Sujet: Au voleur ! [ Peter & Aislinn ] Mer 3 Juil - 15:49
Aislinn se réveilla en sursaut. Bon, le terme de sursaut était peut-être une exagération, puisque Dinah, la chatte, resta endormie et roulée en boule sur le lit. Mais la rouquine s'éveilla brusquement, et resta un instant statufiée dans l'obscurité. Elle n'était même plus surprise ou déboussolée lorsqu'un cauchemar la réveillait: cela lui arrivait tout le temps, toutes les nuits depuis plusieurs semaines...Parfois elle s'éveillait en hurlant, ou avec la sensation que le rêve avait été aussi ( plus ? ) réel que ce qu'elle vivait à Storybrooke...pas cette nuit cependant, son cauchemar avait été plus tranquille, et son rythme cardiaque revenait à la normale alors qu'elle chassait l'image d'une forêt, de Cora, de sa tête. Ce qui était sûr, c'était qu'elle n'avait aucune envie de se rendormir: avec toutes ces bêtises elle devenait insomniaque et craignait de s'endormir, allant une fois sur deux voir réveiller Rowan ou Jefferson pour avoir une compagnie autre que ses bouquins.
La jeune femme dégagea ses jambes de dessous l'animal et sortit du lit. Il faisait bon dans ce mois de juin et elle dédaigna les chaussons abandonnés dans un coin de la pièce ( pas très raisonnable, mais personne ne lui ferait ce genre de reproche dans cette maison ) et se faufila hors de la pièce en chemise de nuit. Sur la pointe des pieds, Aislinn passa devant la porte de l'atelier à chapeaux : aucun rai de lumière ne filtrait sous la porte et elle sourit, soulagée. Le chapelier avait du aller se coucher, pour une fois. Elle fit un tour sur elle-même : et maintenant, elle faisait quoi ? Pas d'humeur à dormir, peut-être pourrait-elle lire un peu... mais d'abord, un thé ! Le thé contenait de la caféine, ce qui n'était peut-être pas très malin à cette heure de la nuit, mais au manoir Jefferson on ne buvait ni lait-fraise, ni infusion : du thé, du thé et encore du thé.
Aislinn descendit les marches quatre à quatre, tout en s'efforçant d'être discrète. Elle s'immobilisa brusquement, debout sur un pied, manquant de se rétamer et se rattrapant à la rampe. Un bruit. N'avait-elle pas entendu un bruit ? Elle se pencha timidement dans l'escalier, sans oser respirer. Elle avait entendu quelque chose, mais la demeure restait plongée dans l'obscurité et le silence. Tous les autres devaient dormir. La rouquine se traita mentalement d'idiote : un bruit, et alors ? Cette maison est immense, cela pouvait venir de n'importe où aussi bien du grenier que d'une des salles de bains, impossible de savoir sans fouiller toute la baraque ( ce qui n'était pas une occupation très saine et silencieuse au milieu de la nuit ) et ça pouvait être aussi bien le choc d'une branche contre la maison, un animal dans le jardin, la forêt ou bien un occupant du manoir !
La rouquine se frappa la tempe du plat de la main en secouant la tête. Ses cauchemars la mettaient sur les nerfs et elle devenait idiote. Ce n'était pourtant pas son genre d'avoir peur de toute, au contraire elle tenait plus de la petite inconsciente trop curieuse. Elle se mit à fredonner, tout en se remettant à descendre les marches, plus joyeusement.
«-Aislinn, Aislinn, tête de pioche... »
Arrivée à la cuisine, elle se prépara une tasse de thé. Après avoir danser devant la bouilloire avec impatience, Aislinn se dirigea vers le salon, tout en tenant précautionneusement des deux mains sa tasse pleine à ras bords. Pas question de renverser la boisson sacrée. Des livres et un canapé confortable l'attendaient au milieu du piano, instruments et des divers objets d'arts amassés là par Jefferson dont le compte en banque ne semblait pas avoir de fond.
Ce qui n'était pas prévu c'est qu'un homme s'y trouvât déjà. Pas Jefferson. Pas Rowan. Elle ne sait pas qui c'est, mais en un instant elle sait que ce ne sont pas ses amis, ses colocataires : elle vit avec eux depuis des années, elle sait reconnaître leur silhouette en un battement de cil, quand même ! Surprise, Aislinn lâcha la tasse de thé qui vint se briser à ses pieds, le thé brûlant éclaboussant ses chevilles nues et elle jura :
« -Merde ! »
Le thé ! On ne gâche pas du thé, même si un inconnu surgit dans votre salon au milieu de la nuit, voyons ! Ce n'est pas une raison suffisante, la tancerait sans doute Jefferson. Ouvrant grand les yeux quand elle se rappela pourquoi elle avait lâché sa tasse, Aislinn releva le regard vers l'intrus, sa bouche formant un ô étonné. Oups. Merde. Elle était censée faire quoi là ?
Sujet: Re: Au voleur ! [ Peter & Aislinn ] Jeu 18 Juil - 23:06
Il y avait un type dans le salon et du thé par terre, le tout en pleine nuit : selon les standards de la maison, on était pas loin de la catastrophe. Pour le thé hein, pas pour le type dans le salon. Quoique, on pouvait se poser des questions : qu'est-ce qu'il faisait là ? Comment il était entré, c'était une question simple; personne dans cette maison n'avait assez l'esprit pratique pour se soucier de sécurité, courants d'airs, moustiques, voleurs ou quoi que ce soit ayant pour conséquence de vérifier que tout était fermé avant d'aller au lit. C'était même une habitude de laisser la fenêtre ouverte, voire la porte. Donc point d'entrée évident, rationnel, tout allait bien.
Mais que faisait cet homme, inconnu, dans son salon, en plein milieu de la nuit ? Il devait se poser la même question à son sujet, songea soudain Aislinn avec gêne; bras écartés, immobile, il tournait la tête dans les sens, et si elle n'avait pas eu envie d'aller courir se cacher dans la chambre de Jefferson, elle lui aurait sans doute aimablement demandé ce qu'il cherchait. Et qui il y était, car si dans la pénombre du salon elle ne le voyait pas bien, elle le voyait assez pour ...ne pas le reconnaître. Elle ne le connaissait pas. C'était étrange. Elle n'aurait pas sourcillé à voir une connaissance surgir au manoir au beau milieu de la nuit, mais un inconnu ? « Euh... Bonsoir ! »
« -Bons... »
La formule de politesse s'interrompit brusquement lorsque l'homme prit ( ou essaya de prendre ) la poudre d'escampette, fit demi-tour et... se prit le piano. Aislinn poussa un petit cri, vite étouffé par ses mains plaquées sur sa bouche, alors qu'il passait par-dessus le piano, massacrait les touches et s'écroulait au sol. « Ouargh ! .... Ça fait mal... » Ca, Aislinn voulait bien le croire ! Elle enjamba précautionneusement flaque de thé et débris de tasse qui se trouvaient entre elle, le piano et l'individu avant de se mettre à courir pour lui porter secours – Garde-malade d'Elézar, elle commençait à avoir une spécialité à secourir les inconnus, même quand elle ne devrait pas.
« -Mon dieu ! Est-ce que ça va ? » Elle s'agenouilla précipitamment près de lui, pour l'aider à se redresser, l'examinant des yeux avec une inquiétude sincère. « -Vous ne vous êtes pas fait trop mal ? »
Mais quelle idée de courir comme ça aussi ! Et puis pour aller où, hein ? Il n'avait pourtant aucun monstre aux trousses ! Il n'y avait qu'elle dans la pièce, et l'on ne pouvait pas dire qu'elle était une jeune femme terrifiante ! On pourrait croire que s'infiltrer dans une maison en pleine nuit demander un sacré courage, et donc que les voleurs étaient assez courageux pour ne pas s'enfuir à toutes jambes en se prenant un piano au passage !
Oh. OH ! Un voleur. C'était un voleur, venu … voler. Oh. Aislinn s'immobilisa, pendant que la lumière se faisait dans son esprit. Intrus, entrée par effraction ( okay, par la fenêtre grande ouverte), vol, vilain pas beau ( okay, il était chou ), meurtre, kidnapping, que savait-elle encore... des tas de termes terrifiants traversaient son esprit alors qu'elle se redressait, s'agenouillant près du... voleur pour lui poser la seule question qui aurait du être posée depuis le départ. Son ton n'était pas agressif, plutôt intrigué alors qu'elle l'observait en plissant les yeux, cédant à sa curiosité naturelle plutôt qu'à son envie d'appeler Jefferson.
Sujet: Re: Au voleur ! [ Peter & Aislinn ] Jeu 8 Aoû - 11:34
Aislinn laissa un peu d'espace à l'homme pour qu'il se retourne; à genoux près de lui, la rousse, le fixait comme elle aurait regardé un noyé échoué sur le bord de la plage : surprise, étonnement, attente, est-ce qu'il respire ? Que lui est-il arrivé ? Que fait-il là ? Qu'est-ce que je fais moi maintenant ? Tant pis pour le "ca va merci" des conventions, menteur, mais rassurant, il avait mal : elle ne voulait pas qu'il meure dans son salon ! Elle n'était pas pour la mort de quiconque , de toute manière. Le regard mordoré de la jeune femme accrocha celui de l'intrus qui se relevait de sa chute, encore en un morceau.
« J'étais venu vous voler... Mais comme vous pouvez le constater, c'est loupé. » Pourquoi ? La question monta à la bouche de la rousse, aussi vite que l'information à son cerveau ( ou à ses oreilles, plus exactement, pas certain que ses neurones soient impliqués ). L'imagination débordante d'Aislinn avait prit le contrôle, et prit son envol, toutes voiles dehors et turbo au moteur. Il y avait de nombreuses raisons oussant au vol, et dans une cervelle aussi folle et fantasque que celle d'Aislinn elles étaient toutes dignes d'un roman: la misère, un chantage, l'adrénaline, la folie, le destin. Mais on ne demande pas ça à quelqu'un qui souffre ( par la faute de votre propre piano qui plus est ) ce n'était ni le lieu, ni le moment, ni la bonne manière et ce serait même impoli. Aislinn avait beaucoup de mal à contrôler sa spontanéité à l'aide d'éducation et de bonnes manières. Dans la situation présente, elle se "contrôla" en se baillonnant, une main sur la bouche avant de tousser et de prendre un air plus digne. Elle se remit debout sur ses pieds, un peu mal à l'aise, cherchant à mettre ses mains dans des poches qu'elle n'avait pas - en chemise de nuit ! -et finissant par triturer la montre à gousset qu'elle portait en collier -il n'allait pas lui voler ça, hein ? -. « Vous n'auriez pas des glaçons par hasard ? »
"Si, bien sûr !"
Les mots franchirent précipitamment les lèvres de la jeune femme qui retrouva sa contenance avant de filer de bonne grâce en cuisine. Là, elle eut envie de se taper le crâne contre la porte du frigidaire : et s'il prenait la poudre d'escampette poru de bon pendant qu'elle avait le dos tourné ? Une dinde stupide, voilà de quoi elle aurait l'air ! Aislinn se secoua: au pire, et quoi ? Il repartirait comme il était venu ( point qui restait encore à éclaircir ) et elle, elle retournerait se coucher. Tout irait bien et cela signifiait qu'elle n'avait pas à se presser.
En cas de problème, dans le manoir Jefferson on avait toujours une solution toute prête : le thé. Presque machinalement, mais en un tour de main, Aislinn sortit un plateau et y déposa deux tasses de thé fumant. Un geste aussi automatique lui permettait de penser à toute allure. Elle enveloppa des glaçons - en forme de lapin - dans un tissu et retourna au salon où elle posa avec autorité le plateau sur la table basse, et tendit les glaçons à l'intrus.
"Tenez." Elle s'assit devant le plateau, sur le canapé et interrogea enfin: "Pourquoi ?"
Aislinn posait un regard de chat curieux sur les traits de l'homme, qui lui semblait ni pauvre, ni méchant, bien au contraire, il semblait gentil, quelqu'un de bien. Elle explicita avec une sorte d'impatience : " Pourquoi etiez vous venu nous voler ? "
Sujet: Re: Au voleur ! [ Peter & Aislinn ] Sam 24 Aoû - 22:13
Aislinn croisait, décroisait et re-croisait ses jambes sur le canapé alors que Peter se mettait à l'aise près du service à thé; pas de critique sous-jacente à lire ici. La jeune femme était ravie qu'il daigne s'asseoir sans faire trop d'histoires ( elle n'était pas de taille à lutter contre l'homme, et si pour l'instant il ne lui faisait pas trop peur... eh bien elle n'avait pas envie que cela change. ) même si elle n'appréciait pas le regard qu'il jeta à ses tasses de thé. Oui, on était en pleine nuit, elle venait de se faire cambrioler et elle faisait du thé: et alors, cela vous dérange ? C'était de la politesse et de l'hospitalité de base, on était pas chez les sauvages.
Inspire à fond, Aislinn ne le laisse pas te prendre pour une folle. Encore une fois. Elle avait beau être la personne la plus rationnelle et, disons le, normale voire saine d'esprit de son entourage, elle recevait quand même des regards en coin de temps à autres. La rouquine faisait de son mieux pour garder les pieds sur terre et la tête dans les épaules, entre autres et surtout en se comportant comme une jeune femme bien élevée, polie et dotée de bonnes manières. Et donc, elle faisait du thé. Ce qui devenait un problème. Elle n'allait jamais s'en sortir et sentait déjà une migraine poindre.
Mais elle n'était pas la seule, vu l'hésitation que sa question venait de causer au voleur. Cambrioleur ? Brigand de grand chemin ? Voyou ? Cleptomane ? Pira... Aislinn, concentre-toi. Ne sois pas distraite, écoute le monsieur. Soudainement effrayée d'être prise en flagrant délit de rêverie impromptue et indésirable, Aislinn se saisit d'une tasse de thé qu'elle serra entre ses doigts, remontant ses pieds sur le canapé pour garder une contenance ( sans doute pas une contenance assurée, mais on fait avec ce qu'on a ) sans cesser de couler un regard inquisiteur à l'intrus. Il finit par lui répondre d'ailleurs, après avoir … quoi, réfléchit ? Si oui, à quoi ? A ce qu'il allait lui répondre ? On a pas besoin de réfléchir quand on dit la vérité...mais dans le même temps la situation était un peu particulière « Je ne sais pas vraiment ce qui m'a pris... vous savez j'ai perdu mon boulot il y a peu, j'ai eu peur, j'ai pété les plombs et... voilà où j'en suis... » ...C'était plus trivial que mélodramatique, du moins aux yeux de l'imagination de la jeune femme. Sans en avoir conscience, elle eut une moue déçue. Même pas drôle. La spirale infernale, plus de boulot, plus de femme, plus de maison, que savait-elle ensemble. La décevant réalité, dommage: voyez-vous Alice était du genre exigeante sur la qualité des histoires qu'on lui racontait.
«-Dans mon salon. A vous prendre des pianos. Sans doute pas ainsi que vous aviez prévu de passer votre nuit... au moins nous sommes deux dans ce cas. »
Voilà où il en était. Le pauvre. Elle se déplia pour prendre un sucre qu'elle fit tomber dans un tasse avec un plouf discret. Elle l'observa un instant se dissoudre dans le liquide brûlant avant de relever la tête vers son … voleur-hôte pour le scruter avec attention.
« -Rien de ce que vous direz ne sera retenu contre vous, hein. Mais dans ce cas, vous devriez chercher du boulot, il doit en avoir de moins dangereux. »
Et maintenant quoi ? Elle appelait les flics ? Lui faisait promettre de ne plus recommencer ? Lui proposait de prendre ce qui lui plaisait dans la pièce ? Techniquement, rien n'était à elle, elle était gracieusement et mystérieusement hébergée par Jefferson dans ce palace. La tête d'Aislinn bascula en arrière, fixant le plafond, ses doigts tapotant la tasse. Elle eut un profond soupire, alors que ses pensées dérivaient à haute voix :
«- Si vos capacités de vol sont représentatives du reste, tu m'étonnes que vous ayez perdu votre job. »
Oui, ce n'était ni bien élevé, ni gentil de dire ça, mais c'était le fond de sa pensée, et elle ne réalisait pas ce qu'elle disait. Et puis, c'était vrai quoi : a-t-on déjà vu un voleur se faire surprendre aussi bêtement et prendre ensuite le thé avec sa victime ?!
Sujet: Re: Au voleur ! [ Peter & Aislinn ] Dim 15 Sep - 22:35
Même si elle cherchait à avoir l'air assurée et faussement détendue – pas sûre que ça fonctionne à 100% - Aislinn ne lâchait pas l'homme du regard un seul instant. Pas pour vérifier qu'il ne chapardait rien au passage dès qu'elle détournait le regard ( au fond, qu'il la vole ou non elle s'en moquait un peu : les habitants du manoir ne faisaient pas grand cas de ces richesses, et la jeune femme ne savait trop comment un chapelier pouvait se permettre d'héberger deux personnes et de vivre entouré d'un tel décorum... Mais d'une manière générale, ce qui leur était le plus cher n'était pas ce qui était le plus cher. Jefferson passait son temps à faire des chapeaux, elle à lire : vous parlez de riches oisifs ). Non Aislinn le guettait du coin de l'oeil pour saisir son expression au moment où il goûtait le thé . Elle savait qu'elle faisait de véritables miracles avec de l'eau chaude et des feuilles de thé, mais elle était toujours dans l'expectative, la première fois : est-ce que le thé serait aussi bon qu'habituellement ? Est-ce qu'il plairait ? L'homme semblait quelque peu dépassé par les événements ( il y avait de quoi :boire du thé chez la personne qu'on volait...mais il y avait pire : surprendre un voleur maladroit ) mais il ne fit pas la grimace. Il avait l'air d'aimer, d'après ce que Aislinn réussit à saisir sur son visage, et elle se détendit un peu. . « Le truc... c'est que j'aime le danger. J'ai déjà fais des tas de petits boulots, sans suite... En faite, je pense être du genre à m'ennuyer assez vite. Je suis conscient du fait que nous vivons actuellement dans un monde où il ne faut pas être difficile dans ce domaine, mais... J'aurai du mal à trouver mieux que ce que j'avais avant... » ...une lueur d'intérêt s'alluma dans les yeux de la jeune femme. C'était sans doute très mal par rapport à la morale et elle en aurait mauvaise conscience plus tard, ce n'était même pas bien du tout...Mais elle préférait ça à la raison triviale du besoin d'argent. Elle eut une moue compatissante, compréhensible.
« -Je peux comprendre, »
Sa voix n'était toutefois qu'un murmure, cela ne se faisait pas de dire des choses comme ça, voyons, Aislinn. On ne vole pas les gens... Mais elle était du genre à s'ennuyer très vite, avec sa concentration digne d'un papillon, et son goût des ennuis, son talent pour les mésaventures faisaient qu'elle n'était pas très bien placée pour critiquer. Donc bon. La jeune femme s'apprêtait à laisser libre cours à sa curiosité et à lui demander ce qu'il pouvait bien faire avant , puisque pour qu'il ne puisse ensuite que se contenter du rôle de voleur cela devait être quelque chose de palpitant et de passionnant, mais le froncement de sourcil de son interlocuteur et son mouvement la coupèrent dans son élan. « Si ça peut vous rassurer, ce qui s'est passé ce soir n'est pas du tout "représentatif" des merveilles que j'arrive à accomplir d'habitude. Je peux très bien revenir vous cambriolez un autre soir si vous le demandez si gentiment ? » Aislinn ouvrit de grands yeux affolés, pendant que sa bouche formait un joli ô. Ouuuups. Elle avait fait une gaffe et une belle... quoique peut-être pas totalement involontairement. Elle posa précipitamment sa tasse sur la table et se ré-avança dans son siège, presque affolée :
« -Oh, je suis désolée ! Je ne voulais pas vous vexer ! »
Car au ton revanchard de l'individu, et à sa demande quelque peu moqueuse ( noooon, si peu ), il était clair qu'elle l'avait blessé dans son orgueil de... de voleur. Est-ce que cela existait seulement, tiens ? C'était bien sa chance d'être tombée sur un voleur fier... Aislinn était prête à s'excuser platement, à aller lui chercher des petits gâteaux ou elle ne savait trop quoi pour se faire pardonner, son naturel gentil et naïf l'emportant... jusqu'à ce qu'il fasse une grimace en buvant son thé. « Je pourrai en dire autant sur vos "capacités" à faire du thé... » … QUOI ? La possibilité qu'il soit en train de mentir ne traversa même pas l'esprit d'Aislinn, bien plus occupée à s'indigner. C'était le genre d'affirmation qu'elle était capable de retourner dans sa tête des jours durant .Elle n'oserait plus faire du thé, ou au contraire passerait son temps à en faire et à se torturer sur l'avis des gens. La jeune femme était outrée dans son orgueil, et dans celui de Jefferson par la même occasion. Ce n'était pas des manières, ce n'était très gentil et... son pauvre thé ! C'était l'une de ses rares compétences après tout.
Elle avait les larmes faciles, même si elle était une adulte...Elle ne devait pas pleurer. Pas pour ça, et surtout, surtout pas devant ce malotru. Il entrait chez elle par effraction, essayait de la voler et après il avait encore le culot de critiquer son thé. Elle avait envie de le lui envoyer à la figure, oui ! Aislinn résista difficilement à l'envie de saisir sa tasse et de la lui lancer et préféra se redresser et le fusiller du regard – ou du moins essayer, puisque maintenant il détournait le regard. Il faisait bien tiens !
« Si c'est pour insulter mon thé, je vous prierais de quitter ma maison, monsieur ! »
Lui riposta la rousse comme un chat outré, en se levant et en lui désignant la porte de la main. C'était une réaction impulsive, extravagante et démesurée. Elle aurait sans doute du avoir cette réaction quand il s'était désigné voleur, mais tant pis. Elle allait peut-être devoir subir les conséquences de son ordre, puisque c'était un criminel vu ses paroles, mais elle ne s'en souciait guère. Qu'il use de la violence, qu'il la vole, c'était une chose. Qu'il critique son thé, c'était autre chose. Non mais ho.
Sujet: Re: Au voleur ! [ Peter & Aislinn ] Lun 30 Sep - 20:01
Le manoir Jefferson était bizarre, tout le monde le savait, mais le rapport au thé de ses occupants était la bizarrerie la plus difficile à comprendre pour le monde extérieur et sain d'esprit. Tout parce que, consciemment pour Jeff, inconsciemment pour la pauvre Aislinn ( quoique, ces temps-ci, vous savez... ) ils buvaient toujours leur thé à la manière du pays des Merveilles. Et à Wonderland, où rien ne tenait debout, le thé était une affaire très sérieuse ( pouvant se faire toute la journée, puisque depuis que le temps boudait c'était presque toujours l'heure du thé ). Et l'une des rares choses qui avait gardé tout sa saveur malgré la malédiction.
« Vous plaisantez j'espère ?! » Non, pauvre idiot, quand je plaisante, c'est drôle et il n'y a strictement rien de drôle dans la situation présente, songea rageusement la jeune femme. Le rire de l'intrus ne l'aidait en rien à remettre les pieds sur terre, et résonnait désagréablement dans son crâne. C'était une affaire sérieuse, et elle n'avait rien fait qui méritait d'être moqué ; Aislinn se sentait inexplicablement humiliée, ce qui remplissait encore plus ses yeux de larmes et ses poings se serrer. « Au cas où vous l'auriez oublié, c'est vous qui avez déclenché les hostilités la première ! » Oh bah tiens, ça c'était culotté, l'hôpital qui se moquait de la charité !
« - C'est vous qui êtes entré chez moi, au cas où vous l'auriez oublié !»
Et ça comptait comme une hostilité, ça ! La rousse croisa les bras dans un geste qu'elle voulait déterminé. Si son visage n'avait pas été aussi défait, et si ses bras n'avaient pas été croisés sur sa chemise de nuit, elle aurait pu avoir l'air terrible. Là, l'effet était un peu raté – ce qui avait le recul lui semblerait une bonne chose, elle n'aimait pas être désagréable avec autrui. « Sur ce... Je la quitte de ce pas et avec grand plaisir ! »
« - Bon vent ! »
Les deux protagonistes de cette histoire sans queue ni tête se drapèrent tous les deux dans leur dignité, chacun à un bout du salon ; dès que l'inconnu se dirigea avec orgueil vers la porte, Aislinn se laissa lourdement retomber sur le canapé, et enfouit son visage dans ses mains. Mais quelle idée se lever en pleine nuit, aussi ! Elle se serait levée au matin, Jefferson et elle auraient constaté la disparition de bons nombre de choses et en auraient sans douter tirer parti en réinventant une nouvelle occupation, ou quelque chose de ce goût là. Autour d'une tasse d'un thé délicieux thé. Elle avait gagné quoi, avec son insomnie, hein ? Aislinn sentait les larmes montaient à ses yeux et ses sanglots dans sa gorge, mais elle luttait férocement pour ne pas se mettre à pleurer avant le départ de l'homme ; elle était trop grande pour pleurer pour un rien, même si souvent c'était plus fort qu'elle. Elle l'avait jeté dehors, il partait la queue entre les jambes, et elle ne lui ferait pas le plaisir de le laisser penser qu'il avait gagné.
« -Mais juste avant... je tiens à m'excuser. Je ne voulais pas vous blesser et encore moins critiquer votre thé qui est... fabuleusement bon. » Lorsqu'il reprit la parole, d'un ton moins impoli que précédemment, la rousse releva progressivement la tête et l'observa à travers ses doigts. Quelques larmes avaient glissées le long de ses joues, mais elle lui livra malgré tout un grand sourire ( encore un peu tremblotant ) en réponse au sien. Aislinn fit une moue boudeuse et ses joues rosirent légèrement sous le compliment.
«-Je sais. »
Son thé était fabuleux, et elle en était fière. Mais cela ne l'empêchait pas de douter irrationnellement à la moindre critique. Elle y attachait peut-être un peu trop d'importance, en fait. Aislinn se laissa aller contre le dossier du canapé avec un long soupire. Elle réalisait soudain qu'elle avait sans doute – euphémisme – réagit excessivement.
« -C'était excessif, hein ? »
Aislinn observa avec assiduité le plafond, pour cacher sa gêne et l'invraisemblance de la situation. Lorsqu'elle savait qu'elle ne réagissait pas de manière logique et rationnelle, une comptine sans queue ni tête lui passait toujours en tête, comme un signal : tu deviens frappa-dingue, ma fille. Elle n'avait pas envie qu'on essaye de l'enfermer en asile comme sa pauvre Mia. Elle haussa les épaules e continua à parler, sans savoir si elle parlait tout seule ( comme une cinglée ) ou à un voleur encore présent ( pas beaucoup plus sain comme conversation, à bien y réfléchir ) : l'intrus avait disparu de son champ de vision, peut-être avait-il quitté les lieux comme elle le lui avait ordonné, peut-être était-il en train de voler quelque chose, mais en tous cas, les pensées d'Alice divaguaient.
«-Vous n'êtes pas si minable que ça, sans doute. Je sais pas.Vous êtes le premier voleur que je croise. C'est juste qu'ici, vous êtes mal tombé. Personne dort jamais. »
Sujet: Re: Au voleur ! [ Peter & Aislinn ] Mer 6 Nov - 21:04
Mais quelle catastrophe. Quelle nuit horrible. Aislinn avait l'impression de contempler un désastre qu'elle aurait elle-même provoqué ( sans le faire exprès, bien évidemment ). Elle était embarrassée ; elle avait l'estomac ( et sans doute les joues) en feu et se refusait à croiser le regard de son intrus. La voix du voleur avait suivit son sourire est s'était presque...attendrie ? La naïve jeune femme était incapable de le réaliser exactement, mais quelque chose dans le ton de l'homme la réconforta légèrement ; « Oui. Mais... moi aussi je me suis vexé un peu trop vite. Peut-être parce que vous aviez vu juste... » Les torts étaient partagés, la situation exceptionnelle... Peu à peu, la rousse se rassurait de voir qu'il n'avait pas si mal pris ses paroles. Cela n'allégeait que peu sa culpabilité, qui était autant de ce qu'elle avait dit que de la conscience qu'elle avait été follement excessive, qu'elle avait laissé libre cours à un tempérament qu'elle tentait de contrôler lorsqu'elle n'était pas en compagnie de ses amis proches. « Effectivement... mais j'ai aussi eu beaucoup de chance de tomber sur quelqu'un comme vous. Quelqu'un capable d'offrir du thé à un voleur, sans appeler la police... »
« - Quelqu'un de stupide, »
compléta Aislinn avec un léger rire qui se moquait d'elle-même. Pas stupide, naïve, innocente, spontanée. Raisonnable n'était pas un qualificatif qu'on avait l'habitude d'attache à son prénom. Cela ne faisait que lui apporter des ennuis, mais elle ne parvenait pas à se raisonner. Comme ce voleur devait la trouver stupide, songea-t-elle soudain. Vous cambriolez une maison, et soudain, le propriétaire vous offre du thé et des petits gâteaux... Il avait du croire qu'il était chez les fous ! Voire qu'elle allait l'empoisonner ! Oh mon dieu. Alors qu'Aislinn réalisait lentement à quel point son comportement avait été inconvenant, le feu reprenait possession de ses joues roses. Sans lâcher le plafond et sa honte des yeux, elle osa répondre d'une petite voix, pour essayer de s'excuser, se justifier...Tout en s'enfonçant encore plus :
« -Mais c'était un plaisir. »
De toute façon, c'était toujours un plaisir de faire du thé et d'en partager avec quelqu'un, que ce quelqu'un soit un voleur, un gremlins ou Jefferson. Peut-être que l'intensité changeait un peu dans ce dernier cas. Aislinn n'osait pas croiser le regard de son voleur et préférait observer le plafond. Il aurait fallu le nettoyer, tiens. Jusqu'à ce qu'elle sente le canapé s'enfonçait délicatement à côté d'elle, et qu'une boite de mouchoir. Timidement, elle ramena son regard au niveau du jeune femme, et esquissa un faible sourire en prenant un mouchoir. Aislinn essuya rapidement les larmes qui menaçaient de couler sur ses joues, et profita de l'écran que formait le bout de papier pour reprendre une figure plus humaine. Voilà, on respire à fond, maintenant. « Vous êtes tout de suite plus rayonnante lorsque vous souriez. »
« - Vous n'êtes donc pas un fou sadique. Merci. »
C'était ce qu'on disait dans ces cas-là, non ? Merci du compliment, et merci de pas être un fou qui aime voir les femmes pleurer. Non, en fait Aislinn ne savait pas trop quoi répondre à cette parole. Ce compliment ? En tous cas, elle souriait, elle rayonnait presque. Elle pouffa légèrement devant leur situation invraisemblable et cocasse. Comme elle les aimait. L'intrus n'était plus si offensant, ni effrayant vu de près et le sourire aux lèvres et Aislinn se détendait à nouveau, rassérénée. « Vous n'êtes pas une femme comme les autres... et je ne dis pas ça en mal. » Aislinn ne rosit que légèrement, habituée qu'elle était à entendre cela. Même si bien souvent on le lui disait en mal ; en bien, c'était sa fierté, sa joie, même si elle ne faisait pas exprès. Elle sourit, amusée :
« -Vraiment, ce n'est donc pas toutes les nuits qu'on vous accueille avec le thé et les petits gâteaux ? ...Je suis navrée si j'ai pu vous paraître étrange. ...Je n'ai pas empoisonné le thé, je le jure. » Ou alors si c'était le cas, comme pour Eléazar, ce n'était pas de son fait volontaire, promis. « - Mais c'est un beau compliment. J'ai bien fait de me lever, si c'est pour entendre ça. Et vous n'êtes pas mal non plus, dans le genre voleur gentleman. »
Elle aurait pu tomber sur brigand bien plus redoutable ! Et se retrouver dans des ennuis terribles. Au lieu de cela, ils buvaient le thé et il lui proposait des mouchoirs ( après l'avoir fait pleuré, d'accord.) Elle fit la moue et s'étira, tandis que ses pensées continuaient à voltiger dans tous les sens...Voleur gentleman, la formule lui disait quelque chose... Elle éplucha mentalement ses multiplies lectures, tout en continuant à parler pensivement :
« -Comment dit-on déjà ? Prince des voleurs ? Un vrai Robin des bois, voilà ! »
Sujet: Re: Au voleur ! [ Peter & Aislinn ] Jeu 21 Nov - 12:06
Cette maison rend dingue. Pas dans le sens où elle use les nerfs de ses habitants en déplaçant ses pièces ou en ayant son petit caractère – ce qui amuserait follement Aislinn, a bien y réfléchir, si on écartait le caractère absurde et délirant de cette idée - mais dans le sens où quiconque y entrait, perdait quelque peu le sens des réalités. On ne se comportait pas normalement dans cette maison, et les termes ennuyeux tels « raisonnable » « respectable » « logique » «bon sens » et « normal » s'évaporaient soudainement dans la nuit ( et le jour au passage. ). Cela vous retournait quelque peu la tête et le sens des priorités, permettant des scènes irréalistes et des crises éclairs, tout à fait dans le goût de celles de cette nuit. Aislinn sourit en réponse à ceux de voleur, alors qu'elle finissait de sécher ses larmes. La crise passée, elle retrouvait visage humain et froissait le papier dans sa paume alors qu'il allait galamment reposer la boîte. Un voleur qui remettait les objets à leurs places, en voilà un charmant paradoxe. Aislinn contemplait le dos immobile du voleur, la tête légèrement penchée sur le côté. Ce n'était qu'une boîte de mouchoir, qu'avait-il ? Selon la mémoire – défaillante – de la jeune femme, il n'y avait rien de bien attrayant à dérober dans ce coin là. Enfin, aux yeux d'Aislinn, seuls les livres méritaient d'être volés, alors qui peut dire ce à quoi pouvait bien penser l'homme ? « Et bien... merci, je prendrai ça comme un compliment ! » Elle sourit et acquiesça doucement : « -C'en est un. Quitte à choisir mon type de voleur, je préfère celui-ci. »
Aislinn Liddell n'était plus à un paradoxe près. Elle le suivit pensivement du regard alors qu'il arpentait la pièce. Les brumes du cauchemar de la rousse s'étaient totalement dissipées et elle le regardait à présent d'un œil alerte, s'amusant à décortiquer chacun de ses mouvements, et à imaginer ses pensées. Son occupation favorite. Elle sourit, fière de leur collection, en le voyant s'arrêter devant les étagères surchargées de livres. Livres de toute sorte : de philosophie, apportés par Rowan, mais aussi de nombreux ouvrages de fantasy, ou pour enfants, ses préférés. De tout, vraiment, mais surtout des étagères remplies : lorsque la Reine Rouge la persécutait en rêves, Aislinn aimait descendre au salon, piocher un livre au hasard et s'y perdre jusqu'à ce que Jefferson la retrouve blottie dans le canapé au matin. Enfin, les soirs où elle ne trouvait pas d'inconnus dans son salon. « Vous m'avez l'air de vous y connaître pas mal en lecture... A moins que ce ne soit l'autre personne avec qui vous vivez. Enfin... vous ne vivez pas seule je suppose ? » Si la phrase débutait le plus normalement du monde, la fin fit redresser un coin des lèvres de la rousse, qui interrogea avec une légère malice dans le ton : « -Souhaitez vous vérifier que je suis bien une demoiselle en détresse vivant seule dans son immense château, prête à se faire malmenée par Robin des Bois ? »
Ne connaissant pas l'identité de l'intrus – et n'étant tout de même pas naïve au point de penser qu'il lui donnerait son nom, adresse et numéro de sécurité sociale – elle avait décidé de l'appeler ainsi. Continuer à le nommer l'homme ou l'inconnu l'entourait d'une dangereuse aura de mystère et d'aventure qu'il lui fallait éviter. En tous cas, si elle voulait garder les pieds sur terre.
« - Non, je... le manoir n'est même pas à moi, je ne suis qu'étudiante, en littérature justement. Et garde-malade du pire ronchon de Storybrooke. Jefferson et William vivent ici avec moi. Mais ce sont mes livres. »
Et elle en était fière ! Aislinn se leva gaiement, presque bondissante pour rejoindre l'homme. A côté de lui, elle posa son épaule contre une bibliothèque et croisa les bras sur sa poitrine. Il avait demandé si elle s'y connaissait en littérature..Eh bien c'était son deuxième domaine de spécialité, juste après le thé et avant les catastrophes involontaires. La rousse leva un sourcil et demanda, moqueuse, mais presque sérieuse à la fois : « -Pourquoi, vous voulez un conseil de lecture ? »
Sujet: Re: Au voleur ! [ Peter & Aislinn ] Mar 3 Déc - 20:58
Au voleur !
« C'est bien possible... Mais vous malmener ? Ahah non... Ai-je l'air de quelqu'un de violent ? Vous devriez savoir que Robin des Bois est très gentleman avec les demoiselles... » On pouvait s'attendre au pire d'un homme s'introduisant dans votre maison en pleine nuit : à partir du moment où elle l'avait surpris en flagrant délit, les choses auraient pu très mal tourné, il aurait pu la malmener, ou pire. Mais son voleur à elle était en effet très gentleman, presque charmeur alors qu'il lui souriait avec assurance. Charme et séduction étaient deux choses avec lesquelles Aislinn était assez mal à l'aise, peu habituée qu'elle était, mais la situation était déjà étrange par elle-même et cette nuit la rousse avait l'impression que plus rien ne le déboussolerait. Tant qu'il ne le faisait pas à nouveau pleurer, en tous cas. Elle eut une moue plus timide : «- Toutes mes excuses, je ne suis pas experte de Robin des Bois.»
Au moins n'avait-elle pas à craindre un soudain geste violent de la pat de son visiteur nocturne – visiteur était un statut qui lui correspondait bien mieux que celui de vulgaire cambrioleur. « Je ne songeais pas vraiment à cela... disons que je suis simplement peu habitué à voir autant d'ouvrages. Voir tous ces livres... ça me redonne envie de lire. » Machinalement, Aislinn suivit son regard sur les rayonnages. Son cœur battait plein d'amour pour ses livres adorés. C'était sa vie : elle les étudiait, les lisait, les aimait...rêvait d'en écrire. Dans ce manoir, on avait tendance à encourager les passions dévorantes qui ne menaient pas à la vie réelle : le maître des lieux semblait bien avoir gagné sa fortune en cousant des chapeaux ! Aislinn avait constamment envie de lire et ne saisissait pas le désamour qu'on pouvait avoir pour ses trésors. Si venir la cambrioler inciter cet homme à lire, alors elle l'inviter à venir chaque nuit !
« -Si vous voulez emprunter un livre, n'hésitez pas...Ne les volez pas, c'est tout.»
« Vous lisez des contes ? Ou... vous y croyez ? » La question la sortit de sa transe, la faisant sursauter et elle reposa vivement son regard sur lui. La question, surtout la deuxième était peut-être surprenante pour la majorité des personnes, mais tout au contraire, elles tombaient sous le sens aux yeux de la jeune femme. « -Ai-je vraiment le choix ? »
Lâcha-t-elle pour elle même, avec un petit rire amer et presque hystérique. Oui, elle y croyait. Sans doute un peu trop, peut-être devait-elle aller consulter un psychologue ? Car à force d'avoir tout au long de la journée le nez dans ses livres, ceux-ci semblaient l'accompagner dans son existence réelle...et hanter ses rêves d'un monde trop réelle qui supplantait de plus en plus ce qu'elle vivait la journée. Elle devenait folle, à se croire perdue dans le château de la Reine Rouge,à ou en grande conversation avec Cora ou à se languir de son chapelier fou et de son délicieux thé....Elle eut un frisson et son regard se perdit un instant dans le vague, avant d'essayer de répondre comme si de rien n'était.
« -Oui, j'en lis, j'en ai même une sacré collection. » Elle eut un rire avant de lui lancer un regard appréciateur : « -Je ne vous voyais pas comme un homme à croire aux contes de fée et à attendre sa princesse. Mais si c'est le cas...J'aurais quelque chose à répliquer la prochaine fois que l'on me traitera d'enfant. ...Enfin je ne vous connais pas, je ne sais même pas qui vous êtes. »
Elle glissa nerveusement une mèche de cheveux derrière son oreille : que racontait-elle, hein ? Un homme comme lui, voleur, adulte, séduisant, croire aux contes ? Aislinn Liddell, tu deviens vraiment folle, ma fille. Il n'avait jamais dit qu'il croyait aux contes. Il lui avait simplement demandé si c'était son cas, et elle sentit le rouge lui monter aux joues : elle venait juste de confirmer qu'elle était une idiote qui croyaient aux contes de fées et dont tout le monde se moquait, la pensant folle. Et elle était tombée dans la panneau, dans le piège tendu comme une imbécile heureuse.
Sujet: Re: Au voleur ! [ Peter & Aislinn ] Dim 19 Jan - 23:26
Au voleur !
Aislinn ignora vertement le petit ricanement qu'émit son voleur ; elle n'avait pas besoin d'aide supplémentaire pour trouver des raisons pour rougir jusqu'à la racine de sa chevelure assortie, merci bien. Quant bien même elle aurait noté ce ricanement, elle n'en aurait pas compris la teneur : à ses yeux, ses livres étaient la chose la plus précieuse contenue dans ce manoir, et avait bien plus de valeur que toutes les richesses que Régina y avait placé en créant la malédiction.
Ce qui avait bien plus d'importance aux yeux de la jeune femme, c'était la réaction de l'homme lorsqu'elle lui avoua n'être qu'une enfant qui croit encore aux contes de fée et qui, naïvement l'avoue au tout venant. Elle s'attendait à être raillée et moquée : elle offre du thé à son voleur, et en plus elle veut lui parler du chat botté ! Ridicule. Bientôt elle serait la risée de Storybrooke tout entier. Aislinn avait une imagination fertile, et se sentait prête à réagir à de nombreuses réactions....mais le soupire de soulagement qu'il poussa la pris par surprise. Au point qu'elle en oublié elle même de soupirer de soulagement. « Je m'appelle Peter... Et vous ? » Elle tendit sa main en réponse naturellement, sans même y réfléchir à deux fois. Charmantes présentations faites au milieu de la nuit avec un cambrioleur rentré par effraction ! On aurait pu craindre qu'elle contemple cette main tendue et amicale avec ahurissement, qu'elle hésite. Mais Aislinn avait certes des qualités, mais la méfiance ( qui pouvait sauver des vies, ne l'oublions pas ) n'en faisait pas partie. Au contraire, la rouquine sourit largement, comme conquise :
« -Aislinn. »
Mais cela ne faisait que la détourner un instant de sa culpabilité. De sa honte de s'être exposée ainsi à un inconnu. Presque inconnu, elle connaissait sa profession secrète et à présent son prénom. L'amabilité de la présentation, la réaction de ...Peter, tout cela allégeait quelque peu le poids qui régnait dans sa poitrine, bien qu'il subsiste. « Si ça peut vous rassurez... j'ai toujours pensé que ces histoires n'ont pas été écrites par hasard. Peut-être sommes nous tous deux de grands enfants... » Vraiment ? Aislinn écarquilla spontanément les yeux. Ces histoires n'avaient bien sûr pas été écrites par hasard, elle en était convaincue et savait que Jefferson ou Mia partageaient son sentiment. Mais le reste du monde semblait plutôt opposé à l'idée, et même méprisant. Quant à être un grand enfant...elle, elle l'était définitivement, mais que peut-on dire d'un homme qui cambriole mais reste aimable et charmant avant tout ?
Toutefois, cette intervention eut le mérite de la faire sourire et de la détendre à nouveau. La question suivante finit de détendre l'atmosphère : « Quel ouvrage me conseilleriez-vous ? » Concentrée, plus concentrée qu'elle ne l'était pour bien des choses, Aislinn fronça les sourcils. C'était une question qui demandait réflexion, mais son esprit s'était déjà envolé. Il n'y avait qu'une réponse possible . Enfin, s'il n'était pas fermé aux contes de fée.
« -Alice au Pays des Merveilles, » trancha-t-elle
Qui était... à l'étage, logiquement, au milieu des autres livres de contes de fée ou de littérature jeunesse qui peuplait les étagères de sa chambre. Pour ses études, évidemment. Quoique.. Alice au Pays des Merveilles ( et des quelques autres livres de Lewis Carroll qui allaient avec celui-ci ) avait une particularité dans ce manoir. Une particularité autre que celle d'avoir ses personnages principaux incarnés et vivants dans ces murs, évidemment. Ils en avaient plusieurs exemplaires. D'innombrables exemplaires, pour être plus précis. C'était le livre préféré d'Aislinn, et elle savait que Jefferson l'aimait aussi beaucoup et des diverses éditions vadrouillaient en permanence dans le manoir. On pouvait en trouver de manière incongrue, dissimulés là où le livre n'avait nulle place, ou posé en évidence dans plusieurs pièces à la fois.
A nouveau, Aislinn tourbillonna sur elle-même, son regard inquisiteur et curieux se posant dans la pièce, à la recherche d'un exemplaire. Bingo. Elle le délogea de la pile d'autres livres sur la table basse ; cela tombait bien, il s'agissait d'une édition regroupant toutes les œuvres de Lewis Carroll, non seulement les aventures d'Aislinn, pardon, d'Alice à Wonderland, mais aussi d'autres moins connues comme celles au travers du miroir … qui étaient aussi réelles. Avec un peu de chance, il ne les connaissait pas toutes. Elle lui tendit l'ouvrage avec un sourire : « - Puisque nous parlions de contes de fées... Je ne parle pas d'ouvrages dits sérieux au milieu de la nuit, pardonnez moi. »
Sujet: Re: Au voleur ! [ Peter & Aislinn ] Lun 3 Fév - 20:03
Au voleur !
Peter semblait surpris de son choix d'ouvrage et un instant la rouquine craint d'avoir gaffé. Elle gaffait tout le temps, même si elle n'avait jamais gaffé au point de se prendre un piano au beau milieu d'un cambriolage. Le regardé doré de la jeune femme se fit un instant hésitant, mais le voleur s'approcha pour prendre le livre tendu, et elle reprit confiance. « Ce n'est rien. Un peu d'originalité ne fait de mal à personne... je préfère ça même. Étant du genre à m'ennuyer assez vite... » Elle acquiesça vivement ; elle comprenait tout à fait ce point de vue...Beaucoup de gens se plaignaient de sa propre originalité, et surtout elle s'ennuyait assez vite. Très vite, changeant souvent de sujet au beau milieu d'une phrase ou oubliant l'eau dans la bouilloire parce qu'un oiseau était passé devant sa fenêtre. Les livres étaient certainement la seule activité au monde qui ne finissait pas par l'ennuyer au bout de trente secondes de concentration. Et encore, elle passait autant de temps à rêvasser entre les lignes ou le nez en l'air que plonger dans le contenu de ses livres. «-Alors il est fait pour vous. »
Originalité, rebondissements et divertissement garanti avec Alice aux Pays des Merveilles. La pauvre Alice n'avait pas une seconde de repos dans ce livre, mais Aislinn ne la plaignait pas. Elle enviait plutôt la fillette, mais ce n'était pas quelque chose qu'une jeune femme devait dire à voix haute. « Il me semble en avoir déjà entendu parler, de ce bouquin... C'est votre préféré ? » Elle s'appuya sur le meuble le plus proche, fesses posées sur le rebord et les mains de chaque côté et hocha la tête. Oui, sans hésitation. Oh, bien sûr elle aimait beaucoup d'autres livres, plus sérieux, plus longs et plus raisonnables...mais celui-ci remplissait toutes ses exigences entre aventures, références et jeux de mots. Et il avait une importance toute particulière pour elle, au point de hanter ses rêves encore aujourd'hui. « -Oui, je l'ai lu quand j'étais petite et... il m'a marqué. Enormément, j'ai demandé un lapin dès que je l'ai fini. »
Elle eut un petit rire et l'observa feuilleter les pages. Voir quelqu'un découvrir un livre qu'on a aimé, prêter un livre favori..C'était intéressant et elle ne pouvait pas s'empêcher de se demander ce qu'il en penserait.
« - Vous noterez qu'ils boivent également du thé. A bien des égards leur tea party ressemble à la notre, cette nuit. Vous me direz ce que vous en pensez ? »
Peter quitta enfin le livre des mains, et la rousse manqua de sursauter lorsqu'elle croisa à nouveau son regard, soudainement sérieux. Peiné peut-être même? Aislinn fronça légèrement les sourcils, attentive à ce qu'il allait dire, curieuse aussi. « Je suis désolé pour... ce soir, enfin d'avoir tenté de m'en prendre à votre foyer. Si j'avais su... enfin sachez qu'après cette nuit, je vous laisserez tranquille. Et je ne dis pas ça pour vous empêcher d'appeler la police, c'est votre droit et je comprendrai, mais... je le pense. » Oh. C'est la forme que pris les lèvres d'Aislinn lorsqu'elle réalisa qu'elle n'avait toujours pas appelé la police. Oops. Cela lui était complètement sorti de la tête, si seulement ça y été un jour entré. A sa décharge, elle était convaincue que Jefferson n'aimerait pas voir le shériff mettre son nez dans leurs affaires, il n'était pas tout à fait pro-forces de l'ordre. Pas sûre non plus qu'il ait accueilli leur visiteur avec du thé, mais oublions ce détail.
« -La police !» laissa échapper Aislinn. « -Je savais que j'avais oublié quelque chose ! » D'accord, c'était peut-être quelque chose à ne pas dire face à face à son voleur, mais tant pis. Aislinn s'en voulait de ne pas avoir appelé la police, dans le sens où, comme d'habitude, elle n'avait pas fait comme tout le monde, en dépit de ses meilleurs efforts. Elle se mordit la lèvre, agacée de ne pas avoir appeler la police, mais en même temps, pas vraiment dérangée par cet oubli.
« -Tant pis. Vous n'avez rien volé, et vous vous êtes conduits en gentleman, il n'y a aucun mal. Si vous aviez su quoi ? » Aislinn fronça légèrement le nez, notant les paroles de Peter ; su quoi ? Qu'il y aurait du thé en libre service et que la seule richesse du manoir était les livres ? « - Vous avez dit en avoir besoin de toute façon et....Dites moi juste que vous n'avez pas cassé de carreau pour entrer ? »
Et voilà, comme d'habitude ses pensées sautaient d'un sujet à l'autre : rassurer le cambrioleur, froncer les sourcils, se rappeler le pourquoi d'une telle effraction et s'inquiéter des futurs courants d'air. La prochaine étape étant de s'effondrer dans un lit, parce que tout cela requérait une activité mentale trop énergique pour cette heure de la nuit et elle allait finir par avoir une migraine.
Sujet: Re: Au voleur ! [ Peter & Aislinn ] Ven 7 Fév - 0:40
Au Voleur !
Aislinn & Peter
Toujours intrigué par le livre qu'il tenait entre les mains, il prit le temps de l'observer longuement, tout en écoutant attentivement la jeune femme bien sûr. Celle-ci fut quelque peu hésitante à l'idée de lui prêter son livre, ce qui était parfaitement compréhensible d'ailleurs, étant censé être son cambrioleur. Mais finalement, elle fini par lui faire à nouveau confiance. Une confiance que Peter n'avait pas l'intention de briser. Il avait beau avoir des tas de défauts, rien ne remplaçait la confiance. Il était même très enchanté de pouvoir enfin lire un livre, sans avoir justement à le voler. Ayant hâte de dévorer celui-ci, qui se trouve être bien le favoris d'Aislinn. Il s'en était douté, car beaucoup de choses en rapport avec Alice ou le thé, semblaient être similaire aux petites manies de la demoiselle. C'était peut-être dingue de penser ça, mais assez réaliste quand on y pense. Le thé... ce petit brin de folie... « -Oui, je l'ai lu quand j'étais petite et... il m'a marqué. Énormément, j'ai demandé un lapin dès que je l'ai fini. » Peter sourit. Qu'il était mignon ce lapin blanc dans l'histoire, même s'il pouvait parfois casser les pieds avec ses "je suis en retard, en retard !". « - Vous noterez qu'ils boivent également du thé. A bien des égards leur tea party ressemble à la notre, cette nuit. Vous me direz ce que vous en pensez ? ». Ses dires ne firent que confirmer ses précédentes pensées. Haussant un instant les sourcils, il fini par acquiescer avec enthousiasme. Évidemment qu'il allait lui donner son avis et surtout lui rendre son livre. Le lire allait lui rappeler un peu de nostalgie, peut-être.
Comme précédemment et sans trop prendre le temps de réfléchir avant, Peter ressenti l'envie de lui partager ses regrets et sa gratitude de ne pas avoir appeler la police ce soir. Sans se douter que cela allait provoquer un petit déclic chez son interlocutrice. « -La police ! Je savais que j'avais oublié quelque chose ! » Se figeant un instant sur place, le voleur s'insulta d'idiot intérieurement. Quelle idée de lui avoir dit ça... Voilà, c'est ça quand on commence à sympathiser avec ses présumés "victimes". Il leva ensuite les yeux au ciel avant qu'elle ne reprenne finalement un tout autre discours. « -Tant pis. Vous n'avez rien volé, et vous vous êtes conduits en gentleman, il n'y a aucun mal. Si vous aviez su quoi ? » Fronçant les sourcils histoire de montrer qu'il réfléchissait mûrement à son interrogation, il ignorait si c'était une très bonne idée qu'il réponde à sa question. Comme s'il n'avait pas déjà fait suffisamment de gaffes pour ce soir... Pour le coup, il ne répondit rien hormis un petit haussement d'épaule, avant qu'elle ne change encore une fois subitement de sujet. Ce qui était tant mieux. « - Vous avez dit en avoir besoin de toute façon et....Dites moi juste que vous n'avez pas cassé de carreau pour entrer ? » Cette question ne rendit pas la situation encore plus normale. Même s'il est tout à fait normal de s'inquiéter pour une vitre brisée et des courants d'airs.
« Ah non non ne vous en faites pas pour ça... en faite, la fenêtre était déjà ouverte. Faudrait d'ailleurs penser à les verrouiller avant d'aller vous coucher... »
Oui, c'était l'hôpital qui se foutait de la charité. M'enfin, c'était une façon de lui prouver qu'il ne lui voulait plus aucun mal et qu'il n'en a d'ailleurs jamais eu l'intention. Même s'il était au départ venu dans le but de la voler. Observant un instant la rouquine, il avait l'impression que cette histoire d'oublie d'avoir appelé la police l'embêtait réellement. Et pour quelqu'un de bien, c'est une réaction normale. Relâchant toute pression au niveau des épaules, une idée folle lui traversa soudainement l'esprit.
« Vous savez quoi ? Allez-y... Appelez la police. Apaisez votre conscience... Même si je ne vous ai rien volé, j'en avais l'intention et je l'aurais fait si vous ne m'aviez pas surpris en pleine action. »
Un petit sourire malicieux se forgea sur les lèvres du voleur, qui disait cela avec une certaine complicité, sans la moindre animosité. Même s'il ne la connaissait que depuis quelques minutes à peine, il avait déjà quelque peu cerné le tempérament de la jeune femme. Qui risquait à présent d'en faire des cauchemars de cette soirée, même s'ils avaient fini par sympathiser, mais disons que c'était pour une question d'éthique.
« Si je pars maintenant, j'aurai le temps de les semer. Il ne m'arrivera rien... J'ai un livre et un compte rendu à vous rendre après tout... »
Sachant très bien de quoi il parle, il est vrai que ce n'est pas la première fois qu'il se fera poursuivre par les forces de l'ordre et qu'il avait déjà prévu le coup avant même de venir ici.
Sujet: Re: Au voleur ! [ Peter & Aislinn ] Mer 12 Fév - 16:40
Au voleur !
Aislinn se serait donnée des baffes. De nombreuses baffes, et pour des raisons très diverses ; avoir brisé une tasse de thé, offert du thé à son voleur, s'est presque mise à pleurer... « Ah non non ne vous en faites pas pour ça... en faite, la fenêtre était déjà ouverte. Faudrait d'ailleurs penser à les verrouiller avant d'aller vous coucher... » Et une baffe pour ne pas avoir fermé la fenêtre, une ! A ajouté à celle pour ne pas penser à appeler la police ; en soi, ne pas appeler la police ne l'embêtait pas tant que ça : Aislinn tenait à voir les méchants punis de manière juste, mais Peter n'était pas le vilain de cette histoire. Et il était juste de ne pas emprisonner quelqu'un de bien.
Mais, elle avait terriblement peur de ne pas se conduire comme il faut. Vous me direz qu'Alice n'est pas du genre à se comporter comme il faut, et c'est vrai ; mais elle essaye, essaye d'être polie, bien éduquée et de faire ce qu'il faut. En vain, 95% du temps. « Vous savez quoi ? Allez-y... Appelez la police. Apaisez votre conscience... Même si je ne vous ai rien volé, j'en avais l'intention et je l'aurais fait si vous ne m'aviez pas surpris en pleine action. » Il avait du se cogner la tête en chutant du piano, ou alors elle avait de nouveau empoisonner le thé sans faire exprès.
« - Qu-quoi ? »
Elle s'apprêtait à froncer les sourcils et à s'écrier un non capable de réveiller toute la maisonnée, choquée par la proposition, lorsque le sourire malicieux de Peter l'arrêta. Qu'est-ce que c'était que ça ? Si un voleur qui se conduit comme un gentleman est déjà une exception, que devait-on dire d'un voleur qui propose gentiment d'appeler la police ? Cela n'avait aucun sens. Pour elle, appeler la police était une bonne idée....mais pour lui ? C'était un rêve, décida brusquement Aislinn. Courir après un lapin en retard lui apparaissait comme un phénomène bien plus normal et logique. Elle était en train de rêver, et cela expliquait toutes les choses défiant la raison qui s'étaient déroulées durant la dernière heure. Aislinn était somnambule, voilà tout. « Si je pars maintenant, j'aurai le temps de les semer. Il ne m'arrivera rien... J'ai un livre et un compte rendu à vous rendre après tout... » « -Vous êtes complètement fou, » lâcha Aislinn, abasourdie par la proposition.
Pas plus qu'elle. Mais il était vrai qu'il avait eu l'intention de la voler, et une intention mauvaise ( surtout si elle a commencé à s'exécuter ) vaut presque le crime. En théorie. Et si elle appelait la police après son départ... Peter aurait le temps de rentrer chez lui et de s'endormir du sommeil du juste. La police ne se téléportait pas encore, et le manoir était loin du centre-ville. Elle eut un léger rire et leva les yeux au ciel, repoussant une mèche de cheveux derrière son oreille.
« - Et c'est moi qu'on traite de folle ? Vous méritez votre ticket d'entrée au manoir, vous ! » Ils étaient tous fous au manoir, tous. Cela semblait la condition sine qua none pour être ami avec l'un des habitants, et Peter ne semblait pas loin d'être éligible. Aislinn secoua la tête, mais inspira profondément avant de relever les yeux vers le voleur ; « - Mais d'accord. D'accord. Partez, et j'appellerai la police d'ici quelques minutes. »
Si elle y pensait, car son lit l'appelait bien plus qu'appeler la police et devoir faire face à des gens dans son salon à cette heure de la nuit ne l'attirait pas. Jefferson n'aimerait sans doute pas ça, connaissant le caractère du chapelier et les crises qu'il pouvait piquer brusquement. Mais... Aislinn expira et un poids quitta son estomac en même temps que l'air sortit de ses poumons. Elle allait appeler la police, elle pouvait appeler la police et tout irait parfaitement bien. Cela lui permettrait de dormir plus tranquille, même si son monde et son impression de sécurité s'étaient sévèrement vu chamboulés cette nuit. Elle tendit cérémonieusement la main à Peter et la serra ; « -Au revoir, Peter, alors. J'attends votre compte-rendu et... » Elle retient un baillement alors qu'un frisson la prenait, lui rappelant l'heure et sa tenue. « Bonne nuit. »
Sujet: Re: Au voleur ! [ Peter & Aislinn ] Mar 18 Fév - 11:16
Au Voleur !
Aislinn & Peter
Comme il l’eut prévu, la réaction de la jeune femme ne se fit pas attendre. Particulièrement surprise de ce que venait de lui dire son voleur, tout comme lui fut surpris de se voir offrir le thé alors qu’il s’était introduit chez elle pour la voler, à la base. A croire que cette maison dégage d’étranges ondes… Ou est-ce tout simplement le fait que Peter aussi, peut s’avérer particulièrement imprévisible et impulsif. Comme elle a pu de toute façon constater tout au long de la soirée… Un sourire était solidement logé aux coins de ses lèvres. Même si c’était effectivement une idée folle, il savait pertinemment ce qu’il faisait et allait faire. « -Vous êtes complètement fou. » Un petit ricaner s’échappa d’entre ses lèvres, face au visage abasourdi de son interlocutrice. On peut dire que ça valait le détour… En effet, il lui arrivait de l’être de temps en temps et heureusement d’ailleurs au vu de la vie qu’il mène. Valait mieux ça que d’avoir trop les pieds sur terre et de se ronger les ongles à longueur de temps. Rien de tel qu’un peu de folie dans l’esprit de chacun. C’est d’ailleurs sous cette forme là que le voleur gardera un souvenir de ce manoir, de cette soirée… « - Et c'est moi qu'on traite de folle ? Vous méritez votre ticket d'entrée au manoir, vous ! » Haussant vaguement les épaules, il fini par acquiescer. Oui, elle avait certainement raison après tout. Parfaitement conscient de ne pas être totalement sain d’esprit. M’enfin tout de même pas au point d’offrir du thé à son agresseur. Encore une fois, il n’allait cependant pas s’en plaindre…
« - Mais d'accord. D'accord. Partez, et j'appellerai la police d'ici quelques minutes. » Le jeune voleur se redressa, se tenant déjà prêt à partir, à fuir… comme s’il l’avait toujours fait. Ce qui n’est pas totalement faux d’ailleurs. Il échangea ensuite un regard complice avec la jeune femme avant de ranger le livre qu’elle lui a gentiment prêté dans l’une des poches de sa veste et de s’avancer jusqu’à la porte. Visiblement, il semblerait que la conscience de la petite rouquine soit déjà un peu plus apaisée que précédemment. « -Au revoir, Peter, alors. J'attends votre compte-rendu et... Bonne nuit. » A son tour, il lui serra chaleureusement la main avant de finalement la rapprocher de sa bouche pour lui faire un délicat baisemain. Geste qui peut paraître spécial, très spécial, surtout en cet instant, mais qui lui vint soudainement en tête. Tel un réflexe.
« Vous pouvez compter sur moi. Passez également une agréable nuit… malgré tout ce qu’il s’est passé. »
Il grimaça un court instant, espérant tout de même ne pas l’avoir trop traumatisé et que d’ici à ce que la nuit lui porte conseille, elle ne le déteste pas d’ici demain. Quoi qu’il en soit, il était conscient d’avoir eu énormément de chance cette nuit et que ce genre de situation ne risque pas de se reproduire deux fois. Posant sa main sur la poignée de porte, il jeta un rapide coup d’œil aux alentours histoire de s’assurer qu’il n’y ait tout de même aucun témoin, qui pourrait trouver ça étrange de voir la police débarquer en ces lieux après qu’une charmante rouquine l’ait gentiment laisser sortir par la porte. Une fois le champ libre, il se tourna une dernière fois vers elle, un sourire chaleureux en bouche.
« Encore pardon pour votre piano... »
Regardant droit devant lui, il renfila sa capuche et s’engouffra dans l’obscurité de la nuit à la recherche d’un chemin pouvant le mener assez rapidement et discrètement chez lui. Sans que la police ne le suive ni le remarque au passage, sans laisser de traces… Comme si cette nuit ne fut en faite, qu’un drôle de rêve.