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Forum RPG sur la série Once Upon A Time
 
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 When the day met the night ~ Aislinn & Eléazar

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MessageSujet: When the day met the night ~ Aislinn & Eléazar   When the day met the night ~ Aislinn & Eléazar EmptySam 29 Déc - 23:23

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« When the day met the night »


Il lutte, s’époumone. Personne n’entend. Personne ne daigne répondre. Foutu, c’est foutu. Chaleur humide. Chaleur glacée. Froid caniculaire. Froid estival. Il se cogne aux parois sombres des portes de la mort. Le corps vacille. La tête saigne à force de frapper le vide. Tout est immobile, ce monde est fini, terriblement figé. Les mains s’écorchent en cherchant la moindre faille, cette inaccessible lumière céleste qu’on appelle espoir. Il n’y a rien : ni à voir ni à entendre, que sa propre voix qui résonne à l’infini. NOOoon !

La crise passe. Le vacarme de mon ciel s'éteint. La sueur colle à la peau rêche. Les tremblements s’apaisent enfin. La douleur demeure. En voulant m’emparer de ma boîte de calmants, ma paume se referme sur le néant, tout s’échappe à présent. Les capsules roulent au sol. Un juron plaintif retentit. Le mien. Ô songe brisé. Être de ferraille cassée. Mécanique du diable. Je veux me lever, je m’écroule, me rattrape in extremis à la petite commode. Ces mouvements m’ont épuisé, mais je tiens bon.

C’est le bras cette fois qui n’a pas répondu, puis les articulations des membres inférieurs. Malédiction. Je suis censé m’inquiéter, paniquer et tout le bataclan. Il n’en est rien. J’atteins finalement les béquilles qui viennent soutenir mes efforts de guerre. Bizarrement, il semble que je me préoccupe davantage de mon apparence générale – et hop une chemise propre, une cravate nouée d’une main habile et un petit mouchoir de poche – que de ces désagréments physiques. Il y a des priorités dans la vie.

Je m’agrippe à mes bâtons de fortune pour me rendre à la boutique. Évidemment, il a neigé. Le sol verglacé me laisse de marbre cependant. A vaincre sans péril on triomphe sans gloire dit le vieux dicton. Je risque le tout pour le tout, progressant lentement et prudemment. A une rue seulement de mon objectif final, je ne sens plus mes bras. Mes jambes trébuchent. Essayez donc de faire fonctionner une machine avec tous les défauts que cela comporte sans l’aide d’un expert en la matière, vous ne réussirez qu’à aggraver les choses au mieux, à commettre l’irréparable au pire. Je mords la glace, me fracasse les dents durement alors que le front s’empourpre, délaissant son cruor sur l’étendue violée. La neige est tachée de rouge.

Un gémissement fuit dans le vent. L’homme est à genoux. Le mal qui l’étreint ne veut pas partir. Une chevelure rousse apparaît dans sa vision trouble. Les yeux ne veulent plus voir le reste du monde. Rester dans l’ombre, seul, c’est tout ce qui lui plairait. Les oreilles bourdonnent. Une voix se rapproche, celle-ci est caressante, elle flotte dans l’air de manière inespérée.

« Laissez-moi. Partez. Je ne vous ai rien demandé. »

Son propre souffle s’estompe. Je me cramponne à mes cannes que le choc a martyrisées. Elles ne sont plus. Leur maître n’a plus la force non plus d’ailleurs. Je relève mon visage amoché et terrifié. Ne m’approchez pas. Tremblez carcasses. Mais ne me touchez pas. La folie brille dans mon œil farouche. Let me go.
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MessageSujet: Re: When the day met the night ~ Aislinn & Eléazar   When the day met the night ~ Aislinn & Eléazar EmptyDim 30 Déc - 15:52

When the day met the night ~ Aislinn & Eléazar Tumblrmd6cl9joqv1rv3a9b

La ville est belle, la vie est merveilleuse, le monde est beau. Il fallait plus qu'un sale temps glacial pour arrêter la bonne humeur d'Aislinn, qui sourit à chaque rafale de vent, à chaque nuage. Elle sourit d'ailleurs plus souvent aux nuages qu'aux gens qu'elle croise, étant donné que la majorité du temps, elle ne s'aperçoit même pas qu'ils sont là... Irrécupérable Alice ! Elle frissonne à peine, perdue dans les rêveries engendrées par le livre qu'elle est en train de lire. De toute façon, soit elle a la tête en l'air, soit elle observe les gens avec trop d'insistance, essayant de percer les moindres secrets de leur existence: pas de demi-mesure, c'est la règle. Elle ne sent pas le froid, ni le trottoir qui crisse sous ses pas, manquant de la faire tomber par terre à tout instant. Au moins, cela aurait le mérite de lui ramener les pieds sur terre !

D'habitude, elle bouquine en marchant – histoire d'augmenter les chances de se prendre quelque chose ou quelqu'un en pleine figure – mais il fait bien trop froid aujourd'hui : ses mains gantées de mitaines – dépareillées, une bleue, une violette, leurs tendres moitiés errant quelques parts dans le manoir... ou dans la bibliothèque...rue..café...salle de cours. Hum. - étaient enfoncées dans ses poches et ses oreilles sous son bonnet. Elle était prête à braver le froid pour faire quelques emplettes , si tant est que rien ne la fasse dévier de son chemin. Aislinn partait faire des emplettes à peu près tous les jours, mais revenait 99% du temps les mains vides, car quelque chose lui avait fait changé d'objectif en cours de route.

Aujourd'hui serait donc un jour comme les autres : un bruit de chute sortit miraculeusement Aislinn de sa rêverie. Elle releva la tête, cligna plusieurs fois des paupières, un peu surprise de se trouver dans cette rue-ci. Si elle ne se trompait pas, elle se trouvait pas loin de la boutique de Monsieur Gold et un peu loin il y avait... un homme tombé au sol. Ah non, ce n'était vraiment pas prévu ça ! Surpsie, Aislinn poussa un petit cri, avant de plaquer vivement sa main sur sa bouche. Tout aussi vivement, elle se mit à courir en direction de l'homme à terre. Lorsqu'elle parvint à sa hauteur, elle s'agenouilla près de lui, l'air inquiet, presque angoissé. Elle resta immobile un instant, sans oser le toucher.

« -Monsieur... »

Comment ne pas avoir le coeur serré devant un tel spectacle ? Malgré les grimaces de souffrance et le sang qui imprègnent la neige et le visage de l'homme, Aislinn le reconnaissait : un peu renfermé, un peu discret et sombre, mais elle l'a déjà entraperçu plusieurs fois, il a une boutique – mystérieuse, sombre et louche comme elle aime – en annexe de celle de Monsieur Gold – et lui, tout le monde le connaît. -

« -Là, là... ça va aller...doucement»

Aislinn chuchote doucement une litanie de mots sans queue ni tête, elle ne réfléchit même pas à l'idée de dire quoique ce soit de cohérent. Qu'est-ce qu'elle pourrait dire de toute façon ? Vous avez mal où ? Suivez les grimaces, les membres raides et les tâches de sang, et vous aurez déjà un bel éventail de douleurs. Elle ne cherche pas à faire sens, simplement à parler d'une voix calme et caressante, réconfortante, elle espère. Aislinn doute qu'il la voie, mais elle s'en fiche, elle lui parle et elle espère qu'il l'entend.

« Laissez-moi. Partez. Je ne vous ai rien demandé. » Alors qu'elle s'apprêtait à poser la main sur son épaule, il parle, il la regarde. Sans doute que son regard pourrait lui commander de s'écarter et de fuir à toutes jambes, mais il y a trop de douleur, voire de frayeur dans la prunelles. De toute manière, il en faut plus pour effaroucher Aislinn, elle en a vu d'autres des grincheux et des gens qui la repoussaient elle, ses questions et ses tentatives pour aider les gens. Eh bien, non, cela ne se passera pas comme ça, et elle fera de son mieux !

« -Depuis quand a-t-on besoin de demander de l'aide pour en avoir ? »

Elle grommelle, bien décidée à l'aider envers et contre tout. Elle finit son geste, et pose une main légère sur l'homme, qui préfère essayer d'attraper ses béquilles. Or Aislinn n'est peut-être pas une experte en la matière, mais elles lui ont l'air en mauvais état. Et elle n'est pas sûre non plus qu'il soit en état de les tenir d'une main assurée. Elle continue à lui parler d'un ton calme, cherchant à trouver comme elle peut l'aider, comme elle peut le redresser et le mettre à l'abri : il fait froid dans la rue, le sol est gêlé et il saigne. Ce n'est pas bon. Elle ne le lâchera pas.

 « -Laissez-moi vous aider, vous ne pouvez pas rester là... Accrochez-vous à moi, s'il vous plaît... »
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MessageSujet: Re: When the day met the night ~ Aislinn & Eléazar   When the day met the night ~ Aislinn & Eléazar EmptyDim 30 Déc - 20:56

When the day met the night ~ Aislinn & Eléazar Tumblr_mb48m0Mhc31qmippio5_250



« When the days are cold... »



« il y eut d’épaisses ténèbres »
— Exode 10, 21-29


Rêve. Réalité. L’Unique en valant deux. Les mêmes plaies d’Egypte. Une chaleur qui tue et un froid qui dérange. La lampe. Lieu de désuétude où chacun s’abandonne. Personne pour vous libérer de l’entrave, personne pour tuer l’attente vaine. Les mêmes idées noires qu’on ressasse éternellement. La nostalgie fait son office : parfum d’encens, les sables du temps, la plénitude grave du désert, l’ombre des oasis, ô mon pays bien aimé. Les épices (cannelle, clou de girofle, safran) embaument mon sanctuaire imaginaire. Et cette subtile touche de thé à la menthe agace mes papilles gustatives atrophiées. Là-bas, mon royaume, mon palais et ses secrets gardés. De la poussière tout ça, rien qu’une chimère.

Je fais le tri dans mes pensées encombrées. C’est une énorme pagaille. Des flashs m’aveuglent. Trou noir, abîme, délivrance, tapis volant, cœur décharné, cristal brisé, les deux yeux du tigre rougeoyant dans une obscurité précaire, les vœux à demi formulés et le sol qui se dérobe sous moi. Je ferme les yeux pour faire disparaître le ballet incessant qui ne fait qu’empirer la migraine sous-jacente. Réveille-toi ! Un tourbillon coloré apparaît à mes côtés. Il ne manquait plus que ça. Le visage plein de sollicitude m’horrifie plus que ma condition aliénée. Dans quelle foutue langue dois-je le formuler ? Get outta my way !

Je frémis à son contact pourtant d’une douceur inattendue, à croire que j’ai perdu l’habitude…Depuis quand ne m’a-t-on pas offert l’attention d’une mère pour son enfant ? Je feule, prêt à bondir sur ma proie et lui faire manger sa générosité à deux balles. Une personne en détresse et tout l’monde rapplique dans c’te ville. J’essaye la diplomatie, ça marche toujours en général. « C’est très aimable de votre part, mais…je peux me débrouiller seul, merci bien. » Ces mots ont du mal à sortir, ils sonnent si faux ! J’ai un souci technique et alors ? Que veut Dame Charité ? Accomplir sa bonne action de la journée ? Son regard est pauvre de vices et viles intentions. L’horreur. Ça m’écœure cet étalage de bonté. « Depuis quand a-t-on besoin de demander de l'aide pour en avoir ? » Erk. Il suffit.

« Arrêtez de vouloir vous donner bonne conscience. »

Je la repousse déjà avec moins d’entrain et de virulence que tout à l’heure. Force m’est d’admettre qu’elle est plutôt coriace la petite. Et force m’est d’admettre que je ne tiendrai jamais debout avec des bouts de bois fracturés et des jambes complètement inutilisables. Je m’octroie une trêve avec les gentils. Sans un mot, je passe mon bras autour de ses épaules avec la plus grande prudence et m’appuie seulement sur une jambe pour ne pas trop lui peser. Je la laisse m’aider, même si c’est la dernière chose au monde que je désire. Mon impuissance me fait râler, mais j’essaye de montrer un quota de gratitude qu’il me reste encore à définir correctement.

J’attends de voir le moment où elle va m’abandonner comme tous les autres (et s’essouffler sous le poids d’un homme qui fait deux fois sa taille surtout). J’ai beau me dire qu’elle est pareille à tous ces mécréants, elle ne semble pas prête de me lâcher de sitôt. Grand bien lui fasse ! « Ça vous arrive souvent de ramasser des gens dans la rue ? J’ai l’impression que vous en avez fait un sport olympique. » Petite pique sournoise de ma part pour ne pas changer. Le ton est ironique, mais c’est ma manière à moi de la remercier.

Je nous dirige vers mon magasin. Nous approchons au but. Je sors une clé qu’un serpent enroule de ses anneaux métalliques et ouvre maladroitement la porte. « Voici mon antre. Merci pour tout, je m’en souviendrai. Maintenant filez, je n’ai plus besoin de vos services. » C’est ainsi que je renvoie les gens en priant pour qu’ils m’oublient le plus rapidement possible. Mais elle n’est pas du genre à oublier la demoiselle, si ?


Dernière édition par Eléazar Mordred le Dim 23 Juin - 11:36, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: When the day met the night ~ Aislinn & Eléazar   When the day met the night ~ Aislinn & Eléazar EmptyMar 1 Jan - 20:48



    S'il frémit, c'est qu'il vit ! Halleluya ! La légère réaction de l'homme ne fit qu'encourager Aislinn, et ce malgré les paroles qui allaient de paire : « C’est très aimable de votre part, mais…je peux me débrouiller seul, merci bien. » Bien sûr, bien sûr : s'il en était capable, il lui aurait fait manger le trottoir, il n'aurait jamais frémit. Mensonges, mensonges ! Bouh, que c'est vilain ! A partir du moment où quelqu'un dit qu'il peut se débrouiller tout seul, c'est qu'il peut pas : s'il en était capable, il serait déjà en train de le faire, pardi ! Aislinn se mordit la langue pour s'empêcher de parler: elle était trop pipelette, et parlait avant de réfléchir, elle le savait bien. Non. On se tait et on tente de passer son bras autour de l'homme-qui-se-débrouille-tout-seul pour l'aider. Non, non il devait être sur le sol parce qu'il aimait ça – okay, ne riez pas, elle, elle aimait bien que ce soit pour lire ou réfléchir, être un peu le corps sur terre, ça aide. A défaut d'avoir les pieds sur terre. Bref - On devrait passer plus de temps allongé sur le sol, c'est vrai, c'est une excellente forme de méditation. Mais le sang brisait quelque peu cette image rassurante : il avait besoin d'aide, et elle la lui donnerait de force s'il le fallait.

    « Arrêtez de vouloir vous donner bonne conscience. » Visiblement, de la force il en allait en falloir. Aislinn râlait et ronchonnait un peu au fur et à mesure des récriminations de l'individu, mais elle ne l'abandonnerait pas. Elle allait lui rétorquer vertement que sa bonne conscience – si vous voulez un diagnostic de la conscience d'Aislinn, sachez qu'elle ressemble nettement plus au ça qu'au surmoi, la preuve en image – lui commandait plutôt de lui mettre une fessée pour lui apprendre à faire moins de manière quand il était en difficulté, lorsque l'homme abandonna.

    Cela semble fort négatif, dit ainsi, n'est-ce pas ? Eh bien, pas le moins du monde: il se décidait enfin à accepter son aide. Il daigna passer son bras autour des épaules de la jeune femme, qui les redressa tous les deux, lentement et précautionneusement. Pas question d'empirer la situation. Merveille des merveilles, ils étaient tous les deux debout !

     « -Voilà...Et on y va ! »

    Aislinn jeta un coup d'oeil à l'homme et lui sourit. Le poids de l'homme, plus grand et plus lourd que la jeune fille lui brisait le dos, bien évidemment, et cela allait être du sport de l'amener à bon port, mais ce poids suffit à la faire sourire. Non elle n'est pas maso, c'est bien l'une des rares bizarreries qu'elle n'a pas : toutefois, au vu de sa corpulence, il aurait dû être bien plus lourd. Or, ils avançaient plutôt bien. Ce n'était pas la course du 100 mètre haie, mais ils se traînaient un peu plus vite que des escargots, et ils ne s'étaient pas re-effondrés au sol. La seule explication logique, c'était qu'il faisait de son mieux pour l'aider, avec une certaine gentillesse. Il aurait pu se conduire comme un poids mort, lui compliquant la tâche jusqu'à ce qu'elle meurt d'épuisement au milieu de la route.

    Car Aislinn n'avait pas la moindre intention de le lâcher : alors oui, elle n'avançait pas vite, elle soufflait comme un boeuf, elle avait soudainement très chaud malgré la température, et elle avait un point de côté naissant. Certes. Comme si ça allait la décourager. « Ça vous arrive souvent de ramasser des gens dans la rue ? J’ai l’impression que vous en avez fait un sport olympique. » La jeune femme ne se contrôla pas, et éclata de rire, avant de se rappeler qu'en soutenant un homme de deux fois son poids, et en étant déjà fort essoufflée, ce n'était pas une excellente idée.

    « - J'suis pas si mauvaise à ce jeu, n'est-ce pas ? »

    Destination ! Il ouvrit la porte, chercha à se détacher d'elle et … à la virer. « Voici mon antre. Merci pour tout, je m’en souviendrai. Maintenant filez, je n’ai plus besoin de vos services. » Oui, oui, il la virait de son « antre » sans sommation. Presque poliment, hein : il avait réussit à dire merci, ou plus exactement à glisser « merci » dans sa phrase, l'air de rien. Dix contre un que si elle disait « de rien » il allait ronchonner. Aislinn fit une moue faussement stupéfaite, et posa sa main libre sur sa hanche :

    «-Si vous voulez vraiment me renvoyer, il va falloir être plus convaincant. Vous n'y croyez pas vous même. Est-ce que j'ai l'air de quelqu'un qu'on renvoie d'un claquement de doigt ? »

    Non, non, non. Aislinn vérifia qu'il tenait debout et le lâcha enfin... Mais pas pour s'en aller, avec une courbette de gentille servante, hein. Elle se glissa vivement à l'intérieur avant qu'il n'ait eu le temps de la planter là. Elle ne se ferait pas fermer la porte au nez par quelqu'un qu'elle venait juste de ramasser par terre ! Surtout qu'il n'avait toujours pas l'air en forme... Elle pénétra dans l'atmosphère sombre et poussiéreuse de la boutique.

    « Waoh... »

    Leçon numéro 1 : des mondes fabuleux peuvent vous attendre de l'autre côté du pâté de maison. Il faisait sombre, et d'épais rideaux persans désignaient l'emplacement des fenêtres là où aucune lumière ne filtrait. Mais, malgré l'obscurité, on pouvait percevoir l'encombrement – et la poussière qui allait avec! - du lieu : ce capharnaüm presque magique fascina immédiatement Aislinn. C'est qu'il y avait des choses là-dedans ! Elle lutta contre son réflexe de tirer les rideaux pour apporter un peu d'air frais désinfectant et se tourna vers lui :

    « Je présume que la lumière n'est pas bonne, pour ce que vous avez, hein ? Vous avez tout sauf un fauteuil, non ? Il faut vous trouver un coin où vous asseoir. Vous voulez du thé ? Le thé est toujours une bonne solution. J'ai du thé. Vert. Menthe. Je crois. On se calme, on respire, on boit du thé, on attends que cela aille mieux. Et on s'assoit. Vous ne pouvez pas rester debout de la journée, personne ne peut. Et je ne peux pas vous porter, même en faisant preuve de bonne volonté. »

    Oui, vous avez lancé le moulin à paroles. Oui, vous auriez mieux fait de l'empêcher d'entrer. Oui, Eleazar allait regretter de ne pas être mort sur la route. Oui, elle avait un thermos de thé sur elle. Non, elle n'allait rien toucher, ni rien cassé. Oui, elle voulait aider. Oui, elle était sincèrement inquiète. Bonne chance.

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MessageSujet: Re: When the day met the night ~ Aislinn & Eléazar   When the day met the night ~ Aislinn & Eléazar EmptyJeu 3 Jan - 14:12

When the day met the night ~ Aislinn & Eléazar Tumblr_m769s1wrOQ1qziwdro3_500


« ...people are fool »


« Mais j’ai en moi ce qui ne peut se feindre,
Tout le reste n’est que le harnais et le vêtement de la douleur. »
Hamlet, Shakespeare


Il faut parfois s’avouer vaincu et s’en remettre à la bonne fortune et au bon cœur. Je fais une grimace qui en dit long tout le temps de notre périple. C'est une douleur sourde qui déforme les traits et l’aveu de l’impuissance qui martyrise le corps. N’oublions pas cet orgueil mal placé qui refuse catégoriquement les épanchements d’autrui et ce besoin irrépressible qui les anime d’aider son prochain. Un bon condensé de ce que je dédaigne le plus en somme. Je rumine intérieurement tous les châtiments possibles et inimaginables, dignes d’un esprit dérangé et machiavélique comme le mien. La demoiselle n’est certes pas mauvaise à ce p’tit jeu-là, mais je préfèrerais crever sur place que de l’admettre. Qu’elle ne s’attende pas à c’que je lui jette des fleurs.

Ma gratitude ne va même pas jusqu’à la laisser entrer dans mon royaume. Ce n’est pas parce qu’on me rend service que je vais devenir un saint, allez vous faire foutre. « Est-ce que j'ai l'air de quelqu'un qu'on renvoie d'un claquement de doigt ? » Oui. J’aimerais y croire. C’est beau de rêver. La voilà qui se faufile à l’intérieur du magasin à mon insu. Rasséréné, je m’apprête à claquer la porte, mais, lorsque je me retourne, elle est toujours là. Je-vais-l’-écorcher-vive-l’-éviscérer-la-pendre-la-torturer-jusqu’-à-ce-que-mort-s’-ensuive.

Mon regard furibond est très convaincant, LUI. « Foutez-moi l’camp ! » Je ne le répèterai pas deux fois. Elle ne m’entend pas cependant, m’occultant complètement, trop occupée à contempler mes trésors. Si elle est venue dérober mes biens, elle entendra encore longtemps parler de moi.

Je retiens mille jurons et lui lance mon plus élégant regard noir à défaut d’autre chose. Mes nerfs faiblissent. Ce n’est pas bon de m’irriter de la sorte. J’essaye d’inspirer et d’expirer profondément afin d’exhaler la colère qui me dévore tel un brasier. Je vais finir par cracher du feu si ça continue. « Suivez-moi. Laissez ces pauvres rideaux, ils n’ont rien demandé…Et ne touchez à RIEN. » Avertissement numéro un.

Malgré mon infirmité, je parviens à me déplacer en me cramponnant aux objets que j’ai sous la main ; à savoir piles de grimoires, commodes, comptoir, tout y passe. Évidemment, je renverse mon bazar ici et là. Un peu plus ou un peu moins…J’arrive dans l’arrière-boutique essoufflé comme si j’avais couru un marathon – ça s’en rapproche drôlement cela dit. La fille débite des inepties – ou est-ce moi qui ai pris la sage décision de ne pas écouter ses conneries à rallonge ? J’abandonne très vite en tout cas. Il me faudra un décodeur, mais pour l’instant, j’ai autre chose en tête. Me reposer. Dormir. Croupir. Amen.

Je m’affale sur le divan encombré de tapis, foulards etc. J’ai cru entendre le mot « thé » dans ce méli-mélo de phrases abrutissantes. Elle a gagné la palme d’or de « comment emmerder mon voisin ». Je pousse un énième soupir avec l’énergie du désespoir. Je pose ma main sur mon front brûlant, essuyant le sang par la même occasion.

« Vous n’avez rien de mieux à faire dites ? Bon…J’accepte de boire une tasse de votre thé. Vous savez, vous êtes la fille la plus épuisante que je connaisse. »

Je ne saurais dire si c’est un compliment ou pas. Bref. Son attention dégoulinante pour moi va m’achever. J’essaye de me comporter en homme civilisé, prenant beaucoup sur moi. « Hum…vous faites quoi dans la vie ? À part ramasser les passants dans mon genre. Vous habitez dans le coin ? » Je jauge la petite personne que je ne connais ni d’Eve ni d’Adam. Son air paumé, ses manières excentriques, tout porte à croire qu’elle n’a pas de parents qui s’occupent d’elle. Peut-être qu’elle vit seule entourée de peluches. Sa mine ahurie m’amuserait presque. Non, non, Jafar, ne te laisse pas berner. Cela n’est qu’un masque. Trop de bonté, n’est-ce pas suspect ?
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MessageSujet: Re: When the day met the night ~ Aislinn & Eléazar   When the day met the night ~ Aislinn & Eléazar EmptyVen 4 Jan - 10:06


    Aislinn ignora superbement le regard noir que lui lançait Eléazar : déjà parce qu'elle lui tournait le dos, et qu'elle était bien trop occupée à regarder ce qui l'entourait pour voir ses yeux furibonds, et deuxièmement car elle s'en moquait : qu'il grogne et ronchonne autant qu'il le voulait, il avait besoin de son aide, et ils le savaient tous les deux. C'était tout simplement qu'il était trop obtus pour l'admettre, le bougre ! « Foutez-moi l’camp ! » L'ordre lui passa complètement au-dessus de la tête. Elle aurai dû écouter, elle aurait dû remarquer que l'homme était furieux et souhaitait réellement la voir sortir de son antre, et en déduire qu'une antre était un refuge personnel où les individus envahissants sont assez mal acceptés. Mais foncer tête baissée jusqu'à tomber cul par-dessus tête dans les ennuis était dans ses capacités spéciales. Et elle n'avait pas peur du regard noir d'Eléazar : comme si c'était le premier à l'envoyer paître, tiens !

    « Suivez-moi. Laissez ces pauvres rideaux, ils n’ont rien demandé…Et ne touchez à RIEN. » Aislin retient l'envie de bougonner que lui non il n'avait rien demandé et qu'elle ne l'avait pour pas pour autant laisser sur le bord de la route. Mais elle retient sa langue, trop contente qu'il l'entraîne enfin dans les profondeurs du magasin. C'était un signe encourageant ! Alors elle se tut, et suivit sagement l'homme. De temps à autre une de ses mains se tendait vers un objet mystérieux et fascinant, mais elle la repliait vite fait bien fait contre sa poitrine avant de l'avoir touché; avec un peu de chance il ne verrait pas sa curiosité maladive et son envie de tout toucher, et arrêterait de parler de la jeter dehors. Aislinn grommela dans sa barbe :

    « - Je ne peux pas faire plus de dégâts que vous, de toute façon... »

    Quoi ? C'était vrai ! Il jetait tout sur son passage en s'appuyant chaque chose qui passait à sa portée. Mais si elle se jetait à son secours – et à chaque fois qu'il trébuchait ou soufflait plus fort que les autres fois, Aislinn faisait un bond en avant, s'arrêter juste dans son dos, ses poings serrés contre sa poitrine et s'empêcher de soutenir à nouveau l'acariâtre handicapé. – ou si elle ramassait l'un des objets jetés au sol comme un malpropre – et seul le dieu des fous sait avec quelle douleur elle grimaçait à chaque fois que l'un deux heurte le sol - , si elle le touchait lui ou sa fichue boutique, il allait encore râler comme tout. Heureusement qu'il n'avait plus de béquilles, tiens, sûre qu'il lui en aurait fichu un coup sur le crâne.

    Aislinn le suivait donc, en essayant de résister. Dieu qu'un chemin à travers une boutique encombrée pouvait paraître long lorsque on tente de chasser le naturel. Enfin il se laissa tomber sur un divan, dans une petite arrière-salle, un peu plus accueillante que le reste, et émit un soupir qui traduisait toute la misère et l'épuisement du monde. Aislinn se mordit la lèvre, un peu mal à l'aise : elle l'embêtait tant que ça ? Elle ne pensait pas à mal elle... La jeune fille sautillait d'un pied sur l'autre, prête à battre en retraite en laissant échapper une volée d'excuses précipitées, quand il reprit la parole : « Vous n’avez rien de mieux à faire dites ? Bon…J’accepte de boire une tasse de votre thé. Vous savez, vous êtes la fille la plus épuisante que je connaisse. »

    « - Vous êtes la personne la plus calme que je connaisse. »

    Répondit tranquillement Aislinn, et ce en toute franchise. A force de vivre avec le Chapelier Fou, on peut oublier qu'il existe des gens calmes, posés et sains d'esprit. Mais ces personnes n'étaient absolument pas le genre d'Aislinn. Il avait accepté son thé ! Elle en aurait presque bondit de joie. Non, en fait, elle eut un léger bondissement joyeux. Aislinn s'agita immédiatement, à la recherche d'un tasse à peu près propre dans ce capharnaüm . Ardu, ardu, mais pas impossible. Elle en était persuadée : il avait l'air de quelqu'un de bien, et les gens bien boivent du thé.

    « Hum…vous faites quoi dans la vie ? À part ramasser les passants dans mon genre. Vous habitez dans le coin ? » Aislinn revient se camper près de lui, une tasse vide à la main. Elle haussa un sourcil devant la question. D'une main, elle sortit adroitement sa thermos du sac qu'elle portait en bandoulière, tout en haussant les épaules, pas franchement déstabilisée, même si elle ne voyait pas où il voulait en venir :

     «- Pas vraiment dans l'coin, non. Je lis. Je vais en cours. J'm'occupe. Et vous, vous faîtes quoi, à part attendre la fin du monde, allongé sur un trottoir ? »

    Vrai : elle habitait à Storybrooke, mais le manoir de Jefferson ne se situait pas vraiment au centre-ville, et c'était très bien comme ça. Elle était du genre sociable, au point d'entrer de force chez les gens comme actuellement, mais une fois à la maison, elle préférait foutre le monde extérieur dehors. Et ce qu'elle faisait dans la vie ? Elle ne savait pas trop. Pas grand chose. Du thé et lire, principalement, merci bien. Et puis, depuis quand il lui posait des questions, d'abord ? Il devenait bavard quand il était assis ?

    Aislinn lui tendit la tasse, à présent remplie d'un thé à la menthe encore chaud et odorant, avec une certaine timidité, cette fois. Elle était un peu troublée par le revirement de situation et par l'intérêt soudain de l'homme pour sa personne. Même si c'était un bon début. Elle précisa candidement :

    «- Vous avez le droit de me jeter le thé à la tête s'il n'est pas bon. Seulement s'il n'est pas bon, pas juste parce que je vous agace. »

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MessageSujet: Re: When the day met the night ~ Aislinn & Eléazar   When the day met the night ~ Aislinn & Eléazar EmptyMer 16 Jan - 16:35

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« Blue anarchy »


La tête tourne un peu plus fort, pire que si je m’étais enfilé une bouteille de whisky. Mon monde est en train de s’écrouler comme un vulgaire château de cartes. J’ai des sueurs froides et des tremblements intempestifs. Je diagnostique un état fiévreux. La jeune fille n’arrange rien à mon affaire. J’inspire un bon coup. Ne me dites tout de même pas qu’une vilaine chute viendra à bout du génie le plus puissant de l’univers ?! Il allait falloir trouver un remède à ces vieilles pattes. Le temps me presse. La prochaine fois, ça pourrait être les bras…les mains …la colonne vertébrale. J’essaye de ne pas penser à l’irréparable.

« Vous êtes la personne la plus calme que je connaisse. » Je suis censé le prendre comment ? Je n’entends aucune ironie derrière ces mots. Ça se voit qu’elle n’a jamais vu l’homme que je peux être en certaines occasions. « Je ne parierais pas là-dessus… » glissé-je dans un souffle rauque et désordonné. Mieux vaut ne pas être dans les parages quand une colère noire me prend.

Voilà que nous faisons causette. Il ne manquerait plus qu’une cheminée, des couvertures, un fauteuil et un gros chat sur les genoux. Or je n’ai rien de tout cela. Un perroquet stupide qui dort dans un coin, un vieux divan ratatiné et pour couronner le tout, une couverture mangée par les mites. Du joli. Mais je ne m’embarrasse pas de luxe dans ma boutique, la simplicité du lieu me repose les nerfs.

J’ai un faux rire hystérique en entendant sa réponse. Je me retiens de justesse de la scalper puis de l’empailler. J’élève la voix avec une agressivité déconcertante avant de me raviser subitement :

« JE N’ATTENDAIS PAS LA…hem. Pardonnez-moi. Je…je suis un humble apothicaire de quartier comme vous pouvez le constater. »

Je m’impose le calme. Pas la peine d’aggraver la migraine. Je me masse les tempes afin de me tempérer. Pourquoi me mettre dans tous mes états pour si peu ? Je me morigène intérieurement et reprend une figure plus appropriée, un léger sourire aux lèvres pour faire bonne mesure. Le thé vient me changer les idées, Dieu merci.

« Vous avez le droit de me jeter le thé à la tête s'il n'est pas bon. Seulement s'il n'est pas bon, pas juste parce que je vous agace. » Je peux ? C’est vrai ? Arf. Je voudrais bien reposer en paix effectivement. Pour ne pas la contrarier et pour qu’elle décampe vite fait bien fait, je me montre courtois et lui fais l’immense honneur d’accepter son thé qui n’est pas aussi mauvais que je le supposais. Une fragrance douce mentholée apaise ma tachycardie. Toutes ces émotions m’ont rendu dingo. Je la remercie d’une voix vaporeuse. Mes pensées s’emmêlent, mais ça n’a pas l’air de me déranger. Ça me semble presque…normal en fait. Mes membres sont de coton…j’aperçois des moutons roses, des parapluies volants, une montagne magique. Une poussière d'étoile, non de fée, de fée bleue. L'image m'obsède. Je tends un doigt vers l’Invisible. C’est beau.

J’entends à peine les propos que je formule dans ma divagation :

« Seriez…intéressée…par un p’tit boulot ? Moi…chercher garde-malade…ça serait fort…sympathique…qui commence demain…à sept…du mat’. Manoir Mille et une nuits. Tirez…chevillette…bobinette cherra. »

Je veux un cerf-volant. Regarder la lumière. Encore.

I think I’m a horse now. I think she’s beautiful. I think I’m crazy.

Gosh, y’a quoi dans ce thé ?
C’est wonderful.
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MessageSujet: Re: When the day met the night ~ Aislinn & Eléazar   When the day met the night ~ Aislinn & Eléazar EmptyVen 18 Jan - 21:34

When the day met the night ~ Aislinn & Eléazar Tumblrmd6cl9joqv1rv3a9b

Aislinn ne lâchait pas l'homme du regard. Elle regrettait presque de l'avoir sortit du trottoir tiens ! Non pas parce qu'il était insupportable, ou parce qu'elle ne voulait plus l'aider, bien au contraire : elle avait soudainement un peu peur d'avoir empirer la situation, avec une maladresse presque légendaire. Il n'avait vraiment pas l'air content qu'elle soit là. Pire encore, il semblait aller physiquement mal : elle suscitait une allergie chez lui ou c'était comme ça avec tout le monde ? Aislinn attendait, hésitait, espérait avoir fait au mieux. Pourquoi est-ce qu'à chaque fois qu'elle essayait d'aider les gens, elle foutait tout en l'air, hm ?
« Je ne parierais pas là-dessus… » Aislinn ne retient pas un sourire en coin : cela lui avait tout l'air d'un challenge ! Se proclamer non-calme dans un murmure de souffreteux était peu convaincant, mais elle était plutôt curieuse de voir ça. Oui, cela ne lui apporterait que des ennuis. Mais envisager l'individu devant elle, être l'un des êtres les moins calmes qu'elle connaisse... C'était à la fois tentant et délirant. Rappel : Aislinn jouait au croquet dans le salon et sa meilleure amie était sans cesse menacée de finir à l'hôpital psychiatrique, tandis qu'elle-même sautait partout y compris au coeur des ennuis. Il y avait du niveau.

Ah tiens, elle avait formulé un voeu trop vite. Depuis quand les souhaits non exprimés étaient exaucés aussi rapidement hein ? Voeu express à votre service : il se mit soudainement à... perdre quelque peu son sang froid.Aislinn rentra brutalement la tête dans ses épaules sous l'attaque. Si, désolé, il avait l'air d'attendre soit l'apocalypse, soit la prochaine neige pour l'ensevelir ! Elle n'aimait pas les gens agressifs. Elle aurait volontiers froncer le museau et lui aurait dit d'aller voir ailleurs si l'apocalypse avait lieu, mais la suite des propos de l'apothicaire, la firent taire : « JE N’ATTENDAIS PAS LA…hem. Pardonnez-moi. Je…je suis un humble apothicaire de quartier comme vous pouvez le constater. » Aislinn fit la grimace à « humble », montrant tout le bien qu'elle pensait de cette appellation : pour l'instant, elle n'était pas sûre d'avoir vu l'application pratique de la dite humilité. Ni de son statut d'apothicaire, d'ailleurs : elle voyait juste un bordel monstre dans une boutique sombre et mystérieuse, elle. Non pas que cela soit un reproche, bien au contraire, c'était intriguant. Aislinn adorait être intriguée.

Mais il s'est excusé, ou du moins lui avait demandé de lui pardonner. Un merci et pardonnez-moi, mais c'était qu'il commençait à devenir aimable ! Ou à devenir plus hypocrite et avide de la voir partir ? Non, cette pensée n'effleura même pas l'esprit d'Aislinn. Il faudrait vraiment qu'elle apprenne à soigner sa naïveté chronique. Lorsqu'il prit son thé avec une esquisse de sourire et même un petit merci, elle ne put s'empêcher de lui rendre, soulagée.
Il semblait apprécier son thé, et être un peu plus « ouvert » qu'auparavant. En tous cas, il se taisait, ne criait plus, ne râlait plus et ne lui envoyer pas sa tasse à la figure : bilan positif ! Aislinn s'appuya prudemment sur un meuble qui traînait là – non pas qu'elle critiquait la solidité de la boutique et de son propriétaire hein... - et observa nonchalamment son hôte boire du thé. Un mince sourire se dessina sur le visage de la jeune fille en voyant celui de l'homme se détendre. Quand elle vous assurait que le thé était la meilleure solution à tous les problèmes !

Aislinn promenait avec curiosité son regard sur les myriades de choses intéressantes qui encombraient la petite pièce, lorsque il reprit la parole : « Seriez…intéressée…par un p’tit boulot ? Moi…chercher garde-malade…ça serait fort…sympathique…qui commence demain…à sept…du mat’. Manoir Mille et une nuits. Tirez…chevillette…bobinette cherra. » Il n'y avait pas la moindre parole sensée dans son discours : qu'il veuille un garde-malade déjà, c'était surprenant après toute ses fanfaronnades sur le thème de « je peux me débrouiller tout seul, je suis un grand garçon, allez brûler en enfer, vous n'aurez rien de moi » ; qu'il la veuille elle comme garde-malade c'était flatteur, mais bizarre. Qu'il trouve l'idée « sympathique » c'était carrément la quatrième dimension. Et alors les paroles tirées du petit chaperon rouge, c'était du grand n'importe quoi. Le problème c'est que le caractère halluciné de ces paroles ne choqua pas le moins du monde Aislinn, qui en avait vu d'autres.

« - Vous ressemblez pas mal au Grand Méchant Loup, et je suis un petit chaperon rouge complètement inconscient. Je serais ravie de vous ai... »

Aislinn, tout en parlant c'était retournée, un sourire sincère aux lèvres, vers son futur employeur. Et ce qu'elle avait vu l'avait fait s'interrompre. Ce qu'il disait n'était pas si bizarre que ça, pas pour elle. Son attitude non plus. Mais les deux conjugués ? Il n'avait pas vraiment l'air de ce type là, le vieux grigou... Assis sur son canapé, il regardait … soit quelque chose de fort fantastique caché dans un recoin de la pièce soit... rien. Le vide. Avec un sourire embrumée et les yeux rêveurs.
Oh non. Non, non, non. Holy crap

« - Merde. »

Aislinn vint prendre la tasse des doigts d'Eleazar, avec une certaine brusquerie dûe à l'urgence. Elle la porta à son nez, reniflant le reste de thé qui s'y trouvait encore. Elle le renifla. Une fois. Deux fois. Elle leva ensuite les yeux au plafond avec désespoir et l'envie de se terrer dans un trou de sourire. Pas besoin de goûter le liquide pour savoir ce qui clochait. Oh du thé à la menthe oui. Mais elle était passée chez Mia juste avant d'arriver dans la fameuse rue gelée et... et les choses avaient tendance à partir en cacahouète dès qu'elle franchissait la porte de la boutique de sa meilleure amie. Et il était tout à fait... possible... voire probable - vu que l'homme en face d'elle pointait le vide comme s'il s'agissait d'une chose merveilleuse jamais vu par un être humain – que … l'une des mixtures/poudres/elixirs/choses étranges, improbables et délirantes dont la petite boutique était encombrée ait... se soit malencontreusement mêlée au thé. Oups. Trois fois oups.

Il était fort possible que le thé qu'elle avait innocemment proposé contienne quelque substance... hallucinogène, psychédélique et tutti quanti ? Ce qui expliquerait l'air émerveillé et halluciné qu'affichait Eléazar. Oh, cela lui allait fort bien, hein, Aislinn le préférait de loin comme ça, plutôt que tout grognon allongé sur son trottoir gelé. Mais elle avait un peu drogué quelqu'un contre sa volonté, et ce par pure inadvertance.

Elle émit un gémissement contrarié : qu'est-ce qu'elle était censée faire maintenant ? Elle ne pouvait pas le laisser halluciner tout seul dans son coin... Mais elle pouvait difficilement rester auprès de lui, s'il se rendait compte de son état, il allait sans doute mal le prendre. Et reporter toute la faute sur elle à grands cris. La rousse se mordit la lèvre. Elle hésitait jusqu'à ce que un bruit de plumes la fit sursauter et lâcher un petit cri : un perroquet – okay, lynchez-la, elle l'avait crut jusqu'alors empaillé – avait remué dans son sommeil.

La décision était prise, elle foutait le camp. Aislinn s'approcha tout doucement de l'homme, et le saisissant par les épaules, elle le fit s'allonger complètement sur le sofa. Doucement. Voilà. Restez au pays des merveilles et laissez vous faire. Elle remonta ses jambes sur le canapé – avec la prestesse de quelqu'un qui déplace des braises qui lui sautent à la figure – et le recouvrit d'une couverture – rêche et miteuse, mais elle n'était pas femme de chambre, elle n'y pouvait pas grand chose – avant de récupérer ses affaires et de filer vite fait.
Elle avait fait son devoir. Il était à l'intérieur, au chaud, bien installé. C'était bien mieux qu'à l'instant de leur rencontre, où il était par terre, dans l'hiver glacé. Voilà. Une amélioration, c'était tout ce qu'on pouvait espérer ! Tout allait bien !
Non, elle n'avait pas laissé un apothicaire en train de délirer dans l'arrière salle de sa boutique. Point du tout. Aislinn ne ferait jamais ça, voyons. [/center]
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