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Forum RPG sur la série Once Upon A Time
 
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 Tirez la bobinnette et le génie cherra. [Eleazar & Aislinn]

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MessageSujet: Tirez la bobinnette et le génie cherra. [Eleazar & Aislinn]   Tirez la bobinnette et le génie cherra. [Eleazar & Aislinn] EmptyMar 22 Jan - 22:10

    Tirez la bobinnette et le génie cherra. [Eleazar & Aislinn] Tumblrmgqlo8p8p11r0livm
    Le réveil sonnait, strident, désagréable, impossible.
    Impossible. C'était strictement impossible, elle devait être en train de dormir, ce devait être un cauchemar. Alors, certes, Aislinn était plus ouverte aux faits impossibles se dressant sur son chemin dès le matin, mais franchement, le réveil ? Non. Non. Cela ne se pouvait pas. Notez qu'on ne parlait pas le moins du monde de réveil chantant la marseillaise ou dansant la rumba. Il faisait son office, ce pauvre petit réveil qu'Aislinn venait de violemment balancer contre le mur. Aislinn se roula à nouveau sous ses couvertures avec un grognement sourd. Un réveil n'avait pas à faire son petit office de réveil un samedi matin, à 6h30. Pas un samedi matin. Honte, infamie, elle ne mettrait pas un pied hors de son lit avant de sentir l'odeur du thé. Bien, bien plus tard.

    Aislinn resta quelques instants immobile au fin fond de son lit, avant que sa tête ébouriffée ne resurgisse. Pourquoi avait-elle mis le réveil si tôt ? Elle tendit le bras sur la table de nuit, tâtonna un instant au hasard et finit par mettre la main sur un post-it. Elle contempla un long moment, les yeux mi-clos, le message laissé par elle-même pour elle-même: « Lève-toi, l'apothicaire que tu as drogué t'attends. 7h. Manoir des milles et une nuits. » Oups. La jeune femme sortit difficilement de son cocon, enfila à la vitesse de l'éclair une jupe, des collants, un pull, deux pulls, un manteau et un bonnet, le tout merveilleusement mal assorti – à sa décharge, elle n'avait toujours pas ouvert complètement les yeux – et dégringola les escaliers – mais pas sur les fesses, nous étions donc en phase de réveil – gribouilla une note à Jefferson comme quoi elle était sortie( il l'avait cru empoisonnée l'autre jour, il était donc bien capable de la croire kidnappée ) sur un post-it... ou une feuille de papier … ou quelque chose sur laquelle on était pas censé écrire, elle n'avait pas regardé et franchit enfin la porte du manoir. 7H40. La classe. Restait plus qu'à trouver l'antre du vieux ronchon.

    Le manoir des milles et une nuit. Le nom plaisait à Aislinn : mystérieux, évocateur, énigmatique... A l'image de son propriétaire, le côté plaisant et agréable en plus. La mauvaise humeur qui s'était emparée d'elle s'estompait progressivement alors qu'elle se mettait à la recherche de la fameuse demeure, la curiosité effaçant son envie de retourner se coucher. Rien de mieux que du mystère et de la nouveauté !
    Si elle avait eu connaissance de la boutique de l'apothicaire avant de tomber sur le bonhomme, le manoir lui était totalement inconnu. Mais, un manoir cela devait être assez difficile à louper, non ? Au bout de dix minutes minutes d'errance tout à fait au hasard dans les rues de Storybrooke, Aislinn se rappela brusquement que de un, elle n'avait pas son pareil pour se perdre et que deux, personne n'aurait pu trouver le manoir où elle-même vivait par pur hasard, caché qu'il était. Pourquoi celui des mille et une nuits serait franchement différent, hein ?

    La première personne qu'elle arrêta pour lui demander son chemin se contenta de lui lancer un sale regard de côté, sans même ralentir. Pourtant, une seconde auparavant, l'air affiché par le passant était tout à fait neutre : c'était le nom du Manoir qui avait attiré l'hostilité sur elle. Pourquoi n'était-elle pas vraiment surprise, hm ? Alors oui, elle s'attendait à ce que la réputation de l'homme le précède et donc que l'on soit capable de lui dire où il habitait. Mais pas à ce que sa réputation soit assez terrible pour qu'on refuse de lui adresser la parole ! Après avoir couru après plusieurs habitants de Storybrooke, Aislinn finit par récupérer l'adresse exacte du manoir. Ainsi qu'un conseil amical, disant qu'il ne valait mieux pas s'en approcher, que celui qui y vivait n'aimait pas la compagnie. Beh tiens, elle n'avait pas remarqué !

    Lorsqu'elle arriva en vue du manoir, Aislinn ne parvint pas à savoir s'il était juste majestueux – bref, un manoir quoi – ou légèrement flippant. Il était beau hein, mais la longue allée bordée d'arbres dans laquelle elle était supposée s'engager était... pas très engageante. Entre ça et l'apothicaire, l'imagination débordante de la jeune femme n'était pas loin d'imaginer des salles de tortures dans la cave, des cimeterres et armes anciennes dans les armoires et des portes dérobées dans tous les couloirs.
    Aislinn poussa donc la grille en fer forgée avec un sourire jusqu'aux oreilles et un enthousiasme renouvelé. Elle avait hâte de découvrir ce que le manoir et son occupant pouvait bien avoir comme mystères et mauvais caractères. La rousse se posta devant la porte d'entrée et inspira profondément. Le manque de petit déjeuner, de thé et de sommeil se faisait légèrement sentir dans son organisme, mais elle était prête à affronter tout ce qui se trouvait derrière cette porte : mauvais génie, dragon incompris, méchant loup édenté et mystères d'orient. Même pas peur !

    Aislinn loucha sur le carillon que lui présentait la porte, le fit sonner une première fois pour demander à ce qu'on lui ouvre. Puis une seconde fois, parce qu'elle aimait bien le son qu'il produisait. Se rappelant les lois de la politesse, elle s'efforça ensuite de rester immobile quelques minutes, debout devant la porte. Personne ne venait lui ouvrir. Avec de la malchance, il était retombé et n'arrivait pas à se relever ? Elle sonna à nouveau, avant de lancer des coups d'oeil à la fenêtre la plus proche, commençant à la triturer pour essayer de l'ouvrir. Non, elle ne tentait pas de rentrer par effraction dans le manoir, c'était une urgence médicale. Et il ne serait pas dit qu'elle se serait levée pour rien, foi d'Aislinn !

    «- Il y a quelqu'un ? Arrêtez de vous enfermer, je vous ai dit que l'apocalypse n'approchait pas. Et que j'étais têtue ! Ouvrez cette porte ! »
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MessageSujet: Re: Tirez la bobinnette et le génie cherra. [Eleazar & Aislinn]   Tirez la bobinnette et le génie cherra. [Eleazar & Aislinn] EmptyVen 25 Jan - 15:23

Tirez la bobinnette et le génie cherra. [Eleazar & Aislinn] 338769tumblrma9nba4XLk1rz8rkho1500


« Say goodbye »


Il y a certains rêves qui paraissent aussi réels que des cauchemars. Éléphants à baskets roses et tutus. Clownerie gigantesque. Rire goguenard. C’est une vague qui enfle jusqu’à jaillir en mille meurtrissures. Tu en as plein la tête, les oreilles bourdonnent. A nouveau, cette inexorable impression de chuter du dernier étage d’un building. Le noir soudain. Un semblant de réalité. Ma main tâte le plancher de ma boutique. Je me cogne la tête contre une chaise en voulant me relever trop brusquement. Réveil difficile.

Impossible de me souvenir avec exactitude de mes récentes péripéties malheureuses. Je fais tout de même un effort pour rassembler les indices éparpillés aux quatre vents. Je remarque une tasse qui traîne et m’en empare machinalement. Il reste un fond d’une couleur indéfinissable. Je hume l’odeur et fais une grimace en reconnaissant la recette connue de tout amateur de potions en tout genre. Gingembre. Mandragore. Écorces d’orange amère. Clous de girofle. Et un dernier ingrédient mystère, la patte de Mia Whitehouse. Je balance la tasse qui se fracasse contre un mur, réveillant le piaf qui secoue ses ailes. « T’es malaaaaade Jafar ! » Je hausse les épaules avec une parfaite indifférence. Mes jambes se portent mieux, mais une vilaine cicatrice barre mon front. Ça y est, je me rappelle de cette petite peste qui est apparue comme par enchantement et m’a fait des misères. Par les démons d’Agrabah ! Si je la retrouve celle-là, je la découpe en morceaux.

Le jour n’est pas encore levé. Je décide de rentrer chez moi, pressé de m’étendre sur un vrai lit. Je m’assoupis jusqu’au petit matin avant que le carillon de l’entrée ne retentisse dans tout le manoir. Qui, quoi, comment ? Encore un impertinent j’imagine. Je me retourne et oublie très vite l’incident. Qu’ils aillent au Diable ! Cependant, je constate que l’Indésirable parasite matinal ne bat toujours pas en retraite. Dans un grognement mécontent, je me lève en m’appuyant sur une canne de fortune, substitut de mes béquilles mortes et enterrées. Paix à leurs âmes.

Enroulé dans ma noble houppelande, je déverrouille la porte (au moins cinq verrous, on est jamais trop prudent de nos jours) et l’ouvre avec réticence. Personne. Je m’avance d’un pas et aperçois une tignasse rousse non loin. Je rentre précipitamment et referme le battant comme pour me barricader à l’intérieur de mon antre. C’est Elle. Mon cœur bat la chamade. C’est bien la dernière personne que j’ai envie de voir, surtout après ce qu’il s’est passé la veille. Dire que je m’étais juré de la détruire, de la dépecer et de la jeter aux loups…Réfléchis deux minutes. Je respire un peu mieux, évitant de peu la crise cardiaque.

De manière plus civilisée, j’ouvre à nouveau la porte pour la découvrir sur le seuil. Je m’éclaircis la gorge et tente une parole aimable :

« En quel honneur dois-je votre visite ? Si vous êtes venue vous excuser... »

Je ne peux cacher l’amertume qui se confond avec le ton de ma voix grinçante. « Excuses non acceptées. Dégagez de chez moi maintenant. » Mes bonnes résolutions sont tombées à l’eau, tant pis. Il fallait bien que quelqu’un use de son autorité pardi !

Je la dévisage avec toute la méchanceté dont je suis capable. Clairement, je lui dis de foutre le camp en vitesse avant que je ne lui tire dessus comme un lapin. Mais avec elle, ça ne fonctionne jamais. J’aurais beau dire et beau faire, elle ne quitterait pas le navire. Soit. Mais il s’avère qu’on est ici chez moi et que je reste le maître en mon manoir. Et si je veux séquestrer, violer, défigurer, estropier, incinérer, foudroyer, flinguer, immoler, zigouiller la vermine, je ne m’en priverai pas.

Qui a dit que j’étais un gentil ?


Dernière édition par Eléazar Mordred le Dim 3 Fév - 14:06, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: Tirez la bobinnette et le génie cherra. [Eleazar & Aislinn]   Tirez la bobinnette et le génie cherra. [Eleazar & Aislinn] EmptyLun 28 Jan - 20:46

    Tirez la bobinnette et le génie cherra. [Eleazar & Aislinn] Tumblrmgqlo8p8p11r0livm
    Aislinn était en train de tenter de monter sur le rebord de la fenêtre, telle une cambrioleuse amatrice mais fort débrouillarde ( ou inconsciente, choisissez votre opinion sur le sujet ) et avec une grâce toute relative – sincèrement, ce genre d'exercice physique et délicat, de bon matin, cela devrait être interdit. Qu'on leur coupe la tête – lorsqu'un bruit virulent la tira de sa concentration.
    Une porte qui claque. On venait de refermer d'un claquement ferme, décidé et quelque peu agressif, la porte d'entrée. Aislinn se retourna avec toute la vivacité dont elle était capable de bon matin, juste assez vite pour voir le carillon tourbillonner dans les airs, après que la porte se soit refermée. Personne n'était en vue. La logique élémentaire voulait que pour refermer une porte, il fallait l'avoir ouverte auparavant : son futur patron et ancienne victime de son thé avait ouvert la porte et n'avait pas, de toute évidence, apprécié ce qu'il avait entraperçu près de la porte. Elle.

    Aislinn cligna par deux fois des paupières, rendue abrutie par cette constatation. Qu'avait-elle fait encore ? Elle s'était levée pour lui, elle ! Une petite voix s'éleva brièvement dans l'esprit d'Aislinn, la suppliant de considérer l'accueil qui allait lui être fait. Prendre deux, trois secondes, une minute tout au plus, pour imaginer la manière dont elle allait être reçue, et l'éventualité que Monsieur Mille et Une Nuits soient encore plus ronchon ce matin que la veille. Qu'il veuille l'étriper, lui faire payer son thé et le lui faire avaler par les narines accompagné d'un coup de pied au derrière. Qu'il vaudrait mieux qu'elle profite de l'opportunité qui lui était offerte de se carapater saine et sauve, l'honneur intact, et qu'elle aille gentiment prendre un petit déjeuner chez Granny's ou à la maison, pour ne plus jamais remettre les pieds près de ce manoir mystérieux.

    La pensée fut écartée aussitôt que la porte se rouvrait : Aislinn bondit devant la porte, et plaça cette fois son pied entre la porte et son cadre, plaqua l'une de ses paumes sur la porte, s'accrocha de l'autre à l'encadrement Il ne lui refermerait pas la porte au nez une deuxième fois, tudieu ! Oui, elle allait se faire broyer menu le peton et elle allait pouvoir dire au revoir à sa main droite, mais cette pensée ne lui vient même pas à l'esprit, tant elle était plutôt concentrée sur le grognon qu'elle devait désamorcer. Le grognon en robe de chambre semblait aussi heureux qu'elle de son réveil matinal, mais quelle idée aussi ! « En quel honneur dois-je votre visite ? Si vous êtes venue vous excuser... » Si le début de la phrase, et le ton presque aimable ( presque j'ai dit ) encouragea Aislinn à livrer un grand sourire à son interlocuteur, la suite fit retomber son espoir comme qu'un énième soufflé raté. Non évidemment, rien n'avait changé. Même voir des éléphants roses grâce à des expérimentations de produits hallucinatoires ne pouvait pas le dérider : c'était censé rendre les gens plus calmes et heureux, elle écopait d'un type qui voulait sa peau. Génial. Elle prit son courage à deux mains pour lui brandir son plus grand sourire:

     « - Bien le bonjour à vous aussi ! »

    Durant un court instant, elle eut envie de jouer à l'innocente, de lui demander pourquoi elle devrait s'excuser de l'avoir aidé si généreusement alors que rien ne la forçait... Mais elle était trop bien élevée et se sentait bien trop coupable pour cela. « Excuses non acceptées. Dégagez de chez moi maintenant. » Il la fusillait du regard, et voulait visiblement lui faire bien pire que la jeter dehors. Et encore, elle n'était même pas encore rentrée, ça commençait bien ! D'accord, elle méritait de se faire jeter comme une malpropre, d'accord, elle avait merdé, même si c'était en voulant bien faire – faire le pire en essayant d'être gentille était plutôt sa spécialité – et oui, elle s'en voulait. Elle l'avait drogué , le pauvre homme ! Drogué ! Jefferson avait peur qu'un inconnu l'empoisonne, et c'était elle qui filait des trucs louches aux gens ! Aislinn, profession dealer d'hommes bougons. Oui, elle avait merdé.

    « - Je suis désolée, vraiment... Pour...hier. Ce n'était pas voulu. Vraiment. Laissez moi me rattraper, je … je... Vous m'avez demandé de venir ce matin, je suis là, et je … Je vous présente mes excuses, monsieur..»

    Au regard noir du mauvais génie ( et aux milles tortures et mauvais sorts que devait recéler le manoir ), Aislinn ne pouvait opposer qu'un petit sourire timide, des excuses sincères et bien élevée, des yeux encore ensommeillés et la volonté farouche de ne pas céder d'un pas, de ne pas lui laisser fermer cette porte et retourner ronchonner dans son antre. Ajoutez à cela le fait qu'elle avait sans doute l'air d'une idiote patentée: ce n'était pas gagné.
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MessageSujet: Re: Tirez la bobinnette et le génie cherra. [Eleazar & Aislinn]   Tirez la bobinnette et le génie cherra. [Eleazar & Aislinn] EmptySam 2 Fév - 12:14

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« Is it poison, nanny ? »


J’en appelle à tous mes saints, psalmodiant intérieurement quelque obscure formule, afin de faire disparaître la fille collante dont le seul but dans l’existence semble être de me les briser. Mon regard de killer se pose sur elle sans succès. Dommage que la magie n’ait aucun effet dans ce monde mis à part certains petits tours de passe-passe comme sortir un lapin de son chapeau, sinon j’en aurais eu vite fini, la transformant en chimpanzé ou l’ajoutant à ma collection personnelle de statues de cire. Elle aurait été parfaitement à sa place à côté d’Ali Baba figé dans une grimace sinistre pour l’éternité.

Mais je ne suis pas un prestidigitateur de pacotilles, j’ai ma dignité et une réputation à tenir, je ne m’abaisserai jamais à jouer les magiciens de quartier pour émerveiller les gosses, même si je crève d’envie de retrouver un semblant de pouvoir. Comme en cet instant, j'ai le mortel désir de lui écraser pied et main qui s'interposent. Discrètement, j’essaye de tirer vers moi la lourde porte de chêne dans l’intention tout à fait inconsciente de lui filer quelques bleus bien mérités ; car il se pourrait bien que la douleur d’autrui me réjouisse, pâle substitut d’une vengeance digne de ce nom. Il s’avère d’ailleurs que tous les moyens sont bons pour calmer mes nerfs à feu et à sang. Son « bonjour » et son sourire me donnent la nausée – il faut dire que je me remets mal de l’expérience foireuse de la veille.

Pensez bien que ses excuses à la noix, je m’en balance royalement. Malgré tout, je me montre un minimum courtois et l’écoute jusqu’à la fin de sa tirade marshmallow. Au fil de ses paroles, mon visage se décompose. Je n’ai pas le moindre souvenir de l’avoir mandée. Ce n'est pas dans mes habitudes de convoquer les gens, surtout pas une personne aussi insupportable. Jamais de la vie j'aurais pu agir avec une telle irrationalité. Par Sîn, Baal shamîn et Ishtar, aurais-je pris une potion d’amnésie ? Les effets de la drogue ne se sont pas tout à fait dissipés dans mon organisme. Je comate toujours malgré mes efforts surhumains pour garder la tête froide. Je peste en mon for intérieur et me frotte la tempe avec ardeur pour en extraire qui sait ? Une mince réminiscence. Pourquoi aurais-je proposé…ah mais oui bien sûr. Job. Garde-malade. Soubrette ? (Veuillez rayer la mention inutile.)

Je me frappe le front et passe outre mes pulsions meurtrières. Je redeviens un semi gentil. Semi dans la mesure où j’ai une idée noire qui vient de germer dans mon esprit malade. « Entrez, je vous prie. » Je nous dirige sans lui faire un procès de ses travers jusqu'à la cuisine. « Je vous laisse une chance de vous rattraper. Une et pas deux, notez bien ma clémence. » Je claudique vers les tiroirs pour lui indiquer où sont rangés les ustensiles, le thé, les couverts de service, les serviettes etc. etc. Enfin je m’arrête face à elle, très proche, un poil pour l’intimider, qu’elle sache qui est le patron.

« Je vais me recoucher à l’étage, première pièce à gauche. Évitez de vous perdre ailleurs ou il vous en coûtera. Bien, débrouillez-vous pour nous faire un petit-déjeuner décent que vous monterez dans ma chambre…si ce n’est pas trop vous demander. »

Je lui offre un rictus de mon cru et l’abandonne là avec la sournoise préméditation du pire. Je crains qu’elle ne casse la moitié de la vaisselle et d’un autre côté, je me gausse de sa maladresse, m’attendant à ce qu’elle échoue à cette épreuve que je lui impose.
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MessageSujet: Re: Tirez la bobinnette et le génie cherra. [Eleazar & Aislinn]   Tirez la bobinnette et le génie cherra. [Eleazar & Aislinn] EmptyLun 4 Fév - 19:05

    Tirez la bobinnette et le génie cherra. [Eleazar & Aislinn] Tumblrmase0ftxnh1qaweqh
    Il n'avait pas l'air emballé par sa présence, et c'était tout un euphémisme de présenter la chose ainsi. Au moins, le lascar était facile à cerner : il faisait la tête, n'aimait pas Aislinn et aimait encore moins la voir se pointer sur le pas de sa porte, alors même qu'elle agissait à sa propre demande, et que cela ne la réjouissait pas des masses non plus. Mais elle n'avait jamais essayé d'écraser les doigts et les mains de quelqu'un qu'elle voulait laisser dehors ! Non pas que ce soit de son genre, de toute façon, de laisser quelqu'un dehors. Et puis, il n'y avait pas une foule de gens qui venaient toquer à la porte du manoir isolé du chapelier. Peut-être devraient-ils échanger ? Car l'homme en face d'elle était plutôt du goût de rester tout seul dans son antre et de refouler ses visiteurs sans la moindre politesse. A moins que cela ne soit que dans son cas à elle ? En tous cas, elle sentait distinctement une légère pression sur la porte, comme si celle-ci avait bien envie – et de sa volonté propre, puisqu''il n'était pas du tout de ce qui auraient un désir aussi méchant et cruel – d'entrer en contact brutal avec Aislinn. Comme pour lui faire mal, et la foutre dehors avec violence, en somme.

    Aislinn n'était pas du tout d'accord, elle se faisait assez de bleus toute seule, pas besoin d'aide, merci beaucoup. Elle se tenait donc là, sur le seuil bien décidée à ne pas laisser ses doigts dans l'encadrement. Et elle s'excusait sincèrement, d'une manière sans doute pitoyable dans les yeux de son auditeur, et certainement en vain. Elle ne se faisait pas d'illusion, et n'attendait pas une embrassade chaleureuse dans laquelle tout serait pardonné.

    Pourtant, son discours eut un effet visible sur le sombre individu. Il semblait...surpris. Le mot était juste : il luttait pour garder un visage de vilain sauvage, mais il était déboussolé par l'affirmation, comme s'il ne souvenait pas pourquoi il avait bien lui proposer quelque chose d'aussi … insensé. Vous lui en direz tant ! Aislinn n'avait pas compris non plus d'où pouvait bien provenir une telle proposition de job. Il attendait qu'elle fasse quoi au juste ? Infirmière ? Papy-sitter ? Le ménage ? Le service en petite tenue ? La proposition tombait tellement de nulle part que tous les paris pouvaient être ouverts. Ce qu'elle savait, c'était qu'elle voulait à la fois se racheter – car depuis leur rencontre, il y avait du lourd sur son dossier – et l'aider, faire de son mieux pour l'aider et lui rendre la vie plus facile. Alors même qu'il allait tout faire pour compliquer la sienne, mais Aislinn était trop naïve pour s'en rendre compte dès à présent.

    « Entrez, je vous prie. » Waouh. Il la faisait entrer sans lui crier dessus ? Peut-être que le thé avait bel et bien eu des vertus apaisantes, et qu'il avait finit par se détendre. L'apprécier ? … Ne nous avançons pas trop, malgré la lueur d'espoir qui brillait dans les yeux de la rouquine. Trop heureuse de se voir enfin autorisée à entrer dans la demeure, Aislinn obéit en silence. « Je vous laisse une chance de vous rattraper. Une et pas deux, notez bien ma clémence. » C'était déjà plus que ce qu'elle avait espérer en croisant son regard furieux. Autant elle s'était rendue sur les lieux pleine d'espoir, autant l'accueil qui lui avait été fait lui avait fait craindre de se faire jeter dehors à coups de fusil. Aislinn acquiesça, se mordant la langue pour se forcer à garder le silence. Ce n'était pas le moment de pépier à tort et à travers comme elle aimait tant, chut, chut. Ne pas lui donner une bonne raison de revenir sur sa généreuse proposition.
    Alors elle suivait, elle écoutait les indications qu'il lui donnait. Soyons plus précis : cela ressemblait bien plus à des ordres qu'à une visite guidée de la cuisine. Aislinn n'aimait pas qu'on lui donne des ordres. Soit elle n'avait aucune envie de les suivre, soit elle n'y arrivait tout simplement pas, et faisait tout à côté.

    Mais elle ferait un effort, la preuve en était qu'elle se concentrait et s'efforçait de tout retenir, pointant du doigt les emplacements après qu'il les ait montré. Elle ne se rendit compte de l'approche de l'apothicaire que lorsque celui-ci vient s'intercaler dans son champs de vision: la jeune femme releva le regard pour tomber nez à nez avec l'apothicaire, soudainement beaucoup plus proche d'elle et qui la regardait d'un air qui se voulait visiblement sévère. Durant un demi-seconde, Aislinn ouvrit de grands yeux, se demandant ce qu'elle avait bien pu encore faire, alors qu'elle était restée silencieuse et presque immobile.

    Elle se détendit légèrement lorsqu'il prit la parole: « Je vais me recoucher à l’étage, première pièce à gauche. Évitez de vous perdre ailleurs ou il vous en coûtera. Bien, débrouillez-vous pour nous faire un petit-déjeuner décent que vous monterez dans ma chambre…si ce n’est pas trop vous demander. » Des instructions, encore des instructions. Par bonheur, il s'agissait d'une mission qu'elle était tout à fait capable de remplir: faire et monter un petit-déjeuner dans une chambre. Si elle n'avait pas l'habitude des petit-déjeuners au lit, elle était coutumière des tea party et des petit-déjeuners gargantuesques. Et elle savait monter des escaliers, tout irait donc bien. Et il était presque poli, à lui demander « si ce n'était pas trop lui demander ». Aislinn avait l'impression qu'il y avait un léger sarcasme contenu dans ces derniers mots, voire une provocation, mais elle l'ignora et répondit avec un sourire innocent et poli.

     « -Oui, m'sieur, à vos ordres, m'sieur. Et je suis venue pour ça, non, pour que vous me demandiez enfin de vous aider ? »

    Il n'y avait nulle moquerie dans ses m'sieurs, hein : Aislinn était simplement une fille polie, peut-être même trop attachée à la politesse. La politesse et les bonnes manières étaient la meilleure manière qu'elle avait trouvé pour tenter de démontrer qu'elle n'était pas une sauvage stupide. Elle était bien éduquée et pleine de bonne volonté, même si elle s'emmêlait parfois les pinceaux. Alors que l'homme disparaissait à l'étage, elle lança dans sa direction :

    « -Et on se perds rarement volontairement ! »

    Qu'il l'entende ou non elle s'en fichait. Comme une gamine, elle tira la langue au vide, avant de se rappeler qu'elle n'avait plus l'âge depuis longtemps. Elle se perdait souvent, c'était tout, et c'était un sujet sensible. Se perdre dans la forêt, passait encore, mais elle se perdait également souvent dans Storybrooke, qui n'était pas vraiment un modèle de grand dédale. C'était pitoyable, avec un tel sens de l'orientation elle pouvait finir par se perdre dans un autre monde que cela ne ferait pas de grande différence.

    Elle tourbillonna sur elle-même, tapa dans ses mains pour se motiver. Monsieur voulait un petit-déjeuner décent, elle lui offrirait un petit-déjeuner royal ! Son oeil – exercé il est vrai – eut tôt fait d'apercevoir des boîtes de thé qui trônaient dans un coin et tout ce qui lui fallait pour réaliser un bon thé. Aislinn retrouva automatiquement son sourire : voilà par où il fallait commencer. La jeune femme mit le thé en route, tout en sortant un plateau du placard que lui avait désigné son nouveau patron. Comme quoi, elle avait bien écouté ! Maintenant, le remplir !

    « How doth the little crocodile
    Improve his shining tail,
    And pour the waters of the Nile
    On every golden scale! »


    La jeune femme se mit à s'agiter dans tous les sens, chantonnant à mi voix une comptine sans queue ni tête. Elle ouvrait les placards, les refermer, les rouvrait, se trompait un millier de fois sur où était quoi, mais elle préparait un petit-déjeuner gargantuesque qui aurait fait plaisir à la reine de coeur elle-même.
    Il était sec comme un coucou ! Il fallait le remplumer, le pauvre homme ! Il ne mangeait pas quand il n'avait personne pour le servir, tel un aristocrate désuet et peu aimable ? « Non, je suis trop bien pour ouvrir un tiroir moi-même et trop vieux pour me baisser pour ouvrir un placard et du coup je ne manque pas avant qu'une âme généreuse m'apporte le petit déjeuner au lit ? » Eh bien, elle allait remédier à ce problème ! Tasse, soucoupe, petite cuillère attendaient déjà dans la plateau : elle y ajouta la théière fumante après y avoir prélevé une petite tasse pour elle-même. Oui, c'était mal, mais elle ne savait pas résister au thé. Tout en sirotant la demi-tasse qu'elle s'était offerte, Aislinn entreprit de vider les réserves de nourriture de l'apothicaire.

    Il n'avait pas intérêt à cacher de poisons dans sa cuisine. Cette pensée immobilisa un instant la rousse au beau milieu de la cuisine. Elle l'avait déjà drogué, elle n'avait envie de l'empoisonner ensuite. Elle baissa les yeux sur la mangue qu'elle tenait dans une main et la marmelade à l'orange amère qui se trouvait dans l'autre. Elle ne risquait pas grand chose avec ça, si ? Sans se couper un doigt, ô miracle parmi les miracles, elle fit quelques tartines, et déposa des dés de mangue dans une coupelle. Ca manquait de quelque chose. Un oeuf ? Du bacon ? Des pâtisseries ? … Oh oui, bonne idée ! Aislinn se mit en devoir de retourner toute la cuisine – sans causer grand désordre cependant, ne vous mettez pas tout de suite à crier – pour mettre la main sur … des pâtisseries. Sans doute. Ce n'était pas tout à fait similaire à ce dont elle avait l'habitude cependant. Cela avait l'air délicieux, sucré, bourratif et juste...

    Le ventre d'Aislinn gargouilla à la vie des gourmandises. Mon dieu, c'était là qu'elle se rappelait qu'elle n'avait pas déjeuné. Elle en engloutit une – pour vérifier que ce n'était pas du poison, elle était une bonne petite employée – posa une assiette pleine de ses merveilles sur la plateau, et coinça une dernière entre ses dents, avant d'affronter la montée de l'escalier.

    « How cheerfully he seems to grin,
    How neatly spreads his claws,
    And welcomes little fishes in,
    With gently smiling jaws! »


    …. Ne soyez pas mauvaises langues, non Aislinn n'a rien fait tomber dans les escaliers. Mais elle se retrouvait à présent sur le palier du premier étage face à un dilemme cornélien. Quelle porte ? Où avait-il dit être ? .. Et où voulait-elle le trouver ? Lorsqu'elle se trouvait devant un choix multiple de porte, Aislinn avait la fâcheuse habitude de toutes les ouvrir unes par unes : cette fois-ci ne dérogerait pas à la règle, en déplaise au patron ! Juchant son plateau sur sa hanche, la jeune femme ouvrit précautionneusement la première porte à droite, histoire d'y jeter un coup d'oeil curieux. Les premières secondes, elle ne vit rien et osa faire quelques pas à l'intérieur. Jusqu'à ce qu'elle aperçoive un serpent. Puis un deuxième. Puis un... bref, vous avez compris, elle avait mis les pieds dans un vivarium. Un putain de vivarium.

    Un putain de vivarium avec des serpents dedans.
    Aislinn n'avait pas particulièrement des serpents, elle n'aimait pas ça, n'était pas à l'aise face à eux. Et ces saloperies bouffaient des lapins vivants. Comment était-elle censé réagir hein ? A part en nettoyant le vivarium au lance-flamme.
    Aislinn poussa un cri. C'était le plus évident, de laisser échapper un perçant cri de surprise. Presque aussitôt, elle se ressaisit, et ressortit, claquement vivement la porte derrière elle. Mon dieu, où était-elle tombée ? Dire qu'elle considérait son propre manoir comme bizarre ! Sur quoi allait tomber à la prochaine porte ? Une salle de torture ? Des oubliettes ? La bouche pleine de miettes, l'air plus que nerveuse, Aislinn ouvrit enfin la bonne porte. Elle redoutait un peu l'accueil qui allait lui être fait. Elle s'approcha de lui avec un air un peu craintif, pas tout à fait remise de la rencontre avec les serpents, et jetant quelques regards à la ronde pour vérifier qu'un de ses spécimens ne s'étaient pas glissé dans le lit. Aislinn se força cependant à sourire pour reprendre le contrôle de ses nerfs.

    « - Le petit-déjeuner est servit !... Nooooon ! »

    A priori, le contrôle des nerfs d'Aislinn n'était pas tout à fait opérationnel : quand elle s'avança pour poser le plateau sur le lit, entre ses mains un peu tremblantes, le capharnaüm de la pièce et le regarde de l'homme, elle lâcha le plateau quelques centimètres avant qu'il ne soit en sécurité. D'un réflexe paniqué elle réussit à sauver les meubles, ou plus exactement la nourriture. Par contre, le thé brûlant et odorant gicla hors de la tasse et de la théière pour atterrir... Sur Jafar.
    Non, non, non. D'émotion, Aislinn se laissa tomber à genoux près du lit, les bras sur le couvre-lit, la tête enfoncée dans la couverture. Désespérée. Ce n'était pas possible. Elle aurait bien eu envie de se jeter par la fenêtre si elle n'était pas certaine qu'il allait la jeter avant.
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MessageSujet: Re: Tirez la bobinnette et le génie cherra. [Eleazar & Aislinn]   Tirez la bobinnette et le génie cherra. [Eleazar & Aislinn] EmptyDim 10 Fév - 2:35




« What you've done »


J’aurais pu lui faire trente-six mille schémas de la cuisine qu’elle n’aurait certainement rien retrouvé ni la théière ni les marmelades ni le sucre, niet. Elle semble complètement à la ramasse ma pauvre fille. J’observe son air qui se paume à mesure que je développe mes explications. C’est à croire que l’intelligence a quitté son corps depuis longtemps, fuyant le plus vite possible cet énergumène écervelé. Ne soyons pas trop mauvaise langue, voyons Jafar. Cela part d’une bonne intention, mais « qui dit bonne intention, dit emmerdes à l’arrivée » (Dicton aussi vieux que le monde). J’essaye de me faire une raison. Maintenant qu’elle est là, autant qu’elle fasse quelque chose d’utile ! La renvoyer sur-le-champ serait…méchant ? Cruel ? Inhumain ?

De toute évidence, elle partira tôt ou tard, espérons seulement que ce soit le « tôt » qui prime. Ma notion de seconde chance étant extrêmement limitée, je sens qu’elle ne fera pas long feu par ici. Je sais reconnaître les doués et les moins vifs, elle fait évidemment partie de la seconde catégorie de ces personnes incapables et incompétentes, des handicapés de la vie, des assistés sociaux. Ne comptez pas sur moi pour lui venir en aide, demerdiert sie sich. Même son sourire et sa naïveté démesurée ne m’émeuvent point.

« Oui, m'sieur, à vos ordres, m'sieur. Et je suis venue pour ça, non, pour que vous me demandiez enfin de vous aider ? » On se croirait à l’armée, moi en sergent instructeur. Le « enfin » me fait crisser des dents. Je retiens de justesse une réplique cinglante. Je me contente d’un borborygme affirmatif et me détourne d’elle avec cet air dédaigneux qui me colle à la face. Ses derniers propos, je ne les entends même pas, trop occupé à ne pas me rompre le cou dans cet escalier de malheur. C’est encore la java dans ma tête, j’ai absolument besoin de calme.

Je m’affale sur mon lit, bras en croix. Par les démons d’Agrabah, enfin tranquille. Je ferme les yeux avec soulagement. Ma respiration se régule. Mes membres s’affaissent. Je nage dans un bonheur parfaitement artificiel et éphémère – je le sais, donc je m’en délecte davantage. Je fais une micro sieste, réveillé par intermittence par quelques bruits suspects. La demoiselle s’affaire, c’est bien. Bien…
bien…C’est fou comme le temps passe vite quand on est confortablement installé sous sa couette, à roupiller de tout son soûl. Ma conscience me dit de garder mes sens en éveil au cas où elle foutrait le feu à la baraque, mais mon corps, lui, ne résiste pas, il tombe lourdement dans une torpeur prévisible après tous ces événements qui se sont enchaînés sans discontinuer. Pas une minute de répit avec la folle d’en bas !

Un cri d’ailleurs réveille le mort-vivant. Je reviens à moi, me redresse d’un coup sur mon séant. Plaît-il ? J’ai la nausée, ce n’est pas commode pour analyser ce qui m’entoure. En tout cas, j’ai rapidement la réponse à ma question. Ma bienfaitrice débarque comme une furie dans la chambre. Mais qu’est-ce que c’est que ce bazar bon sang ? J’ai à peine le temps de réagir qu’un liquide brûlant m’ôte tous les mots bienséants qui auraient pu me venir à la bouche et qui sont en l’occurrence recalés. La situation exige quelques jurons bien sentis. Remplaçons ces imprécations et anathèmes que mon bon goût refuse de retranscrire ici par de vagues substituts sur lesquels la censure morale n’a aucun effet : « Palimpseste à roulettes - sigisbée oisif - boustrophédon égorgé - peinture sur anacoluthe - sycophante barjo… » Ne choquons pas les âmes sensibles je vous prie.

Je rugis. Mon hurlement résonne dans toutes les pièces du manoir, harmonie dégénérative, triste colère non contenue. Je m’acharne d’abord sur la vaisselle que j’envoie valser dans tous les coins. De rage, je me lève brusquement, attrape l’impertinente par le col, la secoue dans tous les sens pour en faire sortir l’imbécilité. « Sortez de chez moi !!! Allez embêter votre prochain. Ne vous avisez plus de revenir ici ! » Je la traîne jusque sur le palier sans ménagement, jetant un regard énervé sur toutes les choses susceptibles de servir d’arme, bref n’importe quoi qui puisse purger mon agitation. Parapluie, statue, vase, hallebarde, fusil à pompe, pelle, tronçonneuse, scie, tenailles, fer à souder…Je me saisis finalement d’un club de golf (seul objet à proximité) afin d’écrabouiller la vermine. Je suis dans un état pitoyable comme vous pouvez le constater. Je ne saurais dire ce qui arrête mon geste à temps, avant l’inexorable. Je bug en plein mouvement pourtant bien parti. Elle a le temps de filer. Je me lance maladroitement à sa poursuite. Fatalement, je trébuche et suis emporté dans ma chute au bas des escaliers. Ça y est. Elle m’a tué, pour de bon. Plus pâle que jamais, mon traître de corps dit : achevez-moi. Je gis, à semi inconscient, mimant je-ne-sais quel martyr de naguère. Tout mon fol emportement s’est envolé. Le K.O. total. Aislinn 1- Eléazar 0.


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MessageSujet: Re: Tirez la bobinnette et le génie cherra. [Eleazar & Aislinn]   Tirez la bobinnette et le génie cherra. [Eleazar & Aislinn] EmptyLun 11 Fév - 18:11

    Tirez la bobinnette et le génie cherra. [Eleazar & Aislinn] Tumblrmba2zfjdwf1rv3a9b
    Aislinn avait toujours été du genre maladroite, mais habituellement, à partir du moment où le plateau contenait du thé, elle se pliait en quatre et aucune goutte n'était renversée. Son équilibre s'adaptait à ses priorités. Enfin d'habitude: car à présent elle avait causé l'un des plus grands désastres jamais effectués dans sa petite existence. En soi, ce n'était pas dramatique : juste un peu de thé renversé. C'était une honte de gâcher ainsi du thé, et Aislinn s'en serait de toute manière désolée.
    Sauf que là, l'heure était grave : elle avait renversé du thé brûlant sur le vieil ours mal-léché. Déjà qu'il n'était pas bien aimable ni convaincu par ses capacités...

    Aislinn avait les yeux fermés, la tête cachée. Elle attendait l'orage qui allait lui tomber sur le crâne. Ah ça, pas de doute, elle allait se faire engueuler. L'idée de s'excuser platement et comme une belle carpette usée ne lui effleura pas l'esprit : il n'en aurait rien à secouer, elle en aurait mangé le chapeau de Jefferson tellement elle en était convaincue. Le pire étant qu'elle avait vraiment voulu bien faire, tout était parfait et... et il y avait eu les serpents. Elle venait tout juste de se lever, avait failli se prendre une porte dans la figure et était atterrie dans un vivarium alors qu'elle haïssait les serpents. Excusez du peu, mais il y avait de quoi être un peu sur les nerfs et tourneboulée : oui, Aislinn avait été chamboulée au point de laisser échapper le plateau, mais quoi, les gens normaux pouvaient avoir cette réaction !

    « Palimpseste à roulettes - sigisbée oisif - boustrophédon égorgé - peinture sur anacoluthe - sycophante barjo… » Une salve d'insultes. Vraiment, des insultes fantastiques, fleuries, très imaginatives, et utilisant des mots dont le chaste esprit d'Aislinn n'avait jamais eu le moindre indice de l'existence. Si elle avait eu cinq minutes, elle les aurait pris en note, histoire d'enrichir son vocabulaire qui n'était pas tout-à-fait aussi riche qu'elle l'aurait souhaité dans ce domaine.

    Malencontreusement, elle devait en premier lieu sauver sa peau. L'homme qu'elle avait trouvé sur le trottoir avait retrouvé du poil de la bête dans sa fureur, se mettant à hurler tous les sentiments négatifs et violents qu'elle lui inspirait. Aislinn se pensait assez courageuse pour encaisser, après tout ce n'était pas la première fois qu'elle méritait de se faire hurler dessus par l'apothicaire... Lors de leur première rencontre, il lui avait dit qu'il n'était « pas calme » ou quelque chose de ce goût là, dont la formulation échappait à l'esprit tordu et timide d'Aislinn. Le seul point important était qu'elle en avait à présent la démonstration en images et avec le son, s'il vous plaît.

    Et la vaisselle volait. On pouvait lancer la vaisselle pour s'amuser, comme un frisbee ou pour voir jusque où ses petites choses volaient, pas de problème, hein, Aislinn comprenait... Mais ici la vaisselle fut suivie de la nourriture, et l'objectif était clairement agressif. La rousse réussit à tout éviter tout en restant dans la pièce, et elle aurait pu se réjouir de ce succès si ses chances de survie n'avait pas continuer à décroître de manière proportionnelle à l'augmentation de la fureur de l'homme. Et sa colère atteignait des pics assez incroyables. Mon dieu, un coup il était incapable de se relever, l'autre coup il se transformait en Hulk, elle n'avait pas signé pour ça !

    Aislinn n'eut pas le temps de bouger, de protester, de s'excuser, de ramper au sol, déjà il venait la saisir par le col, la soulever du sol et la secouer comme un prunier. Aislinn émit à peine un couinement de surprise, choquée et perturbée par le traitement qu'on lui infligeait. « Sortez de chez moi !!! Allez embêter votre prochain. Ne vous avisez plus de revenir ici ! » … Le plan initial était d'aider son prochain, et elle avait essayé, mais il n'y avait pas mis du sien le prochain ! Le reste des paroles de son tortionnaire lui passèrent au-dessus de la tête alors qu'elle était se débattait tant bien que mal, cherchant à reprendre sa liberté.

    « -Lâchez-moi ! Vous êtes complètement fou ! Lâchez-moi !»

    Mais elle ne faisait pas le poids contre la rage d'un homme adulte subitement en pleine possession de ses moyens. Encore moins puisqu'elle même n'était pas en possession de ces moyens, trop désorientée et perdue qu'elle était. Il était fou. Et pas fou de la jolie folie des proches d'Aislinn, fou de la folie où il avait le meurtre dans les yeux et un club de golf dans la main. Il la lâcha un instant. Juste le temps que la jeune femme puisse avoir un nouvel aperçu d'à quel point il voulait sa mort, à quel point ce qui brillait dans ses yeux était mauvais. Et aussi, surtout, juste le temps pour elle de se faire la malle . La jeune femme reprit son équilibre et sans même s'accorder une seconde pour y penser, dévala les escaliers les plus proches, revenant près de la porte du manoir, mettant toute la hauteur des marches entre elle et son agresseur.

    La main sur la poignée de la porte, Aislinn s'immobilisa. Fracas, boucan, craquement. Boumbadaboum. Quelqu'un venait de tomber dans l'escalier. Aislinn soupira, leva les yeux au ciel, et sans lâcher la porte ( aussi appelée voie de la liberté et de la sécurité ) se retourna très lentement, très très lentement, sachant déjà qu'elle allait le regretter.
    Effectivement, il était allongé en bas des escaliers. De là où elle était Aislinn pouvait voir qu'il était mal en point. Genre très mal en point. En même temps, il venait de dégringoler une volée de marches assez imposante, cela ne faisait jamais du bien. Il ne bougeait plus.
    Aislinn compta lentement jusqu'à dix, sans cligner des yeux, sans détacher son regard une seconde de l'individu agonisant à quelques mètres. Pas de mouvement ? … Merde. Elle eut un soupire furieux, et lâcha la porte avec un geste découragé.

    «- Oh non, non, non. Si vous êtes mort, je... »

    Aislinn interrompit sa promesse menaçante, en cours de route. S'il était mort, elle allait en prison, un point c'est tout. Est-ce qu'on l'a laisserait avoir du thé et des chocolats là haut ? Elle ne voulait pas aller en prison. Du tout du tout.
    Elle se rapprocha à pas lents, prudents. Sa gentillesse la perdrait. Sa gentillesse la foutait toujours dans les ennuis jusqu'au cou. Aislinn inspira un bon coup, pour calmer son souffle haletant, et se frotta les yeux pour chasser les larmes traumatisée qui étaient venues s'y nicher. Elle avait envie de pleurer. De pleurer et de courir pleurnicher à la maison. La rousse s'accroupit près du mort, pour l'observer d'un air inquiet. Il ne bougeait pas, il avait les yeux fermés

    « - Dites moi que vous n'êtes pas mort et je vous laisse agoniser tout seul sur votre parquet, promis. Je suis déso... » Aislinn s'interrompit et leva les yeux au ciel, se maudissant elle-même : « - Vous avez voulu me tuer, je ne m'excuserai pas. Mais... vivez s'il vous plaît. Je vous en prie. »

    Elle se pencha au-dessus du mort, véritablement inquiète, et cela de plus en plus. Elle lui tapota la joue, l'attrapa à son tour par le col pour le secouer doucement, sans les intentions belliqueuses. Aislinn se serait volontiers écroulée sur le cadavre en pleurant toutes les larmes de son corps. Elle se retient cependant, les larmes aux yeux, et contenta d'examiner de plus près le visage de l'apothicaire, guettant le moindre signe. Respirait-il au moins ? Tout en parlant elle approcha sa main au-dessus de ses lèvres, jusqu'à qu'un léger souffle effleure ses doigts. Elle en aurait hurlé de soulagement. Il n'était pas mort. Pas loin, mais pas mort.

    « - Aucun de nous n'a envie d'un baiser de la belle au bois dormant, alors ouvrez les yeux et je déguerpis, promis...Je ne vous aiderais même pas à remonter les escaliers, vous devrez rampez tout seul comme un grand.»

    Bon d'accord s'il ouvrait les yeux, elle ne le lâcherait pas tant qu'il aurait l'air d'avoir repris du poil de la bête. Et elle lui rétorquerait même un « vous avez besoin de moi, et toc ». Mais si cela pouvait le pousser à émettre un signe de vie... Surtout que lorsqu'elle était angoissée – et là ça faisait beaucoup d'un coup – elle avait tendance à parler beaucoup et à sangloter encore plus. Elle se contrôlait là.
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MessageSujet: Re: Tirez la bobinnette et le génie cherra. [Eleazar & Aislinn]   Tirez la bobinnette et le génie cherra. [Eleazar & Aislinn] EmptyMer 20 Fév - 21:34

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« Rest in peace »


Rouge. Noir. Rouge de colère. Noir de terreur. Rouge chimère. Noire décadence. Je nage dans une semi conscience. Il n’y a plus de sentiments, plus de sensations, plus de pensées parasites. Le néant. Ça ressemble vaguement à la mort, mais c’est un entre-deux cotonneux, extraordinairement calme, extraordinairement reposant. Je sais que je ne suis pas mort, mais je ne suis plus tout à fait vivant non plus. Ce brouillard est presque réconfortant. J’aimerais y rester encore un peu. Mais déjà, des jacassements me parviennent dans une langue que j’ai du mal à saisir. Une voix. Inquiète, paniquée, suraiguë.

« baiser …belle… dormant… promis... escaliers…ramper… seul... » Bribes, puzzle et charabia bonjour. J’ai beau retourner les mots dans tous les sens, rien ne m’inspire. C’est surréaliste. Je continue de fermer les yeux avec détermination, or je sens des secousses désagréables qui m’empêchent d’atteindre le repos éternel. Déguerpissez, laissez-moi en paix, bon sang ! « Laissez-moi mourir ! » Je ne me rends même pas compte que j’ai crié ça. Je ne reconnais pas ma propre voix, rauque, pâteuse, avec une respiration saccadée. C’est bon signe, je reviens lentement à la raison – ou pas. Je force mes paupières à se soulever. Des taches rousses m’apparaissent. A part ça, je suis complètement aveugle. Je ne vous parle pas de ma tête. Je me suis pris un menhir ou quelque chose d’approchant. Tout m’échappe. Tout conspire à me nuire. Blanc. Bobo. Bistouri. Black out.

Je soulève ma carcasse, m’appuie au mur, dérape, me rattrape à la rampe d’escalier. Je m’avance sur mes jambes bancales. Je me traîne jusqu’à la cuisine, me pose sur une chaise et sors le plus naturellement du monde une cigarette de ma poche. Je l’allume et la laisse brûler lentement entre mes doigts fébriles avant de la porter à mes lèvres. La fumée âcre me fait tousser. Je délaisse le tabac dans une coupelle prévue à cet effet avant de me retourner.

« Z’êtes qui vous ?! »

Une fille pas plus haute que trois pommes se trouve dans l’encadrement de la porte. Ses yeux vitreux me fixent avec un mélange de crainte et de soulagement. Et moi, chuis qui ? Je palpe l’arrière de mon crâne. Aïe. Je ne me rappelle de rien. Je suis tombé, okay, mais encore ? « Approchez, je ne vais pas vous bouffer. » Cette fille est peut-être le produit néfaste d’une pure hallucination de ma part – ça ne serait probablement pas la première fois.
« Pour une call-girl, vous n’êtes pas très très causante… » J’ose une phrase assertive pour la sortir de son mutisme, j’ai besoin de réponses concrètes, c’est la seule humaine du coin et s’il faut que je la bouscule un peu pour cela…

Et si ce que je dis s’avère vrai ? Foutaises. Je ne couche pas avec des gamines. (ahem) Du moins, je m’en serais tout de même rappelé ! Ce sont des choses qui ne s’oublient pas en un claquement de doigts si vous voulez mon avis. Je la regarde comme si c’était la première fois. J’ai un sourire bienveillant aux lèvres, je l’invite à venir plus près. Dans un sursaut de lucidité, je demande avec un temps de retard : « Au fait…je m’appelle comment ? » Question subsidiaire ? Question existentielle. J’espère qu’elle pourra m’éclairer…
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MessageSujet: Re: Tirez la bobinnette et le génie cherra. [Eleazar & Aislinn]   Tirez la bobinnette et le génie cherra. [Eleazar & Aislinn] EmptyJeu 28 Fév - 21:06

    Tirez la bobinnette et le génie cherra. [Eleazar & Aislinn] Tumblrmcbyml8vkh1rv3a9b
    Pour un type habitué aux call-girl, vous êtes plutôt radin.

    Toute l'attention d'Aislinn était concentrée sur l'inconscient évanoui au sol. Elle guettait le moindre battement de paupières, frémissement de cils, bave au coin des lèvres... Elle ne s'attendait pas vraiment à un cri à réveiller les morts. En même temps, c'était peut-être pour ça qu'il avait crié, du coup. « Laissez-moi mourir ! » La rouquine répondit de la même façon : par un petit cri surpris. Les morts ou mourants n'étaient pas censés crier, que diable, un peu de tenue et de logique dans ce bas monde !
    Bon, à la décharge de l'apothicaire, il n'était pas vraiment mort : il bougeait à présent. Fort lentement et péniblement, mais il bougeait. Il semblait être tout aussi mal en point que lorsqu'elle l'avait trouvé au coin de la rue. Une véritable loque souffreteuse. Aislinn remarqua soudain qu'il n'était pas si vieux que ça, l'ancêtre, mais vu son état, Aislinn avait toujours l'impression qu'il allait lui claquer entre les doigts. Enfin, quand il n'essayait pas de le tuer, là il gagnait soudain une jeunesse et vigueur inquiétantes.

    Aislinn se laissa tomber sur les fesses, juste à côté de l'ancien emplacement du cadavre. Un peu surprise, un peu sonnée. Elle aimait le changement, mais ça s'enchaînait drôlement vite là quand même. Sans s'occuper d'elle, il se dirigea clopin-clopant vers la cuisine. La rousse resta un moment immobile à le regarder s'éloigner, avant de se relever lentement, discrètement. Il allait encore tomber, elle était prête à le parier.
    Mais non, même pas, c'était décevant. Il s'assit sur une chaise et sortit une cigarette. La fumée ne la dérangeait pas, elle, mais c'était tout sauf malin. Fumer quand on a déjà du mal à marcher sans râler comme un sagouin, est une fort mauvaise idée. Aislinn s'apprêta à reprendre son courage à deux mains – l'épisode du club de golf avait un peu entamé son impulsivité naturelle, merde, ça doit faire mal ses trucs là - pour le lui dire haut et fort, mais la suite la rendit muette. Pouf, plus d'Aislinn pipelette.

    « Z’êtes qui vous ?! » … Absolument pas prévu au programme. Merci d'envoyer vos questions à l'avance, histoire qu'une réponse cohérente soit prévue. Aislinn s'appuya sur le chambranle de la porte, avec l'envie soudaine de s'y cacher, de s'y dissimuler et de se fondre dans le bois. Pourquoi, pourquoi par tous les dieux et pouvoirs existants semblait-elle toujours tomber de nulle part ? Depuis leur rencontre, le lézard – oui excusez moi il la fixait souvent avec un air de lézard qui se demanderait si se débarrasser d'elle vaudrait vraiment le coup du dérangement . Oui les lézards d'Aislinn sont pas mal bizarres. - faisait tout pour lui montrer qu'elle n'était pas la bienvenue et qu'elle n'avait rien à foutre là. Oui, beh, hein, on invite pas des inconnues chez soit !

    ...Tiens, elle ne s'était jamais présentée. Oups. A sa décharge, elle ne savait toujours pas le nom de son vis-à-vis non plus. Ne jamais entrer dans les baraques des inconnues : leçon de bon sens oubliée par Aislinn numéro 452.

    « Approchez, je ne vais pas vous bouffer. » Euuh oui, merci du conseil, mais l'expérience a plutôt prouvé le contraire. Pourtant, assez courageusement, Aislinn fit un pas en avant, sans même y réfléchir plus que ça. Non,elle n'était ni soumise, ni stupide : elle faisait preuve de bonne volonté, na. Et elle s'arrangea au passage pour qu'une chaise se trouve entre son bourreau ...maître...employeur et elle : si une nouvelle pulsion meurtrière le prenait soudain, il y avait une chance sur deux qu'il trébuche, se prenne la chaise et lui donne le temps de refluer à nouveau vers la porte d'entrée.
    Oui, actuellement, Aislinn faisait très « lapin pris dans la lueur des phares. »
    « Pour une call-girl, vous n’êtes pas très très causante… » … Mais je t'emmerde l'ancêtre ! Aislinn réprima cette répartie en se mordant la lèvre. Jusqu'au sang. Soit polie, ma fille, soit polie. Pis il n'était pas vieux. Et quand il avait l'air gentil, il donnait presque l'envie d'être son ami. Presque. Elle le regarda, stupéfaite :

    «  -Depuis quand une call-girl doit être causante ? D'habitude, je parle, je parle et vous voulez m'éviscérer et me balancer par la fenêtre. »

    … Mots qui allaient tout à fait avec leur précédente altercation. Mais plus du tout avec l'air... gentil qu'affichait à présent l'homme. Merde. C'était presque flippant. Aislinn répondit à son sourire... gentil et amical par un autre tout aussi gentil, mais un peu hésitant. Elle était naïve, et donc toute prête à sauter au cou de l'homme et à lui refaire un thé, dans la choix et la bonne humeur. Si cinq minutes auparavant il ne l'avait pas poursuivie avec un club de golf. Où était l'objet, d'ailleurs ? Plus dans la pièce ? Génial.
    « Au fait…je m’appelle comment ? » Aislinn leva un sourcil ahuri. Elle devait avoir l'air bête mais... C'était quoi, la nouvelle mode des questions stupides ? ...Surtout qu'elle n'avait pas la moindre réponse à lui proposer.

    « - … Pas la moindre idée. Vous avez oublié l'étape politesse, présentations, feuille de paie, thé et petits gâteaux. … Vous vous êtes cogné la tête. »

    Aislinn avait récupéré une partie de son aplomb, et agitait les mains tout en babillant. Si au début de sa réponse, elle haussait les épaules d'un air peu concerné, son naturel repris vite le dessus: elle eut une moue, désolée de ne pas pouvoir lui apporter de meilleure réponse. Tout ce qu'elle savait c'était qu'il était apothicaire, de mauvaise humeur et qu'il avait des serpents. Monde de fous.
    Elle le rejoint, le regardant avec une certaine inquiétude. Il ne se rappelait vraiment pas qui il était ? ...S'il devenait gentil au passage, c'était une bonne nouvelle. Mais c'était pas bon pour autant. Elle se rappela sa première question et se présenta enfin :

    « - Je m'appelle Aislinn, Aislinn Liddell. Linn.  Enchantée de re-faire votre connaissance. Vous... voulez voir un médecin ? »

    Si c'était bien lui, il lui répondrait certainement : « pourquoi, vous êtes médecin, allez vous faire voir ». La routine, y a que ça de vrai.
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MessageSujet: Re: Tirez la bobinnette et le génie cherra. [Eleazar & Aislinn]   Tirez la bobinnette et le génie cherra. [Eleazar & Aislinn] EmptyDim 10 Mar - 14:18




« Hello sunshine ! »


J’ai l’œil vitreux, la gorge sèche, la tête en vrac. Manifestement, les rouages de ma mémoire ne fonctionnent plus très bien. La fille est aussi particulièrement toquée, elle ne m’aide pas à me souvenir de l’épisode précédent que j’ai vraisemblablement loupé et pour le coup, que j’ai parfaitement zappé, enraillé, expédié. Des images confuses remontent à la surface, mais impossible de faire le tri entre les absurdités (éléphants roses et pacotilles) et les faits (chute brutale dans les escaliers si j’en crois ses dires). Quant à mon nom, c’est une vraie charade. Bordel.

Enfin, elle se met à piailler. Sa voix stridente m’exaspère. Peut-être que c’est mieux quand elle la boucle. « Depuis quand une call-girl doit être causante ? D'habitude, je parle, je parle et vous voulez m'éviscérer et me balancer par la fenêtre. » Moi, le gentleman, humble commerçant, mélomane à ses heures perdues, l’amoureux des serpents ? Moi, vouloir du mal à une petite créature de son espèce ? Jamais ! Je me rebiffe d’un seul coup sous l’insulte. Je n’arrive toujours pas à la remettre, bon, tant pis, je vais faire avec. Je me frotte la joue mal rasée avec perplexité. Quant au débat sur les call-girls, je me dois de signaler leur fort potentiel en tant que psychologues. En plus de vous faire du bien, elles vous écoutent sans jamais vous contredire.

Elle continue de brailler, l’animal. « …Vous vous êtes cogné la tête. » La seule réponse claire de la journée. Merci bien. J’avais remarqué. Par conséquent, diagnostique rapide : je suis tombé, j’ai perdu la mémoire et je ne sais plus exactement qui j’suis, mon interlocutrice est mon employée, elle s’appelle Aislinn, elle est un peu cinglée sur les bords. La situation est loin d’être tragique, mais ce n’est pas très rassurant non plus. Je fouille dans mes poches et déniche l’une de mes cartes de visite. « Enchanté. Euh…Eléazar Mordred… » Je prononce ces syllabes plusieurs fois. Il s’en est fallu de peu pour que j’aie vraiment besoin d’un Doc. « Allez vous faire fou...hum non ça ira, y’a pas mort d’homme. » Ma voix fait les montagnes russes, passant de l'irrévérence à la politesse limite condescendante. WTF. J’dois vraiment être déstabilisant. Moi-même j’oscille entre des comportements contradictoires. « Prenez ça. » ajouté-je sur un ton pète-sec. Je lui tends un biper. L’objet démoniaque sert pour les urgences, pas la peine de lui expliquer, si ?

Je me lève maladroitement, l’attrape par le bras et l’entraîne à ma suite d’un pas légèrement chancelant mais bien déterminé. « J’vous ramène. » Mes impulsions sont étranges bien que cela me paraisse naturel. D'extérieur, le tableau est sans doute désopilant. Il pleut. Pas de la petite pluie, non, la vraie pluie diluvienne. J’suis en transe. Peut-être qu’elle n’a pas tort, un médecin, deux cachets et au lit. Je suis balloté entre la colère, la violence, le besoin de passer mes nerfs et une forme moins nette d’attendrissement pour la jeune fille à présent trempée. Je lui ouvre la portière de la bagnole à la manière d’un gentilhomme (quand j’vous disais que je ne suis pas un si mauvais bougre hein !) et m’installe au volant. Je mets le moteur en marche machinalement. Après le coup que j’ai encaissé, j’me demande finalement si c’est une bonne idée de conduire. J’vais sûrement foncer dans le portail ou un arbre…en même temps, j’peux pas laisser la fille rentrer sous ce torrent, cela ne serait pas courtois.

J’enclenche la première. « Guidez-moi. » Sur la route – quelle route ? Je ne sais pas où ça nous mène, on s’enfonce dans les bois, top – je lui file un parchemin et un stylo. « Signez en bas et ne posez pas de questions. Je m’occuperai du reste. » La paperasse quoi. J’ai toujours sur moi des formulaires tout préparés, c’est très utile. « Vous avez quelle âge ? Célibataire, sans enfants ? Fréquence des rapports sexuels ? Non, je plaisante... » Tout ça en conduisant avec un sérieux incompréhensible, j’vous assure que c’est surréaliste comme conversation. « Bon, soyez disponible quand j’vous bipe. Je me fiche bien que votre copain et vous fricotiez ou que vous êtes en cours ou aux petits coins. Venez et c’est tout, compris ? » La pluie battante me rappelle le film Psychose. Ça me donnerait presque des idées tout ça, enterrer son corps dans les marais, faire un rituel satanique, ça n’vous tente pas, vous ? Je tais mes noires tentations et me reconcentre sur la route avant d’avoir un accident.
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MessageSujet: Re: Tirez la bobinnette et le génie cherra. [Eleazar & Aislinn]   Tirez la bobinnette et le génie cherra. [Eleazar & Aislinn] EmptyMer 13 Mar - 23:13

    Tirez la bobinnette et le génie cherra. [Eleazar & Aislinn] Tumblrmcbyml8vkh1rv3a9b

    L'endroit le plus toqué de Storybrooke, n'est pas, contre tout attente, le manoir Jefferson, mais le manoir des Mille et une Nuits. Apparemment les pièces multiples et les grandes maisons ne faisaient pas du bien au fonctionnement des ciboulots. Cela avait de quoi rendre fou, de se perdre dans sa propre baraque. Mia avait beau n'être jamais éloignée de la menace de l'asile psychiatrique, et Jefferson parfois étrange – et Aislinn elle-même avait sa part d'étrangeté de toute manière - mais chez l'apothicaire aussi, la folie se propageait à toute vitesse, c'était indéniable. Parce que, depuis qu'elle avait passé le seuil du manoir, Aislinn avait l'impression d'être tombée dans un asile de fou... ou plus exactement face à un individu à multiples personnalités. Ou bien un mouton bipolaire enragé. Au choix. C'était mignon les moutons.

    Après l'épisode du club de golf, censé être l'acmé de la confusion chez Aislinn, cela allait en vérité de mal en pis. Il observa une carte de visite, la déchiffrant comme si il la croisait pour la première fois. « Enchanté. Euh…Eléazar Mordred… » Bonjour moi, je me présente à moi-même. Monde de fous, à en perdre la tête, à ne plus savoir qui l'on était. Même si Aislinn pouvait concevoir la difficulté : il était bien difficile de savoir qui l'on était parfois, surtout que l'on changeait régulièrement, tout de même. Une fois l'une, une fois l'autre, si en plus on oubliait son prénom, c'était la panique à bord.
    Eléazar Mordred... Aislin articula silencieusement les quelques syllabes magiques qu'on venait de lui accorder. Plusieurs fois. Mon dieu, on aurait cru un virelangue particulièrement tordu, c'était presque dur à prononcer. Drôle de nom. Drôle de bonhomme.

    « Allez vous faire fou...hum non ça ira, y’a pas mort d’homme. » Enchanté-fou-ça ira. Il changeait à peine d'avis, tiens. Aislinn dodelinait d'un pied sur l'autre, ne sachant littéralement pas sur quel pied danser comme l'homme...Eléazar – retiens donc cela Aislinn, ça rime avec lézard – changeait plus souvent de ton que... oulà aucune comparaison, il venait tout juste de retourner sa veste encore . Heureusement que Aislinn avait l'habitude des gens un poil toqué – et qu'elle adorait ça, okay, elle se confessait - , parce que ce n'était pas facile à suivre... « Prenez ça. » Elle récupéra le biper, loucha dessus... Oui, mais encore ? Elle voyait ce que c'était, elle n'était pas entièrement débile, ne vous moquez pas mais... Oulà, il voulait qu'elle vienne dès qu'il la bipait ? Cela signifiait donc qu'elle était employée, embauchée, qu'il voulait bien d'elle, qu'il acceptait son aide, qu'elle allait pouvoir...le ramasser à chaque fois qu'il tombait. Renverser du thé. Le remplumer. Jeter discrètement les clubs de golf. Tomber sur des call-girls au petit matin. Mettre du sel dans le café. Lui sauter au cou folle de joie pour le remercier. Bon, ça elle résiste encore : elle se contenta de sautiller un moment, un grand sourire aux lèvres, et le biper serré dans son poing. Elle lui aurait bien fait un câlin, mais bizarre, elle sentait que ça allait pas lui plaire des masses. Alors elle essayait de montrer sa politesse, et de faire au mieux. Pas gagné.

    Ce qu'Aislinn ne percutait pas encore, c'était qu'il s'agissait d'une laisse qui la ferait accourir au bon vouloir de monsieur à toutes heures du jour et de la nuit comme un chien fidèle et paniqué qu'il se soit encore fait mal en tombant.
    Quiquequoidontoù ? Il la saisit par le bras : elle se tendit un instant, méfiante – chat échaudé craint l'eau froide, Aislinn malmenée regarde à deux fois avant de plonger quand même dans le danger, l'aventure - leur dernier contact physique ayant été plutôt violent. Merci de ne plus essayer de la tuer. « J’vous ramène. »

    « - Vous allez encore tomber et finir par vous tuer... »

    Chuchota Aislinn dans son dos alors qu'ils quittaient la maison. Elle était trop contente de la soudaine gentillesse du psycho...de son nouvel employeur pour se plaindre, et pour rechigner. Un instinct lui soufflait qu'elle devrait peut-être trouver une esquive et rentrer à pied, par ses propres moyens. Qu'elle n'avait pas envie qu'il la conduise jusqu'au manoir Jefferson...Mais elle n'écoutait jamais la petite voix dans sa tête, en outre il pleuvait. A torrent. Mon dieu. Aislinn leva, idiotement, la tête vers le ciel. Elle aimait bien la pluie, mais... c'était un peu trop là. Surtout après les émotions de la matinée. La rouquine – plus vraiment rouquine, maintenant que ses longs cheveux – et elle même – étaient trempés – rentra la tête dans les épaules, croisa les bras pour se tenir au chaud et courut dans la voiture, alors que Eléazar refermait la porte aussi poliment qu'il l'avait ouverte. Que de changement avec les insultes tarabiscotées proférées juste auparavant.

    « Guidez-moi. » Ca, elle pouvait faire. Plus ou moins. Elle n'était pas très douée niveau sens de l'orientation. Tout droit vers la forêt, vers l'extérieur de la ville. Là où vivent les psychopathes et non pas les gens civilisés. Pendant qu'il roulait dans les bois - là c'est le moment où une jeune fille normalement constituée se dit : oh mon dieu je suis dans la voiture d'un inconnu plus vieux qu'elle, dans une forêt sombre. Présentement la pensée d'Aislinn : était que la pluie s'abattait de plus en plus fort sur le pare-brise et qu'il n'était pas vraiment remis de sa chute. Elle n'avait qu'une légère inquiétude pour la route, son regard inquiet se posait plutôt sur le conducteur, qui n'avait plus toute sa tête – Bref, pendant qu'ils s'enfonçaient dans les bois jusqu'au manoir, il lui tendit un pap... non pas une feuille, un parchemin, bizarrerie qui séduit Aislinn qui obéit sagement à l'injonction : « Signez en bas et ne posez pas de questions. Je m’occuperai du reste. » Elle déposa son gribouillis de signature, sans oser lire l'officiel formulaire : beurk beurk. Oui ? Vous dites ? Elle aurait dû ? Oui beh, dès qu'elle doit faire quelque chose, elle le fait pas, et zut.

    En attendant, elle posa sagement le parchemin sur ses genoux, et tendit une oreille... surprise et préoccupée les propos de monsieur Mordred : « Vous avez quel âge ? Célibataire, sans enfants ? Fréquence des rapports sexuels ? Non, je plaisante... » … Quoi ? QUOI ?! Le sérieux de la voix d'Elézar fit manquer un battement de coeur à la jeune femme. Elle pivota brusquement la tête dans sa direction, pour le regarder, un peu abasourdie. Comment pouvait-il lui demander ça d'une voix aussi sérieuse et... et banale quoi !

    « - ...Vous m'avez fait peur... Vous avez l'air d'un psychopathe lorsque vous êtes de bonne humeur, tout en restant sérieux. Et 21 ans. »

    Et allez vous faire voir pour le reste.

    Elle se laissa retomber contre le dossier de son siège de voiture, se mordillant frénétiquement la lèvre inférieure. Non, elle n'était pas tout à fait à l'aise. Entre ses questions bizarres, et le décor environnement. Et puis zut, c'était quoi cette manie de dire n'importe quoi, hein ? La rouquine remonta ses jambes vers elle, pour passer ses bras autour de ses genoux. Elle se demanda si elle rougissait. Un peu quand même ? Elle n'osait pas penser à « fréquence des rapports sexuels ». Qu'est-ce que...hein ! Combien devait-il être frustré pour lui poser cette question !
    [i] « Bon, soyez disponible quand j’vous bipe. Je me fiche bien que votre copain et vous fricotiez ou que vous êtes en cours ou aux petits coins. Venez et c’est tout, compris ? » La rougeur qui se trouvait à présent sur les joues pâles de la rouquine était indéniable. Scregnegne. Fricoter avec son copain... Elle n'en avait même pas d'abord ! Et si jamais elle … fricotait, pourquoi est-ce qu'elle courait à sa rescousse ? Parce que tu es stupide, tu le sais bien, et tu te vois déjà en train de supplier Jeff de lâcher leurs occupations follement folles pour l'emmener en voiture, pour une «  question de vie ou de mort » . Pourquoi avait-elle signé ? Elle lui lança un regard en coin, et un mince sourire monta à ses lèvres :

    « - Oui monsieur, à vos ordres monsieur, j'espère que vous ne tomberez pas lorsque vous serez en train de … C'est là. »

    Aislinn ne finit pas sa phrase et s'interrompit d'elle-même en apercevant les lumières du manoir au travers de la pluie. Tu m'étonnes que c'est là, il aurait sans doute pu le deviner tout seul : une bâtisse de cette taille au milieu de la forêt, c'était soit la destination, soit le repaire de Jack l'Eventreur.

    Quoique le repaire de Jack l'Eventreur était peut-être dans la voiture. Aislinn se retourna vers son chauffeur et lui adressa un sourire à la fois ravi, soulagé, et pétillant : à la vue du manoir, de la maison, la rougeur de ses joues avait disparu, tout était oublié : il acceptait qu'elle s'occupe de lui, elle n'était pas morte, il s'était montré gentil – ce qui était quand même bien plus agréable que ses ronchonneries habituelles -et l'avait raccompagné de son propre chef :

    « - Merci pour tout ! »

    Pour appuyer cette expression parfaitement sincère, Aislinn se tourna vers le siège conducteur et déposa un bref baiser sur la joue de son nouvel employeur, comme si de rien n'était. Elle adressa un dernier sourire à Eleazar avant de sortir du véhicule, et de bondir jusque sur le porche, courant à toutes jambes sous la pluie. Une fois à l'abri sur le seuil, elle adressa un signe de main vers la voiture, puis rentra vite se mettre au chaud. Des vêtements chauds et sec, du thé. Enfin du thé. Elle voulait du thé.


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