il y a mille et une choses que j’aimerais tant lui dire encore avant que le jour se lève…Je partage son bonheur. Son bien-être est communicatif et mon sourire aux anges est suffisamment explicite. « Nous ne sommes pas ensemble. » Elle mentionne un certain Nolan, le jeune homme que j’ai pris pour son petit-ami. Une méprise infantile. Je ne sais pas si je dois me sentir soulagé à dire vrai…Je ne suis pas son père, mais à sa place, j’aurais préféré qu’elle sorte avec un garçon de son âge plutôt que de tomber dans les bras de quelque inconnu mystérieux.

Se voir ou ne pas se voir, telle est la question. « Et toi. Qu’est-ce qui t’a retenu ? » Sa jambe contre la mienne m'inspire des pensées peu catholiques. Comment dire l'improbable ? Je pourrais mentir. Je médite sur la question quelques instants, pauvre sursis avant l'irréparable. Des mots que je n'ai pas voulu retenir, de vaines espérances gâchées par l'antithèse de nos vies. Elle me prend complètement au dépourvu. Je n'ai qu'une seule vérité à la bouche et ce n'est certainement pas celle qu'elle veut entendre. « La peur d’essuyer un refus sans doute…Je crevais de trouille rien qu'à l'idée de te voir...et puis… » J'ai le couteau sous la gorge. Je déglutis difficilement. Je fouille son regard à la recherche de quelque assentiment. De peur, mes yeux se closent, je suis emporté par une émotion aussi douce que la mort. « Je crains être tombé désespérément amoureux… » Le Mal est fait. Elle sait. Je me redresse légèrement et m'approche comme pour l'embrasser, je m'arrête cependant à quelques centimètres. Je murmure encore : « Tout ce que je veux…c'est...quoiqu'il arrive...ne m'oublie pas. » Je formule le souhait encore et encore. Je me scarifie cérébralement. Dans un irrépressible mouvement de tendresse, je l'embrasse. Ce baiser est salé de mes illusions perdues. Mais cela voudrait dire que ce n'est pas qu'un rêve.


Dernière édition par Eléazar Mordred le Ven 22 Mar - 23:34, édité 9 fois
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MessageSujet: Re: « Loup, y es-tu ? Que fais-tu ? M'entends-tu ? » ♦ Aigéan & Eléazar [HOT]   « Loup, y es-tu ? Que fais-tu ? M'entends-tu ? » ♦ Aigéan & Eléazar [HOT] EmptyMer 20 Mar - 14:25

« Loup, y es-tu ? Que fais-tu ? M'entends-tu ? » ♦ Aigéan & Eléazar [HOT] 522894RA9

Il avait tout compris, tout découvert. Oui j’avais longuement fouiné autour de lui, d’abord résolue à lui parler, ou du moins à le saluer. Mais voilà, une boule au ventre, je m’étais toujours convaincue que c’était peine perdue, ou en tout cas pas le moment. Alors chaque fois ça avait été la même chose, chaque fois je m’en étais retournée, à demi soulagée et à demi énervée par ma propre timidité. A ce train-là les choses n’allaient pas avancer, mais j’avais fini par me convaincre que si c’était le cas, si effectivement je n’arrivais pas à lui adresser deux mots, c’est qu’il ne pouvait en être autrement : l’apothicaire et la rousse n’étaient pas prédestinés à se côtoyer : point barre. Dieu comme je m’étais désabusée. Je n’étais pourtant pas du genre pessimiste, mais l’endroit où je me trouvais en ce moment-même prouvait à quel point j’avais eu tort de douter. Un baiser se déposa instinctivement sur ses lèvres à cette pensée.

Oui, mais lui ? Je n’étais pas seule dans cette équation, il avait autant de responsabilité que moi dans cette histoire. Après tout, ne m’avait-il pas avoué avoir voulu me revoir ? Qu’est-ce qui l’en avait empêché ? L’incertitude ? La… trouille ? Je n’étais pourtant pas très impressionnante… Je devais savoir. J’en crevais de savoir. Nous avions été fous tous les deux de ne pas nous lancer dès le début, non ? Ou peut-être pas après tout. Ce moment avait été tellement intense… Peut-être que si nous avions cédé plus tôt tout aurait été différent, méchamment différent. Ne désirant même pas y songer je préférai tout bonnement lui poser la question : quelle était son excuse à lui ?

« La peur d’essuyer un refus sans doute…Je crevais de trouille rien qu'à l'idée de te voir...et puis… » Sa phrase resta en suspens quelques minuscules secondes qui me parurent une éternité. Mon corps redevint brulant pour une raison que je n’explique pas. Mal à l’aise à l’idée d’entendre quelques choses qui n’allait pas me plaire, je me surpris à baisser les yeux tandis que lui me cherchait du regard. Mon coeur battait à tout rompre. « Je crains être tombé désespérément amoureux… » La surprise me fit redresser la tête et mes yeux se posèrent sur son visage fermé, ses yeux clos. Jamais je n’aurais pu m’attendre à une chose pareille. Eléazar était un homme, il avait forcément vécu des choses, alors tomber amoureux si rapidement d’une fille qu’il avait à peine vue ? Je me mordis la lèvre. « Craindre… Désespérément… Ce ne sont pas de très jolis mots tout ça… » Cela sonnait plus comme une souffrance qu’un pure bonheur. N’étions-nous pas habituellement heureux lorsqu’on était amoureux ? Bien sûr que non… Pas quand l’amour va dans un seul sens, mais Eléazar ne savait rien de mes sentiments, il ne pouvait pas être déjà malheureux. Le malaise s’installa en moi quand je réalisai que je n’avais rien à lui dire à ce sujet. J’étais bien incapable de savoir si je l’aimais ou non et ne pouvais me résoudre à lui dire un mensonge. J’étais bien incapable de mettre des mots sur mes émotions du moment. Cela faisait-il de moi une mauvaise personne ? Son désir murmuré me coupa dans mes pensées alors même que ses lèvres frôlèrent les miennes dans un « presque » touché totalement déroutant. « Ne m’oublie pas. » Son baiser scella ce souhait. Ne pas l’oublier ? L’idée était tellement absurde que je me laissai embrasser sans même fermer les yeux.

Ma main agrippa la sienne sans aucune douceur cependant que je me redressai sur le côté. Je baissai les yeux vers lui et lui lançai un regard ébahit. « Oubliez ça ? Non mais tu plaisantes ? » Dis-je sur un ton faussement outré avant de faire basculer ma jambe de l’autre côté et de me retrouver au-dessus de lui. Je m’emparai de ses deux mains avec les miennes et positionnai mon visage à quelques centimètres du sien, chuchotant. « Crois-tu que je sois capable de t’oublier après ce qui s’est passé alors que même avant ça je ne pensais qu’à toi ? » Je me mis à pouffer avant de dire sur un ton bien plus fort « Jamais ! » Sur ce je me remis à l’embrasser le moins chastement du monde.

Je ne sais pas exactement à quel moment le sommeil avait eu raison de moi, mais c’est totalement paumée que j’ouvris les yeux aux alentours de six heures du matin. « Merde ! » Fis-je en m’extirpant hâtivement du lit lorsque je réalisais l’heure qu’il était. Sans même jeter un regard à Eléazar je me faufilai dans la salle de bain et renfilai mes affaires en vitesse. « Je dois rentrer ! » Dis-je à travers la porte sans être certaine qu’il fut réveillé. « Mon père va me tuer s’il comprend que je n’ai pas dormi chez moi. » Han bah ouais génial, autant lui dire ‘j’suis qu’une ado quasiment !’Je me serai volontiers frappé la tête contre l’évier. En enfilant mon pantalon une légère douleur dans la cuisse fit son apparition et des bribes de la nuit passée me revinrent. C’était carrément hallucinant. Je fis une pause et me mis à sourire. Ses caresses, ses lèvres, son odeur, ses muscles tendus, ses murmures, ses soupirs, sa bouche, ses… Je me hâtai derechef. Mon père avait l’habitude de se lever vers six heures trente, ce qui ne me laissait qu’une petite marge de manœuvre. L’air qui accompagnait mes mouvements me renvoya l’odeur de l’homme avec qui j’avais passé la nuit. J’en étais totalement imprégnée. J’attachai négligemment mes cheveux et, une fois sûr de ne rien n’avoir laissé derrière moi, sortis de la salle de bain, la mine contrariée. « Il faut vraiment que je parte… » Sur ce je descendis les marches d’escaliers et jetai mon manteau sur mes épaules. Le craquement des marches derrière moi m’indiqua qu’Eléazar me suivait. Dieu comme je n’avais pas la moindre envie de partir. Mais je ne pouvais risquer l’inquisition paternel, tout était trop visible sur moi – odeur, expression, etc. – pour qu’il découvrît la vérité : inimaginable.

Cependant, je me retournai et posai les yeux sur lui. « Bon ben… » Ben quoi ? « …A un de ces jours. » Totalement ridicule et incompatible avec mes yeux qui lui lançaient des « je veux te revoir ce soir demain après-demain recommencer tout de suite. »

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MessageSujet: Re: « Loup, y es-tu ? Que fais-tu ? M'entends-tu ? » ♦ Aigéan & Eléazar [HOT]   « Loup, y es-tu ? Que fais-tu ? M'entends-tu ? » ♦ Aigéan & Eléazar [HOT] EmptyVen 22 Mar - 14:46

« Loup, y es-tu ? Que fais-tu ? M'entends-tu ? » ♦ Aigéan & Eléazar [HOT] Tumblr_m3ez3e1l8o1qlgr6qo1_500


Let me hold you
Let me kiss you
For the last time

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« Jolie petite histoire »


Notre songe s’achève. La nuit est lasse. Les étoiles se taisent. Nos mains pourtant ne veulent plus se lâcher, elles se cherchent encore dans l’obscurité endormie. Nos souffles parlent tout bas. J’ai tout dit, tout donné, tu détiens ma vérité nue, ma vérité qui dérange. C’est ton silence que je récolte. Ça ne s’explique pas, comprends-tu, ce n’est pas tout à fait moi, c’est une fatalité qui échappe à tout sens concret. Tu peux disposer de moi autant qu’il te plaira, demande-moi de mourir, demande-moi de te prendre dans mes bras, demande-moi de retourner en arrière, d’arrêter le temps, de démonter le ciel, la gravité, de voler le soleil, de descendre dans les limbes. N’importe quoi, tant que ton cœur ne s’arrêtera pas de battre. Pour moi ou un autre. Pour nous deux.

Je surprends ton regard passablement troublé par l’incongruité de mes sentiments qui se reflètent dans tes deux aigues-marines. Un homme ne tombe pas amoureux comme ça, pas accidentellement. Qu’en sais-tu ? Je ne peux pas dire non à cet appel-là. Ça ne se refuse pas, surtout pas après avoir atteint des paradis intimes. « Craindre… Désespérément… Ce ne sont pas de très jolis mots tout ça… » J’esquisse un sourire en coin et secoue légèrement la tête. Non, tu as raison. J’aime à en crever, c’est malsain et violent. Ça vous emmène sur une pente dangereuse. Pas de harnais. Pas de garde-fou. Je ne joue pas du tout la carte de la sécurité. Mon goût grotesque du risque transparaît dans mon attitude bravache comme la fois où j’ai voulu escalader une falaise…

Aigéan s’offusque, je n’en attendais pas moins de sa part. Chacune de ses réactions est un ravissement des sens. « Crois-tu que je sois capable de t’oublier après ce qui s’est passé[…]? » Est-ce encore de l’amour ? Non, c’est bien pire : de l’acharnement, un attachement improbable que les lois de l’univers ne mentionnent même pas dans leurs tablettes. Nous faisons exception. Nous sommes des amants hybrides schizophrènes et incompatibles (ou pas tant que ça…). Un picotement dans ma poitrine me fait prendre conscience que ce « jamais ! » prononcé avec tant de ferveur me touche plus qu’il n’aurait dû. Son corps à nouveau dans une position suggestive monopolise toute mon attention. Je réprime non sans mal un nouvel accès de folie. Ses lèvres n’arrangent rien, joueuses et enjôleuses, elles me font taire à tout jamais.

Je ne dors pas ou si peu. Je ne peux pas détacher mes yeux de son visage bercé par le sommeil. Je caresse ses épaules tendrement jusqu’à ce que Morphée la revête de son voile céleste et réparateur. Pour la première fois depuis des lustres, il me semble que mes rêves ne sont pas que des catastrophes ambulantes ou des présages funestes. Quand la sirène bondit hors du lit au petit matin, je suis encore complètement dans les vapes. Je n’ai pas la force de me lever. J’entends un juron puis il est question de son père. Oups. Je l’avais zappé celui-là. Sa petite fille a découché cette nuit. Un sourire espiègle flotte sur mes lèvres. Sa panique enfantine m’amuse. Pendant qu’elle se rhabille, je déniche également quelques affaires. J’inhale agréablement son parfum qui imprègne la pièce et chaque parcelle de ma peau encore particulièrement sensible. Malgré les cernes qui trahissent un très grand épuisement et mes cheveux ébouriffés, quelque chose a changé dans mon visage habituellement sévère. Je ne saurais pas dire quoi exactement…peut-être une petite étincelle dans l’œil ? Une cicatrice moins marquée ? Un sourire béat ?

Je ne me pose pas plus de questions et je cours après elle dans la cage d’escalier avant qu’elle ne disparaisse brusquement sans que j’aie pu lui faire mes adieux en bonne et due forme. « …A un de ces jours. » C’est tout ? Son cœur balance. Elle dit oui avec le cœur et non avec la tête. « Tu me plais. » est la seule réplique décente que je trouve à une heure pareille. Je m’avance d’une manière cavalière, me penche vers elle et lui abandonne un baiser. Un baiser qui exprime toute la douleur de la laisser partir et l’enchantement qu’elle a fait naître en moi ; un baiser pour ces nuits isolées, pour les au revoir avortés, pour le manque d’elle, pour l’envie d’elle, pour notre histoire sans lendemain. Je m’attarde autant que possible. Elle doit s’en aller. Je dois me faire une raison. A peine un intermède pour respirer que je l’agrippe derechef contre moi. Une étreinte, la dernière, une danse. Je l’embrasse encore tandis que nous descendons maladroitement l’escalier en trébuchant toutes les deux secondes. Moitié rigolant, moitié déprimant, je la retiens encore sur le palier du manoir. « A un de ces jours…tous les jours… » murmuré-je à son intention. Tu sais où me trouver…

Déjà elle s’est enfuie pour ne pas rendre plus ardu l’acte de partir.

Il neige toujours. Une bénédiction des cieux. Sa silhouette s’évanouit dans le lointain. Je m’en retourne, ne sachant pas si je devrais rire ou pleurer. Ou les deux. Arrêtez les pendules, coupez les téléphones. Il ne faut pas penser à demain. Non, ne pensons plus. Rêvons.
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