Philippe n'en pouvait plus. Depuis combien de temps chevauchaient-ils, tous ? Fut un temps ils se contentaient de patrouiller dans la royaume où le couple princier avait vu le jour mais, depuis quelques semaines voire quelques mois, ils avaient traversé la quasi totalité de tous les royaumes de leur monde. Effectivement le trio composé de la de Philippe Aurore et Mulan avait récemment découvert que pour obtenir enfin des informations quant à leur quête, il y avait une personne à qui il fallait absolument qu'ils s'adressent : Ursula. Elle était réputée certes, mais pas vraiment dans le bon sens et le chevalier avait longuement hésité avant d'accepter de partir pour ce voyage interminable. Ils avaient toujours eu un seul but depuis le réveil de sa fiancée, mais jamais de chemin à emprunter et seul le hasard les avait guidés. Alors dès qu'ils eurent enfin un lieu où se rendre pour toucher un peu plus leur objectif du bout des doigts, ils avaient foncé sans jamais s'arrêter. Et on pouvait dire que cela était affreusement épuisant, même pour lui qui qui ne faisait que d'aller de contrée en contrée depuis quelques années. Mulan comme à son habitude était plus que déterminée à aller à la rencontre de la sorcière renommée. En revanche Phlippe craignait grandement que sa bien-aimée ne finisse par s'écrouler. Les deux guerriers lui avaient imposé un rythme effréné depuis qu'elle avait ouvert les yeux et la pauvre princesse qui n'était nullement habituée à ce genre d'expéditions devait en baver un peu plus chaque jour. Il jeta d'ailleurs un furtif coup d’œil à celle pour qui il ne cessait chaque jour de s'inquiéter.

Quasiment la totalité des régions qu'ils avaient traversées n'étaient plus que l'ombre de leurs terres jadis merveilleuses. Cela en donnait un lourd coup au moral qui n'avait d'ailleurs jamais été au beau fixe depuis fort longtemps. Pourtant l'espoir les maintenait debout chaque jour et ils n'avaient cesse de partir à la poursuite de leur objectif. Hélas si leurs esprits étaient encore à vif, l'on sentait la fatigue se répandre dans leurs corps trop peu souvent au repos. Puis finalement, alors que le climat se faisait encore bien plus glacial que dans leur pays d'origine, les trois âmes sauveteuses arrivèrent au bord d'un océan qui semblait ne pas avoir de limite. Philippe trotta encore quelque temps sur le rivage puis finit par s'arrêter avant de regarder ses deux camarades. Si on leur avait dit que la personne qu'ils recherchaient résidait tout près de l'océan, on ne leur avait en revanche pas expliqué où la trouver, et encore moins comment faire.

« Une idée de comment rejoindre cette fameuse Ursula ? »

Demanda à tout hasard le prince qui pour le coup n'avait strictement aucune idée de comment procéder quant à la marche à suivre. Il se frotta l'arrière de la tête tout en embrassant du regard l'immense étendue d'eau qui s'offrait à eux. A moins qu'ils ne nagent jusqu'à trouver ce qui pourrait plus ou moins ressembler à une habitation il doutait qu'il puisse un jour trouver celle qui représentait désormais leur nouvel espoir. Mais nager en armure n'est guère pratique et de plus, la saison hivernale ne leur permettait point de tenter une telle chose. Ils s'en remit donc à ses partenaires féminines qui avaient vraisemblablement plus de jugeote que lui dans ce genre de situation. Pourvu qu'ils trouvent vite une solution, sinon ils risquaient fort de mourir de froid. Dieu merci ils étaient arrivés en fin de matinée, aussi quelques rayons de soleil rebelles persistaient, mais pour combien de temps ? Un profond soupir lui échappa malgré lui. Supposé qu'ils rencontres finalement Ursula et qu'elle n'ait absolument rien à leur dire, qu'allaient-ils alors faire ? Retrouveraient-ils un jour leurs camarades disparus ? Philippe arbora malgré lui un visage pointé de tristesse. S'il n'avait jamais perdu espoir, il fallait avouer qu'il perdait peu à peu de sa fougue.