Sujet: Soirée inattendue [Peter] Dim 7 Juil - 13:33
Madame ne devrait pas se faire de mauvais sang. Je sais bien, Abigail mais c’est plus fort que moi. Madame a bien de la chance d’avoir plu au Prince Jean.
Marianne se contenta d’hausser les épaules. La jeune servante qui peignait sa longue chevelure dorée avait été autrefois son amie. Elle devait à présent l’appeler « Madame ». Cette bonne fortune, Marianne la devait à l’intérêt que le Prince Jean lui portait. Il aurait aimé la mettre dans son lit, cela ne faisait aucun doute mais la jeune femme n’était pas une de ces jeunes gourgandines si nombreuses au palais. Elle avait esquivé, prétextant qu’elle n’avait guère le rang adéquat pour un tel honneur. Le lendemain de cette malencontreuse remarque, elle avait été bombardé noble et depuis, le prince ne se lassait pas de lui faire la cour. Oh, bien sûr, Marianne en était flattée. Combien de filles de ferme comme elle pouvaient se vanter d’avoir gravi les échelons en conservant encore leur virginité ? Mais elle s’ennuyait au palais. Sans ses activités de domestique, elle était désoeuvrée. Elle avait donc commencé à apprendre à monter à cheval et même à manier l’épée. Le Prince lui passait tous ses caprices, avide d’obtenir ce qu’il désirait d’elle.
Marianne grimaça en sentant le peigne accrocher un nœud. Toutes ses amies au château avaient été surprises de la nouvelle. Certaines l’avaient particulièrement mal pris. Marianne se sentait plus seule que jamais. Elle écoutait avec avidité les conversations qui se tenaient au château. Elle avait entendu parler de ce Robin des bois, un voleur et un fieffé filou qui délestait les riches de leur argent pour le donner aux pauvres. Et elle devait admettre qu’elle brûlait de le rencontrer. Un homme aussi courageux et romanesque. Elle enviait sa vie d’aventures et de combat. Que n’aurait-elle donné pour pouvoir le rejoindre.
La servante avait accompli sa tâche et laissa donc Marianne seule. Peu de temps après, des coups se firent entendre à la porte. Marianne avait déjà une petite idée de l’identité de la personne derrière. Elle l’entrouvrit. Jean se tenait face à elle, une flamme dans son regard brun.
Bonsoir ma mie, vos nouveaux appartements vous sied-ils ? Oh, parfaitement, Votre Majesté. Je vous en remercie. Puis-je entrer ?
Cette requête n’en était pas vraiment une, la jeune femme l’avait senti. Avec un sourire un peu inquiet, elle entrouvrit sa porte et le roi entra. Il jeta un regard circulaire sur la pièce et eut un sourire en se tournant vers Marianne.
Je vois que vous avez déjà apporté votre touche délicate à cette pièce, j’en suis ravi.
Marianne ne répondit rien mais Jean se rapprochait de plus en plus d’elle alors qu’elle-même reculait. Elle finit par rencontrer le mur glacé contre son dos et s’immobilisa, le regard fixé sur Jean. Elle savait que les appétits des hommes étaient difficilement maîtrisables et qu’un jour, le roi n’aurait plus la patience d’attendre. Le cœur de la jeune femme accéléra douloureusement lorsque le roi plaça sa main contre le mur, non loin de sa joue, son visage dangereusement penché sur le sien.
Avez-vous réfléchi à ce que je vous ai dit, Marianne ? Tout cela est-il suffisant ? Acceptez-vous enfin d’être mienne ? Messire, votre majesté m’honore mais vous ne pouvez décemment prétendre obtenir mes faveurs en m’octroyant un toit. Je ne vaudrais dans ce cas guère mieux à vos yeux que les filles de joie que vos soudards vont voir. Est-ce cela que vous pensez de moi ? Non, certes non. Mais Marianne…
Le visage de Jean se rapproche encore plus près. La jeune femme se collait au mur comme si elle avait voulu le traverser. Soudain, le roi captura ses lèvres en un baiser brutal et violent. Marianne se débattit et le repoussa soudain.
Majesté !!! Comment osez-vous ! Je pensais que vous étiez un gentilhomme. Me serais-je trompée ?
Le roi semblait furieux et Marianne se demanda s’il n’allait pas tout simplement se jeter sur elle et obtenir par la force ce qu’il espérait depuis si longtemps. Mais il sembla se reprendre et la salua d’un signe de tête.
En effet, Madame. Mais je n’ai pas pour réputation d’être patient. Je vous saurai donc gré de me donner votre réponse dans les plus brefs délais. Bonne nuit.
Et il quitta la pièce. Marianne tenta de reprendre sa respiration. Son cœur battait encore rapidement. Elle se rendit compte qu’une marque rouge commençait à se dessiner sur le bas de son cou, à l’endroit où Jean l’avait saisi pendant qu’il l’embrassait. Elle frissonna. Certes, le Prince pouvait avoir des manières courtoises et charmantes. Mais la violence dont il faisait parfois preuve commençait sérieusement à l’effrayer. Au début, elle n’avait porté que peu d’attentions aux accusations de tyran qu’on lui portait mais elle commençait à se demander si ces rumeurs ne comportaient pas un fond de vérité…
Incapable de rester dans sa chambre, bien trop inquiète, elle entrouvrit la porte, vérifiant que les couloirs étaient déserts. Il était tard. Elle se glissa dehors, descendant en direction des cuisines afin d’y trouver un remontant dont elle avait bien besoin. En descendant les escaliers, elle passa le long de la salle du trésor. Etonnée, elle remarqua l’absence des gardes qui étaient d’ordinaire postés devant la porte. Porte qui était d’ailleurs entrouverte. Regardant à gauche puis à droite, elle ne vit personne. La curiosité et l’appel de l’aventure lui firent pousser silencieusement la porte et se glisser dans la salle des coffres. Apparemment, rien n’avait été dérobé. Etrange. Elle aperçut un objet qui se trouvait sur la table centrale. Apparemment, il s’agissait d’un carquois et de flèches. S’approchant, elle n’eut guère le temps de se rendre compte de la présence de quelqu’un derrière elle. Elle sursauta en sentant un bras se saisir d’elle et une lame se placer sous sa gorge. Son agresseur la retourna alors face à lui, la lame toujours sur sa gorge. Marianne observa un moment l’homme en face d’elle. Grand, le visage d’une beauté sauvage, vêtu de vert. Elle frissonna. Son vœu semblait s’être réalisé. Elle murmura d’une voix douce :
Sujet: Re: Soirée inattendue [Peter] Sam 27 Juil - 17:34
Marianne retenait son souffle, sentant l’acier glacé contre sa peau. Elle eut soudain une décharge d’adrénaline, se sentant plus vivante que jamais. Etait-ce cela que les hommes ressentaient dans l’ardeur du combat ? La sensation de vivre, lorsqu’on est au bord de la mort ? Le souffle de son agresseur caressait sa peau qui se hérissa. Etait-ce la peur ? Elle n’aurait su le dire. Elle frissonna et l’homme relâcha son étreinte le temps de la retourner vers lui. Le poignard toujours calé contre sa gorge.
L’homme face à elle était d’une beauté sauvage. Il n’avait rien à voir avec le Prince Jean, qui était pourtant bel homme. Marianne n’arrivait pas à détacher son regard de celui de l’agresseur. Jusqu’à ce que sa voix, comme s’il s’agissait de celle d’une autre, rompe le silence entre eux, lui demandant s’il était bien Robin des Bois. Ce dernier confirma et demanda en retour, d’un ton presque ironique, si elle était bien Marianne, favorite du Roi. Le regard de la belle le foudroya et elle sembla sur le point de le gifler, arme ou pas arme.
Je ne suis pas la favorite du Roi. Je ne suis pas une courtisane, Messire Robin, sachez-le !
La remarque avait blessé l’orgueil de Marianne. Que même un brigand la considère comme le jouet du Roi avait de quoi provoquer l’ire de la jeune femme. Elle s’écarta de lui, se tenant à bonne distance du poignard qui l’avait menacé tantôt. Et pourtant, aussi incroyable que cela puisse paraître, elle n’avait pas peur de lui. Il pouvait la tuer, la violenter ou faire ce qu’il voulait en cet instant. Mais elle ne parvenait pas à le considérer comme un ennemi.
Je peux savoir la raison qui vous a conduit à vous jeter dans la gueule du loup ?
Car Marianne avait conscience que Robin était tout sauf bienvenu dans le château. Si la garde s’apercevait de quoi que ce soit, c’en était fini de lui. Elle jeta un coup d’œil autour d’elle. Les richesses de la couronne s’étalaient, joyaux, pièces d’or et d’argent. Il n’était pas dur de se rendre compte de la motivation de sa venue ici.
Je vois… Vous êtes venu faire la seule chose que vous sachiez faire. Gagner un argent qui n’est pas le vôtre.
La colère était toujours présente chez Marianne, après la maladresse du voleur. Une façon de lui faire payer en somme. La rumeur courait que l’argent volé était reversé entièrement aux pauvres. Mais Marianne n’en avait nullement la preuve. La curiosité cependant commençait à l’emporter sur la colère.
Vivez-vous vraiment dans la forêt ? Avec une bande dont vous êtes le chef ? Et on dit que vous êtes sanguinaire et violent, que vous prenez même l’argent des paysans, qu’en est-il ?
Bien sûr, Marianne ne connaissait les on-dit qui circulaient uniquement parmi les riches. Le peuple, lui, aimait profondément Robin. Marianne avait à présent le regard brillant de curiosité même si de temps à autre, ses yeux s’égaraient sur la dague qu’il tenait en main.
Un bruit attira l’attention de la jeune femme. Un bruit qui provenait du dehors. Robin sembla disparaître dans l’ombre. Marianne revint à l’entrée. Robin ne pouvait lui faire aucun mal, de risque qu’elle attire les gardes. Elle jeta un œil et aperçut deux hommes qui s’approchaient de la salle des coffres, visiblement inquiets. Elle parut alors. Lorsqu’ils la virent, les deux soudards s’inclinèrent rapidement.
Lady Marianne, nous avons entendu du bruit. La garde n’est pas à son poste, que se passe-t-il ?
Marianne déglutit et afficha un sourire apaisant et sincère.
N’ayez crainte, le Roi Jean a souhaité m’offrir un présent et m’a invité à venir le choisir moi-même dans la salle des coffres. Il m’a semblé entendre des pas à l’étage supérieur et, inquiète, j’ai demandé aux gardes d’aller vérifier que tout allait bien. C’est entièrement ma faute… Ils ne devraient plus tarder à redescendre.
Les deux hommes se regardèrent.
Milady, les gardes ont interdiction formelle de quitter leur poste. Je doute qu’ils aient accepté pour vos beaux yeux…
Marianne respira profondément et son sourire s’élargit.
Pour mes beaux yeux non. Mais pour obéir à l’ordre du Roi, certainement. Il a vu mon inquiétude et a souhaité l’apaiser.
Les deux hommes semblèrent relativement convaincus. Mais ils ne firent nullement demi-tour.
Nous allons attendre la garde avec vous dans ce cas. Mais faites, faites. Je retourne à mon choix de présent.
Elle entra dans la salle et poussa la porte. L’ombre de Robin se trouvait non loin. Elle se rapprocha et chuchota :
Ils sont deux, un à gauche et un à droite de la porte… Qu’allez-vous faire ?!
Sujet: Re: Soirée inattendue [Peter] Dim 22 Sep - 21:12
SOIREE INATTENDUE
Feat Peter Fox
Cela partait très mal, c’était le moins qu’on puisse dire. Elle ne s’était nullement imaginé la rencontre avec le célèbre Robin des bois de cette façon. Si elle devait être parfaitement honnête, elle l’aurait imaginé de façon beaucoup plus romantique. Mais question aventure, elle qui n’attendait, ne demandait que cela, était servie. Une entrée dans le château, la salle des coffres visitée, cela était plus excitant que tout ce qu’elle avait vu pour le moment dans sa petite vie. Mais l’homme était fort brutal dans ses manières et ne semblait nullement prêt à la ménager. Elle en était certes piquée au vif mais elle n’avait pas la langue dans sa poche et lui ferait payer d’une façon fort peu subtile, sa remarque déplacée. Robin semblait la dévorer du regard et cela la troublait sincèrement. Jamais un homme ne l’avait ainsi regardé, à part peut-être le prince Jean. Mais dans le regard du roi, on pouvait lire un instinct purement animal, bestial. Le regard de Robin était empreint de douceur et d’un sentiment plus fort peut-être. Mais elle s’avançait peut-être un peu trop sur ce que cet homme pouvait bien ressentir.
Mais l’heure n’était pas à la querelle. Malgré cela, malgré l’urgence de la situation, elle lui renvoya une remarque cinglante dans la figure. Et ceci avec un sourire satisfait, presque amusé. Elle ne le quittait pas des yeux. Elle se demandait comment était sa vie, où dormait-il ? Dans les arbres ? Quel genre de vie était la sienne ? Elle devait être sauvage, rude mais tellement excitante. Elle l’enviait, oui, elle devait bien le dire. Elle ne put s’empêcher de lui poser des questions sur ses intentions. Naturellement, elle n’était pas stupide, elle savait qu’il n’allait pas lui dévoiler toutes les ficelles de son plan.
Malheureusement, ils n’eurent guère le loisir de parler davantage. Marianne entendit, tout comme Robin, les bruits de pas à l’extérieur de la salle. Pourquoi choisît-elle de ne rien dire ? Elle l’ignorait. C’était une évidence pour elle, tout simplement. Elle voulait qu’il puisse s’enfuir. Elle ne voulait pas qu’il soit pris. Alors, elle fit ce qu’elle devait. Bien sûr, les gardes connaissaient leur travail. Au moins ne furent-ils pas alarmer de l’absence de leurs collègues. Mais cela ne les fit pas partir pour autant. Et ce n’était rien en comparaison de ce que Jean dirait lorsqu’il apprendrait la traîtrise de Marianne. Elle frissonnait rien que d’y penser. Mais on ne caressait pas l’aventure sans risquer quelques morsures. Elle aurait été bien ingrate de la repousser à présent. Elle était revenue dans la pièce pour le prévenir de la présence des gardes. Il semblait étonné de son attitude, on le serait à moins. Ils venaient à peine de se rencontrer et elle venait de le sauver de la potence. Elle hocha la tête.
Si vous le dites. J’espère que votre carquois n’est pas vide dans ce cas. Il risque de vous être utile…
Elle frissonna en se demandant ce qu’il comptait faire. Un sourire et un clin d’œil qui l’amusa. Il avait vraiment du charisme. Il était tellement beau. Rebelle. Sauvage et libre. Elle lui enviait cette liberté. Il se dirigea vers la petite fenêtre qu’il entrouvra, expliquant qu’il ne risquait rien en passant par là. Elle eut un soupçon d’appréhension. Se portant en avant, elle posa une main sur le bras de l’archer.
N’en faites rien, messire Robin ! Vous risquez de vous rompre le cou !
Elle rosit et retira sa main. Elle s’était emportée. Robin s’était rapproché d’elle, plus que ne le voulait la décence. Elle n’eut pas même un mouvement de recul. Il lui demanda pour quelle raison elle lui avait sauvé la vie. Elle haussa les épaules en détournant le regard.
Je… J’aime beaucoup ce que vous faites. Votre vie est tellement… passionnante. Vous vous battez pour les autres. Je donnerai cher pour… vivre une pareille vie.
Tout cela devenait fort gênant. Et le temps était compté. Dès que les gardes commenceraient à avoir des doutes, ils donneraient l’alarme et Jean ne tarderait pas à venir. Et Marianne le paierait très cher. Elle finit par soupirer et lança d’une petite voix :
Dépêchez-vous de sauter. Je vous ferai passer les richesses que vous désirez en les laissant tomber par la fenêtre. Allez-vous en.
Sujet: Re: Soirée inattendue [Peter] Lun 7 Oct - 21:38
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Le temps était compté, chaque minute risquait d’être la dernière du sieur Robin. Marianne ne voulait cela pour rien au monde. En quelques fractions de seconde, elle avait pris sa décision. Celle d’aider Robin. Tout comme le jeune voleur venait de prendre la sienne, sauter par la fenêtre. Marianne était surprise de ressentir de l’appréhension. Après tout, elle ne connaissait Robin que depuis quelques minutes. S’était-elle à ce point attachée à lui ? Sans nul doute, aussi étrange que cela paraisse. Le sourire de Robin lui faisait perdre tout son sang-froid et sa réserve. Il semblait avoir un pouvoir sur elle. Un pouvoir contre lequel elle ne pouvait résister. Elle jeta un coup d’œil au carquois de Robin, comme si elle s’attendait à y voir un diable sortir d’entre les flèches. Cet homme était imprévisible et elle comprit soudain pourquoi Jean craignait à ce point ce voleur. Il représentait la liberté, jamais asservie. Ils étaient proches, beaucoup trop proches mais Robin ne semblait nullement en avoir conscience. Ou peut-être n’en avait-il que trop conscience… Marianne l’avait arrêté d’un geste et sa crainte avait transparu dans ses paroles. Robin sembla touché de cette marque d’intérêt. Il lui sourit encore, ce qui acheva de troubler Belle Marianne. Pour ce sourire, elle se sentait prête à faire n’importe quoi. Elle avait rosi et cela avait encore plus fait sourire Robin. Se moquait-il d’elle ? La fierté de la jeune femme se rebellait à une pensée pareille. Elle n’en dit rien cependant et se contenta de répondre :
Ni aujourd’hui, ni jamais, je l’espère, Messire Robin.
Ces paroles étaient bien trop directes pour une Lady, Marianne en avait parfaitement conscience. Mais elles étaient sincères. Elles lui étaient venues ainsi, spontanément, et elle ne comptait nullement se dédire. Elle continuait d’observer Robin, observant les courbes charmantes de son visage, son côté viril et sauvage qui lui faisait tourner la tête. Naturellement, elle ne lui lançait que des regards dérobés, sans trop insister. Elle se devait de tenir son nouveau rang et de ne pas paraître comme une femme de peu de vertu. Robin sembla hésiter après que la jeune femme l’eut supplié de s’enfuir en entendant les gardes arriver. Il hésitait, regardait la fenêtre, puis elle-même, puis encore la fenêtre. Finalement, il lâcha l’idée qui lui trottait dans la tête. La jeune femme resta sans voix. C’était pure folie.
Vous n’êtes pas sérieux, vous savez bien que je ne peux pas…
Mais était-ce bien sûr ? En avait-elle si peu envie ? Bien sûr qu’elle en mourrait d’envie. Il avait parfaitement perçu ce besoin de s’évader, de s’enfuir qui l’habitait. Les arguments de Robin ne faisaient que briser ses dernières réserves. Effectivement, si Jean la trouvait dans la salle des coffres, il saurait qu’elle avait été une complice. Si elle s’enfuyait avec Robin et était retrouvée plus tard par les gardes, elle deviendrait une victime et resterait ainsi dans les bonnes grâces du souverain.
Elle devait donner une réponse rapidement, les gardes tambourinaient à la porte. Robin se saisit de son arc, de son carquois et l’observa, le regard intense, presque suppliant. Elle ne savait que faire. Tout son être lui hurlait de suivre son instinct, de vivre la vie pour laquelle elle était faite, ne serait-ce que durant une nuit. Elle sursauta, toute à ses pensées, elle n’avait pas entendu Robin préparer son arc, tirer une flèche grappin et fixer avec précaution la corde de ce côté de la fenêtre. Il enjamba la fenêtre, se retourna vers elle et lui tendit la main, l’assurant que c’était le moment ou jamais de vivre cette aventure.
Ce fut cela qui la convaincu. Elle prit la main de Robin et fut surprise de la douceur de sa peau, pour un homme vivant dans les bois et habitué certainement aux travaux rudes. Elle n’eut guère le temps de se troubler qu’elle basculait dans le vide, glissant dans l’air, serrant Robin contre elle pour se maintenir. Une fois arrivée de l’autre côté, elle glissa de branches en branches pour finir par sauter lestement au sol. Elle courut à la suite de Robin, le vent jouant dans ses cheveux, le rose aux joues, un sourire radieux illuminant son visage. Aventure, me voilà !
Sujet: Re: Soirée inattendue [Peter] Dim 20 Oct - 23:39
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Feat Peter Fox
La rencontre se transformait en quelque chose de bien plus excitant que ce que Marianne aurait pu imaginer. Le temps était compté et la jeune femme devait se décider. Les gardes, s’ils la voyaient face à face avec le brigand, sans paraître inquiétée plus que ça, assimilerait cela vite pour de la trahison. N’était-ce pas ce qu’elle faisait ? Trahir ? Mais aider un homme si beau, si chevaleresque, cela semblait si loin de la trahison… Sa décision fut prise en quelques secondes. Elle attrapa la main que lui tendait Robin et se lança avec lui dans le vide. Son cœur sembla flotter sous le coup de l’émotion. Robin la tenait fermement par la taille et ils arrivèrent dans l’arbre sans encombre. Le vent cinglait ses longs cheveux et un sourire sincère brillait sur son visage. Elle se sentait libre, vivante, pour la première fois peut-être de sa vie. Nulle peur dans son cœur, bien qu’elle ignore tout de ce qui pourrait bien se passer.
Sautant lestement au sol, malgré ses jupons, elle les releva afin de courir à la suite de Robin. Son cœur accélérait pour suivre la cadence de ses pas et sa main était toujours serrée dans celle du jeune homme. C’était pure folie. Ce qu’elle faisait était une vraie folie mais qu’importe. Elle était jeune et elle voulait vivre. Robin semblait nager dans le bonheur et un franc sourire rendait son visage plus séduisant encore. Il courrait à toute allure mais semblait faire attention à ce que la jeune femme puisse le suivre. Marianne savait que les gardes allaient se lancer à sa recherche. Robin n’avait rien dérobé dans la salle des coffres mais Jean tenait à elle et ferait tout pour la retrouver. Ils courraient en direction de la forêt et Robin fit un détour, changeant brutalement de direction. La rivière, il voulait aller à la rivière. Plan confirmé lorsqu’il lui lança qu’il espérait qu’elle n’avait pas peur de l’eau. Elle eut un sourire amusé.
Je ne pense pas avoir le choix, alors à Dieu va !
Le sourire plein de malice de Robin fit chavirer un peu plus le cœur de la belle Marianne. Il était amusant et fougueux, tellement éloigné de la violence et de la force qui semblaient émaner de Jean… Oui, lentement mais sûrement, c’était son cœur qu’il était en train de dérober. Le hurlement des chiens ne tarda pas à se faire entendre. Marianne serra plus fort la main de Robin et se laissa entraîner vers la rivière. Robin eut une vague expression inquiète. Il est vrai que Marianne avait de lourds jupons qui risquaient de l’handicaper lourdement dans l’eau. Ce dernier la rassura et lui adressa un sourire encourageant. Elle hocha la tête à ses explications.
Très bien, Sire Robin. Je vous fais confiance.
La rivière était particulièrement déchainée et Marianne eut un moment d’appréhension. Elle respira à fond et se laissa faire lorsque Robin la souleva de terre et entra dans l’eau, luttant pour ne pas dériver avec le courant. Marianne s’agrippa au jeune homme, l’eau froide lui coupant le souffle. Elle sentait sa robe l’entraîner sous le poids du tissu trempé et craignit un instant que Robin ne puisse le contrecarrer. Il peinait mais progressait. Serait-ce suffisamment vite pour que les chiens ne parviennent pas jusqu’à eux ? Elle tourna la tête, observant avec inquiétude dans la direction d’où venait les bruits. Mais heureusement, Robin réussit à les emmener tous deux de l’autre côté de la berge. Là, ils s’étendirent au sol, cachés derrière un buisson. Marianne ferma un instant les yeux, reprenant sa respiration. Rapidement, ils se redressèrent. La jeune femme frissonnait légèrement après ce passage dans l’eau froide. Mais le regard de Robin surtout la fit prendre conscience que ses vêtements trempés collaient littéralement à sa peau et dévoilait de façon fort peu convenable ses formes. De plus, les parties blanches de sa robe étaient devenues parfaitement transparentes. Elle ramena pudiquement ses bras devant sa poitrine, rougissant.
Je n’ai rien, messire… Si ce n’est que ce passage dans l’eau ne me rend pas très présentable, j’en ai peur…
Elle baissa la tête, gênée et se sentant mise à nue. L’aventure n’était pas aussi parfaite que dans les romans.
Sujet: Re: Soirée inattendue [Peter] Dim 27 Oct - 18:17
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Feat Peter Fox
Pourquoi avait-elle décidé de le suivre ? De lui faire confiance ? Après tout, elle ne le connaissait pas. Il aurait pu être un homme cherchant à profiter de la crédulité d’une jeune femme. Mais, c’était mystérieux, à l’instant où elle l’avait vu, elle avait immédiatement su qu’il était celui qu’elle attendait depuis toujours. Celui avec qui elle allait vivre tant de choses. Ils avaient ainsi traversé sans encombre la rivière, grâce à la force et au courage de Robin. Marianne reprenait son souffle. Ils étaient étendus tous deux derrière un buisson. La jeune femme entrouvrit les yeux et remarqua sans peine le regard de Robin fixé sur elle, la couvant littéralement. Lorsqu’elle comprit que sa tenue blanche était devenue transparente, elle frémit. Mais, Robin fut assez gentleman pour détourner le regard et la laisser en paix. Elle lui en fut particulièrement reconnaissante.
Robin fut assez rapide à se relever. Il vérifia rapidement que tout allait bien avant de lui adresser un regard mi-inquiet, mi-suspect. Elle comprenait parfaitement. L’homme ne devait sa survie qu’à son extrême prudence. Au moindre faux pas, c’était sa vie qu’il risquait. Il avait souri et encore une fois, Marianne sentit son estomac faire une pirouette. Il était si beau… Elle devait arrêter. Mais était-ce possible ? Dès que son regard se noyait dans celui du jeune homme, des pensées fort peu catholiques naissaient dans son esprit. Elle se sermonna intérieurement. Ce n’était pas de cette façon que se comportait une Lady. Mais en même temps, une Lady s’enfuyait-elle avec le premier inconnu, à courir la forêt comme une sauvageonne ? Le compliment de Robin la fit rosir.
Vous êtes bien aimable, Sire Robin. Vos compliments me vont droit au coeur, soyez-en sûr.
Marianne observait l’archer et attendait de voir la suite du programme. Elle plongea son regard dans celui de Robin. Etait-ce un numéro qu’il faisait souvent aux femmes et qui lui permettait d’arriver à ses fins ? Elle l’ignorait mais il lui paraissait sincère. Elle ne connaissait rien aux hommes. A part ce qu’on lui en avait dit. Mais les émois qu’elle ressentait ne l’aidaient pas à trier le vrai du faux. Robin la rassura, l’assurant que là où ils allaient, l’apparence ne comptait pas. Elle hocha la tête. Mais apparence ou pas, elle aurait tout de même préféré avoir des vêtements qui ne soient pas transparents ! La brise s’était levée et Marianne frissonna légèrement. Aussitôt, Robin retira sa veste, l’essora soigneusement avant de la lui poser sur le dos.
Merci, vous êtes décidément bien prévenant.
Elle lui adressa un grand sourire de reconnaissance. Elle se sentait bien avec lui. Enfin elle-même. Elle se pelotonna dans la veste qui portait l’odeur du jeune homme et se surprit à respirer à plein poumons cette odeur. Elle cessa mais lorsqu’elle reporta son regard sur Robin, le rose lui monta à nouveau aux joues. Sa chemise était blanche et, trempée comme la sienne, laissait voir entièrement le torse du jeune homme. Parfaitement musclé et sculpté, elle eut beaucoup de mal à détourner le regard. Son cœur s’emballa et une fois encore des pensées fort peu prudes s’égarèrent dans son esprit. Elle se reprit lorsqu’elle entendit les aboiements des chiens. Ils étaient incapables de traverser la rivière, ayant perdu leur trace. Mais ils devaient avancer.
Je vous suis, messire.
Elle lui emboîta le pas et il l’entraîna dans une marche éreintante à travers la forêt. Après une longue marche, ils débouchèrent dans une clairière immense. Deux archers les tenaient en joue mais ils avaient été prévenus depuis longtemps par les éclaireurs disséminés dans la forêt que Robin revenait avec une invitée vraisemblablement. Elle écarquilla les yeux, surprise par la taille du campement. Elle se dirigea d’un pas lent vers ce qui semblait être la demeure de Robin. Elle était fatiguée mais excitée comme une puce. Une fois qu’ils se furent retrouvés seuls, elle murmura :
C’est impressionnant. Tant de gens qui dépendent de vous… Vous n’avez donc aucune peur ?
Ses pensées se reportèrent à ce qui s’était passé dans la salle des coffres. Non, pour tenter de dérober le trésor du roi Jean, il ne fallait avoir peur de rien.
Je suis navrée, par ma faute, votre plan a échoué… Mais j’ai de quoi vous dédommagez je pense.
Elle dégaina une dague ornée de pierreries et d’or et la posa sur la table.
Sujet: Re: Soirée inattendue [Peter] Dim 3 Nov - 0:20
SOIREE INATTENDUE
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La tension était palpable entre eux. Une tension insoutenable, féroce. Et surtout, contre laquelle on ne pouvait rien faire. Jamais Marianne n’avait ressenti cela. Mais avait-elle seulement aimé dans sa vie ? Réellement, non. Jean n’était pas un homme qu’elle aimait, elle le craignait plus qu’autre chose. Elle savait qu’il pouvait être féroce et lui faisait donc croire ce qu’il voulait croire pour être en sécurité. Mais avec Robin, tout était tellement différent. La jeune femme ne connaissait des hommes que ce que ses aînées lui avaient raconté. Malgré sa condition modeste, elle était encore vierge et ne fréquentait nullement la gent masculine. Elle n’avait jamais pensé se marier et avoir des enfants alors qu’elle n’était pas toute jeune. Mais le mariage, elle l’avait toujours vu comme une forme de chaînes. Elle perdrait alors complètement sa liberté. Et elle y tenait. Même dans ce château, cette prison dorée, elle n’avait pas renoncé. Elle ignorait ce qui allait se passer par la suite, tout ce qu’elle savait, c’est qu’elle avait passé les plus belles heures de sa vie, les plus excitantes aussi et elle espérait que cela ne s’arrêterait pas là. Décidément, elle était faite pour une vie d’aventures et d’exploits.
Le courage. Quelque chose que Marianne avait toujours eu. Elle n’en avait pas conscience, c’était dans sa nature, comme il l’était dans la nature de Robin. Le sourire de l’archer restait figé sur son visage. Elle essaya de détourner son regard lorsqu’elle se rendit compte qu’elle le fixait depuis de nombreuses minutes. La confiance s’était tout naturellement installée entre eux, malgré le fait qu’ils ne se connaissaient que depuis quelques heures. Marianne avait la sensation de connaître Robin depuis des années. Et ses manières étaient loin d’être celles d’un soudard. S’il avait voulu abuser d’elle, il l’aurait fait dans la salle des coffres. Ils étaient arrivés au campement de Robin et ce dernier avait levé la main, le garde les laissant ainsi passer. Marianne ouvrit de grands yeux, observant tout ce qui l’entourait avec curiosité. Ils avaient réellement recréés un petit village en miniature dans la forêt avec tout ce qu’elle leur procurait. Robin traversa le camp en saluant tout le monde. Naturellement, les regards tournés vers lui étaient des regards d’admiration. Certaines jeunes filles la regardaient légèrement de travers et Marianne fut amusée, suspectant largement la raison de leur mécontentement. Robin devait être un bourreau des cœurs. Elle adressa quelques saluts de tête polis à des personnes qu’elle croisa mais Robin ne semblait guère enclin à faire les présentations, aussi Marianne n’insista pas. Elle se dirigea naturellement vers une des petites maisons, à la suite de Robin.
Ils pénétrèrent tous les deux dans la maison. Une ambiance de chez soi y régnait malgré la pauvreté des lieux. Marianne avait vécu dans la pauvreté, elle savait ce que c’était. Et cela ne la rebutait nullement. Non, ce qui faisait battre son cœur plus vite et rosir ses joues, c’est qu’elle avait conscience d’être dans la demeure d’un homme, en tête à tête avec lui. Elle évoqua, pour penser à autre chose, l’absence de peur que pouvait ressentir l’archer. Il sourit à cette remarque. Il semblait intrépide, sans peur et sans reproche, selon la formule consacrée. Marianne était admirative, même si elle ne le montrait pas trop. Elle détailla du regard divers souvenirs, petits objets que Robin avait dû ramener de ses vols. Elle se demandait soudain quelle était l’histoire de Robin. Elle connaissait les grandes lignes mais ignorait les détails. Il était le fils de Loxley. Un riche seigneur qui avait cherché à résister au prince Jean. Et il avait été déposséder de ses biens et de ses titres. Elle avait évoqué les regrets d’avoir fait échouer le plan de Robin, aussi posa-t-elle une magnifique dague sur la table, en compensation. Mais le jeune homme, après l’avoir regardé, la remit dans son fourreau et la rendit la jeune femme.
Si vous êtes là pour me protéger, je n’en aurai nul besoin.
Elle plongea son regard dans le sien. Robin avait posé ses mains sur les siennes lorsqu’il lui avait rendu la dague mais n’avait pas retiré ses mains pour autant. Elle frissonna de ce contact doux. Il avait des manières de gentilhomme, des manières qui la mettaient en confiance. Elle se sentait bien avec lui, c’était si simple et si naturel. Elle n’avait nul besoin de jouer un rôle, comme avec Jean. Jean… Il devait la chercher à l’heure qui l’était. Elle n’osait y penser. La voix de Robin la sortit de ses pensées.
Vous avez déjà tant fait pour moi, comment pourrais-je jamais vous remercier ?
La voix de Robin était douce, presque caressante et la réconfortait grandement. Elle lui adressa un sourire sincère.
Je vous remercie, messire.
Puis, il sortit, la laissant seule. Elle était troublée, ne savait plus que penser. Cet homme lui faisait tourner la tête et perdre ses moyens. De nombreuses minutes s’écoulèrent. La jeune femme s’étendit sur la couche de Robin, se reposant un peu. Elle se redressa vivement lorsqu’elle entendit la porte se rouvrir. Un homme lui apporta des vêtements, les déposa sur la table et sortit. Marianne vérifia que les volets de bois étaient bien fermés. Elle retira ensuite délicatement sa robe trempée et enfila celle qu’on avait déposa pour elle. Elle se réchauffa ensuite devant le bon feu qui flambait dans l’âtre. Elle se décida enfin à sortir. Le camp était en pleine activité, encore, malgré le début de la tombée de la nuit. Elle retrouva Robin et se plaça à côté de lui.
Ainsi donc, voilà l’endroit où vous vivez. Ce n’est pas trop dur ?
Sujet: Re: Soirée inattendue [Peter] Mar 5 Nov - 23:16
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Le camp de Robin l’avait impressionné. Elle se demandait jusqu’où cet homme serait capable d’aller pour réaliser ses rêves et suivre ses idéaux. Vraisemblablement très loin. L’organisation du camp devait lui prendre beaucoup de son camp. Car naturellement, Marianne n’imaginait pas que le petit village ait un autre chef que Robin. Elle ne connaissait aucun des visages qu’elle aperçut mais tous l’accueillir avec un large sourire, comme si le fait d’être avec Robin garantissait que la personne était de qualité. Ils avaient tellement foi en lui. Elle comprenait soudain d’où lui venait la confiance qu’elle ressentait pour cet homme. Tous ceux qui l’avaient rencontré lui avaient immédiatement fait confiance. C’était un gentilhomme bon et généreux, cela se lisait sur son visage. C’était cela qui rassurait chez lui. Marianne avait tout de même sauté de sa fenêtre, traversé une rivière avec lui, le suivant aveuglément, ce n’était certes pas rien. Marianne était une jeune femme assez libre et qui était fougueuse de nature. Elle ne voulait pas encore reconnaître le sentiment douloureux qui faisait battre son cœur de jeune fille. Elle mettait cela sur le compte des difficultés traversées, considérant que Robin était un bon ami. Mais elle savait au fond d’elle qu’il y avait plus que cela. Il l’avait donc emmené dans sa propre maison et l’avait invité à se mettre à l’aise, à disposer des lieux comme elle l’entendait. Marianne le remercia à plusieurs reprises mais cela sembla mettre Robin mal à l’aise, aussi n’insista-t-elle pas. Robin lui proposa de se détendre un peu ici, de se changer avant de le rejoindre, si elle le désirait.
La jeune femme profita des lieux. Elle se déplaça lentement, observant la modeste pièce de vie. Elle posa délicatement ses doigts sur divers objets de décoration, figure de bois, bracelet de force. Elle se demandait quelle avait pu être la vie de cet homme. Où était-il né ? Quelle enfance avait été la sienne ? Et ses amours ? Avait-il eu une femme ? Des bâtards peut-être ? Elle frissonna à cette pensée et s’en détourna rapidement. Il pouvait bien faire ce qu’il voulait, après tout. Ils n’étaient pas si proches que cela. Marianne ne le connaissait que depuis quelques heures, même si elle avait entendu parler de lui auparavant de nombreuses fois. La jeune femme entendit soudainement la porte s’ouvrir et elle sursauta. Un homme déposa des affaires sur la chaise, la saluant timidement avant de disparaître. Elle observa les modestes atours mais n’en conçut aucun mépris. Elle avait vécu dans la pauvreté. Elle enfila rapidement le linge propre qui sentait fort bon. Cela faisait du bien. Soudain, un grincement l’avertit que la porte venait de s’ouvrir à nouveau. Une jeune fille d’une vingtaine d’années peut-être venait d’entrer. Elle lui adressa un sourire.
Excusez mon intrusion, Noble Dame. Vous êtes arrivée avec Robin ? Oui, tout à fait. Eléanore. Je suis la promise de Sieur Robin. La… Je vous demande pardon ? La promise. Nous sommes fiancés. Il ne vous en a rien dit ? Non, mais nous… nous ne nous connaissons pas vraiment en réalité. Oh, je vois. Et bien, bienvenue parmi nous.
Et la jeune fille disparut, un sourire satisfait aux lèvres. Etait-ce la réalité ? Ou se jouait-elle de Marianne ? La Lady avait remarqué les regards de travers de certaines femmes. Robin devait naturellement attiré les convoitises. Mais de là à lui mentir honteusement dès son arrivée pour… pourquoi d’ailleurs ? La décourager ? Marianne, perturbée, tenta de se reprendre. C’était ridicule… Elle sortit finalement de la demeure pour apercevoir Robin qui semblait perdu dans ses pensées. Elle se rapprocha, lui demandant si ce n’était pas trop dur comme style de vie.
Oui, votre proximité avec eux est votre force. Ils tiennent à vous. Ils vous suivront jusque dans la mort si c’est nécessaire.
Elle en était convaincue. Elle-même l’avait bien suivi sur de périlleux chemins en ne le connaissant qu’à peine. L’archer lui retourna la question. Elle haussa les épaules.
Parfois si. Je fais avec. Je n’ai pas le choix.
Elle croisa le regard de Robin et elle cilla, détournant les yeux. Mais dès que Robin tourna la tête, elle le détailla encore. Son visage était fin, ses lèvres parfaitement bien dessinées. Elle frissonna lorsque des pensées déplacées lui passèrent par la tête. La question de Robin la surprit. Elle sourit tristement.
Je ne dois mon titre qu’au désir du Prince Jean pour moi. Il me veut dans sa couche mais je ne lui cède pas, ce qui le rend fou. Il m’a fait savoir qu’il désirerait vivement que nous nous fiancions. Il attend ma réponse…
Elle déglutit avant de demander d’une petite voix :
Et Eléanore ? Elle est venue me saluer. Votre fiancée est… très belle.
Sujet: Re: Soirée inattendue [Peter] Lun 11 Nov - 16:14
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Marianne avait entendu bon nombre de rumeurs et de faits concernant Robin et sa bande. Il avait de nombreux alliés au sein du peuple. C’était principalement pour cette raison qu’il ne s’était jamais fait arrêté. Les gardes du Roi Jean avaient beau maltraiter la population, tout ce que Robin volait, il leur donnait. Ils n’avaient donc aucun intérêt à dénoncer leur bienfaiteur. Elle n’avait jamais compris un tel niveau d’abnégation. Mais maintenant qu’elle avait rencontré Robin et vu son camp, elle comprenait. Il était fort, se montrait généreux et altruiste. C’était un leader, un homme que n’importe qui suivrait jusqu’au bout. Marianne en faisait-elle partie ? Elle ne le connaissait que depuis quelques heures mais elle avait l’impression de le connaître depuis toujours. Il était vraiment particulier. Marianne se demandait si cette vie n’était pas un véritable fardeau. Il devait toujours faire attention à ne pas se laisser avoir, que quelqu’un le trahisse. On risquait de devenir légèrement méfiant ainsi. Comment accordait-il encore sa confiance à son entourage après cela ? La gestion de pareil campement devait lui prendre un temps fou, sans compter ses escapades dans la forêt pour dérober les biens du prince Jean…
Elle s’était demandé pour quelle raison il lui avait fait confiance, elle qui habitait au château et qui était proche du prince Jean. Enfin, proche… A son corps défendant. Lorsqu’elle avait pénétré dans la salle des coffres et qu’elle était tombée sur le voleur, elle était bien loin d’imaginer que quelques heures plus tard, elle serait dans son campement, en sa compagnie, après avoir échappé à une traque haletante. Marianne avait parfaitement conscience que Jean ne resterait pas sur cet échec, il serait furieux et enverrait dès que possible ses troupes dans la forêt pour tenter de la retrouver. Mais elle espérait qu’il échouerait. Après tout, cela faisait longtemps qu’il tentait de découvrir la cachette de Robin, en vain. Il n’y avait aucune raison qu’il y parvienne davantage aujourd’hui, du moins l’espérait-elle. C’était véritablement étrange. En l’espace de quelques heures, elle était prête à suivre cet homme, sans même le connaître réellement. Elle avait fini par revenir auprès de lui, atterrée par ce qu’elle avait découvert quelques instants plus tôt. Mais elle ne le montra pas, se contentant de sourire et de lui annoncer que son attachement pour ses hommes était sa plus grande force. Elle hocha la tête à la réponse de l’archer.
C’est l’amour qui vous distingue de Jean. Il n’aime personne, n’est attaché à personne. Vous, vous avez l’âme d’un Roi.
Qu’est-ce qui lui prenait de dire pareilles sottises ?! Elle rosit légèrement et se tut. Elle avait laissé parler son cœur et devait se contenir. Elle plongea quelques instants son regard dans celui de Robin, alors que ce dernier la dévisageait longuement. Que voulait-il ? Il finit par détourner le regard, presque gêné. Marianne se demanda pourquoi. Certes, elle ressentait un fort élan envers lui mais elle interprétait cela comme une reconnaissance de l’avoir libéré de sa prison. Se trompait-elle ? Etait-ce autre chose ? Un sentiment qu’elle n’avait jamais ressenti ? Elle préféra ne pas y penser. Robin lui posa quelques questions et Marianne évoqua le désir du prince Jean à son endroit. Elle crut déceler une flamme s’embraser dans le regard de Robin. Etait-il… jaloux ? Elle ne le connaissait pas assez pour se faire une idée mais visiblement, le fait qu’elle épouse le prince Jean ou partage sa couche ne semblait nullement lui plaire. Etrangement, cela lui fit plaisir. Mais rapidement, elle évoqua le sujet qui lui serrait le cœur. Eléanore et sa révélation d’un peu plus tôt. Robin sembla surpris.
Et bien oui, votre fiancée…
La réaction de Robin eut le don de la rassurer. Il éclata de rire, semblant n’avoir jamais entendu chose plus hilarante. Elle interpréta cette hilarité comme la preuve du mensonge éhonté de la jeune femme. Mais elle devait avouer que cela la rassurait grandement. Robin nia être fiancée à cette femme et termina sa phrase en ajoutant qu’elle n’était pas vilaine. Marianne pinça les lèvres, le cœur serré de ce commentaire.
Oh, je vois. Oui, cette jeune personne est de toute beauté. Nul doute que vous formerez un couple magnifiquement assorti. On ne pourra en dire autant si j’épouse Jean… Ce qui arrivera tôt ou tard.
Elle avait été stupide. Pendant un bref instant, elle avait eu de folles pensées, sorties de l’imagination d’une jeune fille trop romantique. Robin était un aventurier, un homme à femmes visiblement. Il ne se contenterait jamais d’une seule. Encore moins d’une Lady vivant dans la soie et le luxe.
Sujet: Re: Soirée inattendue [Peter] Mer 25 Déc - 16:03
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Marianne observait tout ce qui se passait autour d'elle, surprise et émerveillée. Certes, il s'agissait de gens de peu de moyens mais une ambiance chaleureuse régnait ici. Elle se doutait bien que tout n'était pas toujours rose et que cette vie impliquait un certain nombre de sacrifices mais en cet instant, elle avait l'impression qu'il faisait bon vivre ici. C'était si différent du château où les gens étaient prisonniers des conventions. La présence de Robin la troublait, c'était le moins qu'on puisse dire. Il avait réussi à l'entraîner ici, sans même insister. Elle l'avait suivi aveuglément, lui accordant immédiatement sa confiance. Ce n'était peut-être pas prudent mais elle ne pouvait expliquer son geste. Elle avait l'impression de le connaître depuis longtemps alors qu'elle ne l'avait rencontré que depuis quelques heures. Elle se sentait bien avec lui, capable de tout lui dire. C'était parfaitement déroutant comme sensation. Elle contemplait en compagnie de Robin le coucher de soleil sur le camp. La quiétude et la paix l'envahissait enfin, sentiments qu'elle n'avait pas ressenti depuis longtemps. Elle se laissa aller à un compliment qu'elle pensait réellement. Robin avait l'âme d'un Roi, du moins le peu qu'elle avait pu voir de lui. Il sembla touché de sa remarque et lui adressa un sourire qui le fit paraître encore plus charmant si cela était possible.
Elle lui confia ensuite certains doutes à son sujet. Eléanore lui avait sérieusement insinué le doute dans l'esprit. Robin était bel homme et Eléanore était tout sauf repoussante. Elle sentait un sentiment de jalousie s'insinuer en elle et elle n'avait jamais été très douée pour masquer ses sentiments. Robin semblait d'ailleurs s'en être aperçu. Il avait un sourire en coin et la contemplait avec un air amusé. Marianne en conçut une profonde gêne. Laisser voir qu'elle pouvait s'intéresser au jeune homme n'était pas convenable. Certes, elle venait d'un milieu modeste mais le Prince Jean avait tenu à ce qu'après avoir obtenu son nouveau titre, elle reçoive des leçons de savoir-vivre. Elle avait très rapidement intégré ces nouvelles manières de se comporter. Et on lui avait clairement expliqué qu'une lady ne se laisse pas aller à des émois avec des jeunes hommes. A fortiori avec des bandits de grand chemin. Robin avait ri mais s'était empressé de la rassurer en lui jurant ses grands dieux qu'il n'était en aucune façon fiancé et que cela n'arriverait sans doute jamais. Marianne ne put s'empêcher d'être déçue de cette révélation. Elle ne put se contenir et demanda :
C'est bien triste, Sire Robin. Aucune dame de valeur n'a donc réussi à dérober votre coeur ?
Marianne avait ensuite évoqué sa décision d'épouser Jean, de gré ou de force. La réaction de Robin fut alors si vive qu'elle surprit la Lady. Pourquoi donc cela semblait-il le toucher autant ?
J'y serai obligée tôt ou tard. Jean prendra ce qu'il désire si ardemment de moi et je finirai alors dans le ruisseau. Ne vaut-il pas mieux l'épouser et me garantir ainsi d'une opprobre et de finir dans le ruisseau comme l'ancienne catin du Prince ? En tant que son épouse, j'aurai une vie protégée.
Le reste des paroles de Robin fit sourire Marianne.Aimait-elle le prince Jean ? Non, bien sûr que non. Mais pouvait-elle s'offrir le luxe d'une grande passion et tourner le dos à Jean ? Elle aurait aimé pouvoir répondre oui à cette question mais elle savait que ce n'était pas le cas. Robin continuait de plonger son regard dans le sien et elle lui sourit.
C'est très gentil mais je ne suis pas sûre que je mérite mieux. Naturellement, je ne nourris aucune passion pour le Prince Jean. Mais je n'ai pas le luxe de pouvoir choisir...
Robin lui adressa ensuite des compliments qui la firent légèrement rosir. Elle était courageuse d'après lui. Elle n'en était pas si sûre mais elle tentait de faire le maximum pour l'être. Robin lui donnait envie d'être meilleure, de révéler le meilleur d'elle-même. Elle reporta son regard sur le ciel qui s'embrasait.
Merci, mais vous êtes bien plus courageux que je ne le serai jamais. Et vous êtes libre, vous. Libre de choisir celle que vous aimerez. Comme je vous envie cette liberté.
Le choix lui appartenait d'après Robin. Oui, elle avait le pouvoir de choisir mais les conséquences seraient lourdes pour son avenir. Elle resta immobile avant de prendre le bras du voleur et de commencer à marcher d'un pas lent. Elle observa les membres du village rentrer les uns après les autres. Ils étaient totalement seuls. Le cœur battant, elle observa Robin.
Pourquoi désirez-vous manifestement que je n'épouse pas le Prince Jean?
Sujet: Re: Soirée inattendue [Peter] Mar 7 Jan - 0:44
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Qu'est-ce qui se passait exactement, elle n'en savait rien. Mais elle se sentait bien, l'air pur lui avait fait le plus grand bien et la cage dorée du château dans laquelle elle se trouvait d'ordinaire s'était enfin ouverte. Le paysage était tout bonnement sublime. Et cet environnement apaisait profondément Belle Marianne. Elle se sentait bien avec Robin, alors même qu'il lui était plutôt étranger. Elle sourit. Le sort était étrange. Il semblait prendre bien à cœur ses affaires, ce qui était assez bizarre. Son mariage n'était pas un élément qui le concernant directement à ce qu'elle sache, et pourtant il semblait déterminé à donner son avis sur la question. Lui avait-il déjà donné son amitié au point de ne pas arriver à se contenir ? Elle avait conscience que Robin avait risqué gros lui aussi. Après tout, il ne la connaissait pas, elle aurait pu être fidèle au Roi Jean et espionner pour son compte, aussi improbable que cela lui paraisse. Il ne fallait pas sous-estimer les femmes. Mais heureusement, Marianne n'était rien de tout cela. Elle était fidèle et appréciait Robin. Elle ressentait une étrange loyauté envers lui et de la reconnaissance de l'avoir arracher à sa prison. Elle ne le trahirait pas, même au prix de sa vie.
Marianne s'était permis une question personnelle, concernant les conquêtes du jeune homme. Y avait-il réellement aucune femme qui avait réussi à dérober son cœur ? Il semblait réfléchir pendant un bon moment, des souvenirs défilant certainement devant ses yeux. Mais il n'ouvrit pas la bouche, se contentant d'un vague haussement d'épaules qui n'engageait que lui. Elle sentait bien que le côté loquace de Robin fondait comme neige au soleil. C'était visiblement un point sensible. Elle ne comprenait pas pour quelle raison Robin se permettait de lui demander si elle aimait Jean alors qu'elle-même ne semblait pas avoir le droit de lui demander ses préférences. Mais elle abandonna bien vite le sujet. Elle avait évoqué l'idée d'avoir une vie protégée si elle épousait le Prince et elle le pensait en partie. Au moins, si elle était son épouse, elle le resterait jusqu'à ce que la mort les sépare. Et il ne jetterait certainement pas sa Reine après s'être uni à elle. Ce qui était bien moins sûr si elle demeurait sa concubine. Il semblait presque jaloux et cela amusa énormément Marianne. En même temps que cela la flattait.
La soirée continuant de mourir, la Lady attrapa le bras de son interlocuteur pour entamer une marche à ses côtés. Elle appréciait beaucoup marcher, on y trouvait un délassement bienvenu lorsqu'on restait enfermée des heures dans le château avec pour seule occupation la couture ou la broderie. Elle évoquait la liberté qui était la sienne et combien elle l'enviait. La curiosité la piqua et elle demanda :
Quelle a été votre vie, messire Robin ? J'ai entendu tellement de choses sur vous que je ne sais qu'en penser. On dit que vous êtes un noble qui avez choisi la voie de la maraude, que vous êtes un soldat qui rejette la guerre et les croisades. Qui êtes-vous réellement?
Elle faisait preuve d'une curiosité rare envers quelqu'un. Elle estimait que les courtisans du château était bien loin de mériter son intérêt. Ils étaient bêtes, fades et obséquieux, cherchant à s'attirer les bonnes grâces d'une favorite qui deviendrait peut-être un jour leur Reine. Robin n'était rien de tout cela et la belle brûlait d'envie d'entendre son histoire depuis l'enfance. Elle en demandait peut-être trop après tout. Il semblait dans ses pensées quand soudain, avec sa franchise habituelle, Marianne lui demanda pour quelle raison il ne désirait manifestement pas qu'elle épouse le Prince Jean. Robin eut un sourire gêné et lui répondit un peu trop rapidement. Elle sourit.
Qu'est-ce qui vous fait croire cela?
En effet, comment pouvait-il juger qu'elle méritait mieux s'il ne la connaissait pas. Le reste des paroles de Robin fut si maladroit que Marianne en fut blessée. Elle avait parfaitement perçu le côté anodin de ses paroles et l'absence de la volonté d'être désagréable mais elle afficha tout de même une expression choquée.
Et croyez bien que si je suis dans une pareille infamie, je ne supporterai guère de vous croiser, messire.
Sa voix avait été un peu plus froide que ce qu'elle avait voulu. Ils s'éloignaient du campement et finirent par se retrouver en tête-à-tête. La bienséance aurait recommandé qu'ils aient tous deux des chaperons mais ils se trouvaient au beau milieu d'une forêt parmi des hors-la-loi. La notion de bienséance était tout bonnement risible. Elle sourit à la remarque de Robin.
Pourquoi, je devrai vous craindre ?
Oh oui, il représentait une menace pour elle. Pour son cœur surtout...