Je souriais doucement. J’étais heureuse. C’était idiot à dire. Mais c’était le cas. Je ne savais pas vraiment ce qui faisait de moi ce que j’étais. Peut être la jeunesse éternelle. Peut être ces bandes dont je m’enroulais le corps tous les matins et que je retirais tous les soirs. Et ça c’était pour lui. Parce qu’il était mon soleil. Ma raison de me lever. Parce que j’étais prête à tout pour lui. Parce qu’il m’avait recueillie quand je n’avais rien d’autre dans le monde. Parce qu’il m’a toujours comprise au fond. Il a toujours su voir à travers mes artifices. Mes cheveux coupés à la garçonne. Il a toujours su que j’étais une fille, et c’est bel et bien pour ça qu’il m’a testée. Peut être plus que les autres même. Mais j’ai passé les épreuves. Je pense que je peux le dire sans me vanter. Oui j’ai passé l’épreuve avec succès. Je suis devenue son bras droit. Billy est un prénom ambigu. Un prénom mixte, et ça nous a beaucoup arrangé. On en a beaucoup joué.

Le départ pour Storybrooke était imminent, et Pan m’avait conviée à le rejoindre pour parfaire les détails de notre plan. Je souriais doucement et passais ma main sur ma nuque quand j’allais le retrouver. « bonsoir » dis-je les yeux brillants. J’avais retiré les bandes autour de mon corps. Il fallait bien qu’il puisse respirer la nuit puisque je lui refusais sa féminité toute la journée. Et la nuit était tombée depuis un bon moment déjà. Les autres lost boys devaient dormir à poings fermés quelque part. Loin d’ici. Loin de nous et de la vérité qui m’entoure. Aucun d’eux ne doit savoir. J’avais une idée que je souhaitais lui soumettre. J’avais gambergé un petit peu et j’étais arrivée à un constat assez simple. Là-bas il faudrait que je puisse me faufiler. Ne pas être découverte bien sûr. « Je pense que je devrais y apparaître sous l’apparence d’une fille. » dis-je en baissant les yeux vers mon corps. « Personne ne me soupçonnerait de faire partie de ton armée comme ça. » je souriais et levais les yeux vers lui. Il me connaissait. Il savait bien que je n’étais pas du genre à tourner autour du pot. Quand j’avais des choses à dire, je les disais. Sans détour. Les yeux rivés vers lui, j’attendais son avis sur ma proposition.

Je l’observais de loin j’étais toujours avide de savoir. Si je n’osais pas au débit perdre des initiatives – ce qui ne m’a jamais pourtant empêchée d’être franche et directe – maintenant j’osais. Et puis sans compter que de toutes manières proposer une chose ne voulait pas dire l’imposer. Quoi qu’il en soit Pan avait toujours le mot final et la décision lui revenait. C’était toujours le cas et il n’y avait aucune raison pour le remettre en cause. Ca ne nous viendrait pas à l’idée. Etions nous faibles d’esprits pour autant ? Peut être certains oui ? Mais peut être pas moi. Je pense, sans me vanter, que mon parcours ne peut que montrer que je suis forte et volontaire. Mais ça bien sûr, il n’y a que lui qui peut réellement le savoir. Et puis avouons le, je n’ai rien à prouver à qui que ce soir, mis à part lui.

La nuit noire était presque à son comble. Et je savais ou le trouver, je saurais toujours où le trouver. Il était comme une lueur vers laquelle je devais me déplacer inexorablement. C’était étrange peut être. Certains me déclareraient amoureuse. Enfin je ne vois pas qui quand même puisque je suis sensée être un garçon et que je ne sais pas si on voit beaucoup d’homosexualité chez les garçons perdus. Et puis aussi on s’en fiche un peu. Bref. Je lui exposais mon plan. Mon idée. S’il n’était pas convaincu ou bien s’il y avait des objection ça ne serait pas un problème pour moi. « J'apprécie le fait que tu te sois donné la peine de réfléchir à tes futurs objectifs et que tu t'impliques toujours autant. Il fut un temps où je me méfiais des personnes trop enthousiasme. Car au final, ils en disaient plus qu'ils n'en faisaient... » je souris doucement mais sentais un petit peu le « mais » arriver. J’étais d’accord avec lui. Les personnes enthousiastes il fallait faire attention. Est ce que je devais encore me sentir visée par ce qu’il disait. Quelque chose en moi m faisait l’être oui. Et pourtant je savais bien que j’avais tout fait et prouvé à maintes reprises que j’étais digne de confiance. Je le laissais tourner autour de moi. Il était assez rare, bien qu’il soit au courant, qu’il me voie en temps que « fille ». « Ton idée me plait. Et je suis sûr que tu la mèneras à merveille... » je me mis à rougir un petit peu. Oh très légèrement mais … quand même un peu. J’étais toujours ravie de voir qu’il me donnait raison. Et encore mieux qu’il était d’accord avec mes idées. C’était tellement plaisant et avouons le aussi, plutôt rare. « Sois en sûr. » dis-je plus déterminée que jamais. Je mourrai plutôt que d’échouer. Et oui. Je le pensais. « Et puis une pauvre petite orpheline qui n’a plus aucun souvenir. Qui ne se rappelle pas comment elle est arrivée à Storybrooke et qu’il faudrait aider. C’est pile ce qu’il faut pour qu’ils tombent dans le panneau. » je souriais très largement. Je savais pourtant qu’il ne fallait pas les prendre pour des imbéciles non plus et les sous-estimer. Mais j’étais sûre de moi.