« Lana-chou, mamaaan est là ! »

Andréa beuglait de l’autre côté de la porte du petit appartement qui était le sien. Elle revenait à peine des cours et avait bien hâte de retrouver sa chienne d’amour, Lana. Et ce même si le brouhaha certain que ses cris provoquaient devaient certainement mettre les voisins hors d’eux. Peu lui importait. D’ailleurs, elle était passée par l’animalerie et lui avait acheté un nouveau sachet de croquettes. Et Andy avait particulièrement hâte de les lui faire goûter.

A la fois exténuée par la fin des cours et heureuse de revenir dans son petit chez-soi à elle, elle enfonça la clé dans le petit prévu à cet effet et s’apprêta à la tourner. Mais bien avant, elle verrouilla son appui sur ses jambes arrière, s’apprêtant à recevoir une dizaine de kilos ambulants de fourrure bien chaude. C’était un petit rituel qui s’était installé entre les deux Williams. A chaque fois qu’elle pénétrait dans l’appart et que la chienne se trouvait à l’intérieur, cette dernière lui sautait dessus et prenait bien soin de lui faire un nettoyage complet de la figure. Au détriment de la jeune femme. Mais à force, la jeune Andréa s’était habituée à ce traitement de faveur et … l’attendait même avec impatiente. C’était la manière de Lana de lui dire à quel point elle comptait pour elle. D’ailleurs, Andy n’avait que Lana dans la vie et vice versa. *Bon à trois j'ouvre. Un. Deux. Trois.*

Andréa tourna la clé, tout en fermant les yeux et en attendant l’impact un sourire aux lèvres. Elle ouvrit à la suite la porte, puis … rien. *Hain ?! Que … Quoi ?*

« LANAAAAA ?! »

Personne n’avait allègrement sauté sur notre jeune Williams. Et c’était un très mauvais signe. Et cela n’avait que deux significations possibles. Soit Lana avait de sérieux ennuis. Soit elle avait encore pissé sur la moquette. Et Andréa espérait sincèrement que cela ne soit que dû à la seconde explication. Même si cela signifierait qu’elle devrait nettoyer la moquette par elle-même et priver cette dernière de croquettes pendant une ou deux soirées. D’ailleurs, Andréa n’envisageait même pas la première possibilité. C’est pour cela qu’elle se perdit pas une seconde pour se mettre à râler.

« Lana ? Non mais où est-ce que tu te caches ? J’espère que c’est sur la moquette que tu t’es laissée aller et non sur le lit. Sinon, je te jure que je te fais dormir dehors et …. LANA ?! »

En entrant dans la minuscule cuisine que contenait le dit-appartement, Andréa aperçut sa chienne sur le sol, abattue. La jeune adolescente se précipita vers elle, se mit à genoux et lui enroula ses bras autour de son cou.

« Lana ? Qu’est ce que tu as ? Lana ? LANA ?! »

Andréa ne comprenait même pas ce qui s’était passé. *Oh non, j’aurais du rentrer plutôt. Je n’aurais même pas dû passer par l’animalerie.* Des larmes commencèrent à lui monter aux yeux. Non. Elle interdisait que quelque chose puisse arriver à Lana. C’était impossible.

Elle la prit à bout de bras, la sortit de chez elle et se dirigea vers le vétérinaire du coin. Elle n’avait même pas de voiture pour l’y emmener. Bien heureusement que Pet Shelter se trouvait à quelques pas. Le poids de sa chienne ne lui pesait même pas. Elle n’avait plus qu’un seul objectif en tête, l’emmener chez le médecin. *Ce n’est pas possible. Non, ce n’est pas possible. Vite Andy bordel, bouges-toi le cul. Viiite !*

Elle entra en trombe chez Pet Shelter en gueulant comme une poissonnière, les larmes aux yeux et à bout de souffles. Elle avait couru comme si c’était sa propre vie qui était en jeu.

« UN VETO S’IL VOUS PLAIT ! J’AI BESOIN D’UN VETO ! »

Elle ne pourrait pas accepter que quelque chose puisse arriver à Lana. Jamais.