Joyeux Noël

Aislinn adore Noël. La jeune femme rêveuse et imaginative survole ces fêtes sans s'attarder un seul instant sur l'aspect mercantile qu'elles ont pris, même dans la petite ville adorable et hors du monde qu'est Storybrooke; elle, elle ne voit que la neige, le froid grisant, les cadeaux adorables, l'arbre dans le salon, les lumières magiques et l'atmosphère festive, enfantine, magique. Elle est encore plus folle qu'en temps normal, à Noël. C'est comme un courant de joie et d'électricité qui la traverse et qui la rend parfaitement intenable. C'est un temps de magie, d'émerveillement, et Alice est faite pour ça.

La rousse espère que Jefferson la rejoindra et viendra profiter des installations avec elle, mais elle n'a pas osé trop insister. En attendant, elle lève le nez en l'air et en prends plein les yeux bien au chaud sous son bonnet. Parfois, elle baisse le nez, autant pour se protéger au chaud sous son écharpe que pour admirer ce qui peut se dérouler plus bas, sur Terre et dans le monde réel; la neige qui étincelle et brille adorablement, ou les stands du marché de Noël. Les petits chalets regorgent de merveilles incroyables, mais son attention est tout particulièrement attirée par des charmantes, d'adorables montgolfières exposées dans un chalet.

Une vague d'émotion submerge soudain Aislinn qui en oublie de piailler son admiration; sa gorge se noue et son coeur bat à tout rompre entre ses côtes. Machinalement, elle porte une main à ses lèvres et reste là statufié. Elle a déjà vu ce genre de petites montgolfière, dans son enfance. C'est étrange, car elle se rappelle peu son enfance, et malgré son côté parfois enfantin, s'attarde peu sur cette période. Comme si sa vie avait commencé lorsqu'elle était entrée en colocation avec Jefferson, lorsqu'elle était devenue étudiante ou garde-malade de Eléazar. Pas avant.
Pourtant elle se souvient d'un jour particulièrement gris et déprimant...Elle a eu une petite montgolfière comme ça, le jour de son anniversaire, il y a longtemps maintenant. Les souvenirs longtemps oubliés remontent brusquement à la surface et les yeux dorés de la jeune fille brillent de larmes dont elle ne se rends même pas compte.

« -Pardonnez-moi, mais... »

Le regard d'Aislinn remonte vers le vendeur, elle se hisse sur la pointe des pieds pour lui sourire, elle aime ces montgolfières, elle en veut. Elle en a besoin. Mais sa voix s'interrompt lorsqu'elle pose son regard sur l'homme incroyable qui eut l'idée de fabriquer ces petites choses, qui lui rappellent son enfance par pure coïncidence : il regarde ses mains, il doit s'ennuyer, le pauvre. Mais les yeux d'Aislinn s'écarquillent alors qu'elle le reconnaît et qu'elle pousse un cri joyeux :

« -Victor! »

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Joyeux Noël

Aislinn vit dans un monde enchanteur et enchanté. Parfait. Et si les souvenirs liés à la vue des montgolfières miniatures l'ont troublée, c'est dans le bon sens, renforçant l'intensité des battements de son coeur. Jusqu'à ce que la réalité la rattrape sous la forme d'une chute de montgolfières.

« Oh, non, je suis désolée... »

Laisse échapper la jeune femme, sincèrement navrée. Ce n'est pas de sa faute, pas directement en tous cas, mais si elle n'avait aussi abruptement sorti Victor de ses pensées, il n'aurait pas eu ce geste malheureux. Désastreux pour la santé des petites montgolfières. Aislin s'agenouille précipitamment dans la neige pour aider Victor à les ramasser. Elle a le coeur brisé à la vue des petites miniatures brisées à ses pieds. Ce n'était pas dans son intention, bien au contraire, et la jeune femme a en quelque sorte l'impression de contempler son enfance en morceaux. « Que puis-je…faire pour toi ? » Elle sursaute presque. Oui c'est vrai, c'est un stand, il vent les montgolfières. Elle en voulait une.
Elle ignore tout de l'activité qui règne au marché de Noël de Storybrooke, des cris des enfants et de la maire qui se fait remarquer en souhaitant joyeux noël d'un ton trop sympathique et aimable pour être crédible. Elle est plus occupée à esquisser un sourire et un réponse ;

«- Oui, j'aimerais beaucoup une... »

Le stand s'effondre, bruit d'une chute, Victor disparaît de son champ de vision, l'apocalypse.
Aislinn écarquille les yeux, effarée. La maire est par terre, cul par desssus tête dans la neige et le verglas. Spectacle insensé, qui lui donne envie de fuir. La rousse détourne sciemment le regard et préfère se pencher sur Victor à qui elle tends une main amie pour se relever. Elle a le cœur battant rien qu'à savoir Régina présente. Comment gâcher une atmosphère de Noël en une leçon par madame Mills. Ou mademoiselle Mills ? Cela n'aurait rien d'étonnant.

Aislinn est gentille, Aislinn est attentionnée, Aislinn court toujours au secours de son prochain même si cela va la mettre dans des ennuis sans nom. La preuve par six : après avoir trouvé Elézar affalé sur un trottoir, elle a bondit à sa rescousse et a finit par devenir sa garde-malade, malgré le caractère de cochon de l'individu. Mais la maire ? C'est plus qu'elle ne peut en supporter, merci. « -Tout va bien Regina ? » La brune qui vient aider Régina apparaît comme le messie, la sauveuse aux yeux d'Aislinn.

« -Désolée, et merci, » glisse-t-elle discrètement à Marie-Magareth avec une moue désolée.

Vraiment, désolée, désolée de la laisser se dépatouiller avec la maire, de devenir subir son caractère qui ne doit pas s'être amélioré dans sa chute, mais vraiment, c'est plus qu'elle ne peut en supporter. Elle apportera un gâteau pour se faire pardonner, et puis c'est tout. Pour une fois égoïste, Aislinn cesse brièvement de réfléchir: la rouquine attrape la main de Victor et l'entraîne dans sa fuite éperdue. Car c'est une fuite ; Aislinn court à l'autre bout du marché de Noël pour se mettre à l'abri de la fureur de la maire, sans regarder en arrière ni laisser le temps au docteur de réfléchir ou de lutter.
Dans son autre main, elle serre contre elle, sans l'avoir vraiment remarqué, la petite montgolfière ramassée tout à l'heure.

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