Le sang bouillonnait dans les veines du ténébreux. Il avait attendu ce moment depuis si longtemps. Il était enfin arrivé. La belle princesse Aurore, fille du roi Stephane, allait faire son grand retour cette nuit-même. Seize longues années avaient passé, seize longues années à attendre l’inévitable. Rumpelstiltskin savait ce qui allait se produire cette nuit-là, c’était marqué à l’ancre rouge sur le livre du destin, et il n’allait rien faire pour empêcher ce destin tragique de se produire. Non, il allait faire mieux que ça : il allait faire en sorte que les choses se déroulent à son avantage, comme toujours.

Il était arrivé au château bien avant la princesse et ses trois marraines. Il planait dans le royaume un espoir surhumain, une impatience palpable, une joie de vie incomparable. Un sourire se dessinait sur ses lèvres à chaque fois qu’il songeait à la catastrophe qui allait se produire. C’est le retour d’une morte qu’ils fêtaient tous… Pratiquement une morte. Car la malédiction lancée par Maléfique allait en effet se produire, elle devait d’ailleurs se produire, c’était capital. Ce sommeil profond était l’ouverture vers le long chemin qui allait le ramener à Baelfire, son fils. Son plan astucieusement élaboré mettait en scène des dizaines et des dizaines de personnes, et celles-ci allaient interagir sans même sans rendre compte, comme il souhaitait qu’elles le fassent. Tout mettrait des années, mais après tout, il était finalement proche de son but. Régina était malheureuse, rancunière, et bientôt elle agirait en conséquence. Il était temps pour lui d’assurer ses arrières. Son nouveau petit pantin était la jeune princesse, celle qui avait été cachée dès son plus jeune âge pour échapper à la malédiction lancée par la sorcière Maléfique.

Les trois fées qu’elle avait pour marraines la firent finalement entrer dans le château, la cachant à la vue de tous. Il n’était pas encore l’heure. Aurore ne devait se présenter au royaume qu’une fois l’heure de ses seize ans passée, question de sûreté. Comme si de simples pierres pouvaient berner la grande Maléfique. Rumpelstiltskin lui savait bien que la sorcière réussirait son coup avant le temps imparti. Il ne lui restait pas beaucoup de temps d’action, il devait se hâter.

Il suivit les quatre femmes dans le château, du coin de l’œil, restant tapi dans l’ombre. Elles pénétrèrent toutes une porte avant de la refermer derrière elles. Un sourire malicieux se dessina sur son visage quand il vit les trois fées sortirent au bout d’un certain temps : seules. Aurore était donc dans cette pièce sans escorte. C’était le moment. Usant de sa force magique, il se retrouva instantanément dans la pièce sans avoir eu à utiliser la porte : les fées n’en sauraient jamais rien, elles n’en auraient pas le temps. La pièce était sombre, simplement éclairée de quelques chandelles, mais sa vue aiguisée lui permit de voir tous les détails sans avoir à plisser les yeux. Aurore était accoudée sur une coiffeuse et ses larmes inondaient ses joues : elle était pleine de chagrin. Elle se lamenta péniblement. « Si mes marraines sont des fées, pourquoi ne peuvent-elles pas se servir de leur magie pour arranger tout ça ?... » « Moi je peux ! » Dit-il se postant devant elle. « N’ai pas peur jolie Aurore. Je suis là en ami et moi, je peux t’aider. »

Il marqua un long silence pendant lequel il lui laissa le temps de se remettre de ses émotions. « Quel est donc ton malheur ? » Oh, il ne l’ignorait pas, mais s’intéresser directement son cas était un moyen de gagner sa confiance.